Catégorie : ROUGE

  • Gaby METT, une artiste discrète et si touchante

    Gaby METT, une artiste discrète et si touchante

    En parlant marquoirs, je ne pensais pas uniquement tradition. 

    L’artiste Gaby METT avec qui j’ai eu le plaisir de travailler plusieurs fois, a exposé à Nantes, toute une série d’interprétations autour des napperons anciens. Certes, ce ne sont pas des marquoirs mais elle a repris la « tradition » et totalement désobéi pour mon plus grand plaisir.

    Souvenez vous : 

    Dans ses interprétations, écritures personnelles, écritures asémiques se superposent, jouent avec notre regard. Les broderies anglaises classiques sont interprétées, relues. 

    Le fil rouge est important car le lien entre les marquoirs, les ouvrages de dames, le temps qui passe, les traditions et les enfermements dans des règles, l’impossible transgression de la brodeuse, la nécessité économique : il fallait que la couleur tienne aux nombreux lavages…
    Tant d’autres évocations mais aussi, la fierté de ces femmes qui n’avaient que peu de loisirs et assez peu de moyens pour embellir et parer leurs maisons. Fierté d’exhiber que l’on peut le faire, qu’on a la dextérité et peut être même, était-ce un moyen de dire que l’on savait bien tenir sa maison !!!

    Gaby METT s’interroge par là-même sur le rôle des femmes au passé mais aussi au présent. A travers ses broderies, elle nous parle de la libération, de notre rapport à ces travaux, de nos rapports avec nos mères, avec le temps qui passe. Sa sensibilité rend ces points intimistes et proches de nous. 

    Pour en savoir plus, allez sur son site : http://gabi-mett.de/

  • Annie voit Rouge – La Suite

    Annie voit Rouge

    A nouveau, je cède la place pour les évocations rouge proposées par Annie pour vous :


    Du rouge pour le tapis 

    marcher sur un tapis rouge, privilège des hommes influents, de renom et importants, privilège des stars. Tapis des grandes cérémonies. Déjà dans la Grèce Antique, on déployait le tapis rouge aux plus hautes personnalités de la société. Et pour cause, à cette époque le pigment rouge était très difficile à obtenir. Il fallait pêcher un mollusque marin, le murex à pourpre, difficile à dénicher, et il en fallait de grandes quantités. En plus le rouge est la couleur des Dieux . Porter cette couleur était signe de puissance. Alors , marcher sur du rouge… C’est ainsi que le tapis rouge est devenu le symbole de la renommée, du strass et des paillettes.

    Du rouge pour le foulard d’Aristide Bruant, pour le cabaret de Paris, le Moulin Rouge

    souvenez-vous des affiches de Toulouse Lautrec

    Lorsqu’on s’intéresse à la mode, on parle du Système Bruant : habillez vous de façon neutre, du genre noire puis ajoutez juste un détail flashant. Et voilà, on vous voit !
    Regardez certains communicants et vous constaterez qu’ils utilisent cet artifice.

    Du rouge dans les salles de spectacle


    Le rideau rouge du théâtre, complice de la scène dont il souligne sans doute le premier artifice. Il marque le début et la fin de l’illusion. Ses reflets pourpres glissent depuis la scène pour réchauffer la salle. Le rouge est lié à la catharsis, à la purgation des passions qui se déroulent sur la scène. Le rouge est aussi un choix pragmatique lié à l’éclairage. Sous l’ancien régime les rideaux et les fauteuils étaient bleus, couleur des royalistes. Napoléon trouvait que le rouge rendait les femmes plus belles et ravivait même leurs teints. Le rideau rouge, c’est la tradition avec son côté solennel. C’est par la filiation du théâtre que le rideau rouge s’est retrouvé dans les salles de cinéma, avec les fauteuils rouges (rouge qui aurait un côté pratique en atténuant les tâches).

    Le rideau rouge n’a pas été créé à l’origine du théâtre. En Grèce, ce sont des scènes ouvertes et en plein air. Le rideau apparait plus tard à Rome. Cependant, en fonction des profondes mutations de la civilisation européenne et chrétienne, c’est patiemment, par la lente réinvention du théâtre que l’on est revenu vers le XVI siècle, notamment en Italie, aux fondamentaux, un espace en forme de U, sur plusieurs niveaux, une scène et un rideau rouge!

  • A propos du rouge, le saviez-vous? par Annie L.

     A propos du rouge, le saviez-vous?

    Du rouge pour les camions de pompiers,

    Quasiment dans le monde entier. Cette couleur est venue de l’Angleterre et s’est imposée au XIX siècle. Vers 1800, en Angleterre, l’activité des pompiers y était répartie en plusieurs compagnies privées. Pour se distinguer face à leurs concurrents, certaines compagnies avaient adopté la couleur rouge, la plus identifiable. En 1880, la France s’équipe de matériel dernier cri, venant de l’Angleterre, des pompes à vapeur, contre leurs pompes manuelles, et rouges. Les Français repeignent alors tous leurs véhicules en rouge. Au paravent, les pompiers de Paris utilisaient des charrettes peintes en vert et noir, en référence à leur corps de génie. Dans quelques années, nous devrons peut être nous habituer à des véhicules verts. Une étude serait en cours. 

    du rouge pour la robe des juges, 

    Cela remonte au Moyen-Age. En déléguant ce pouvoir à des nobles, les souverains du Moyen-Age leur ont alors fait porter les mêmes vêtements qu’eux, des manteaux rouges symbolisant l’héritage des rois francs. Issus de la noblesse, ils portaient costumes amples et longs qui étaient communs aux professions ayant un statut élevé. Les avocats, en noir, correspondent au costume du clergé.

    Du rouge pour le nez des clowns,

    A l’origine, dans les cirques, des amuseurs faisaient la transition entre les numéros. Petit à petit, les clowns se couvrent de paillettes et se maquillent le visage en blanc; Naissance du clown blanc qui est sérieux. Il s’associe à un clown joyeux et gaffeur. En 1865, à Berlin, un comique Tom Belling, rentre en piste avec un taux d’alcoolémie très élevé, chutes… Son alcoolémie sévère donne une couleur rougeâtre à son nez. Le public rit. Les Berlinois l’auraient traité de Dummer August (homme stupide). L’auguste et son nez rouge était né. 

    Du rouge pour le costume du Père Noël

    Cela semble remonter à la légende de Saint Nicolas qui protégeait les enfants, les veuves et les gens faibles. Il portait une cape rouge et une grande barbe blanche. La légende de Saint Nicolas se greffe au mythe germanique du dieu Odin, capable de voler sur son cheval. Ceci va inspirer le traineau du père Noël. AU XIX siècle, le personnage de Saint Nicolas s’exporte aux Etats Unis, via les colons hollandais. Du hollandais « sinterklaas » il devient en anglais « Santa Claus ». A partir de 1809, écrivains, poètes et dessinateurs américains s’emparent du personnage et le transforment. A partir de 1822, il n’a plus son costume d’évêque, mais porte un manteau de fourrure. EN 1838, il est dessiné pour la première fois en costume rouge et blanc, mais de la taille d’un lutin grincheux pour passer par la cheminée. Pendant ce temps, en Europe, il existe « Father Chrismas », « Bonhomme Noël  » et « Chris Kind ». La couleur rouge n’est pas définitive. Les anglo-saxons représentent le Père Noël sous différentes couleurs : bleu, vert, gris… En France, on peut l’appeler « Bonhomme Noël » ou « Père Janvier », il a un costume d’hiver blanc et rouge, il est maigre, austère et porte des baguettes à la ceinture. Au fil du temps, ces différentes représentations  européennes vont se mêler au Saint Nicolas américain. Le Père Noël des temps modernes est né. Dans les années 1930, Coca Cola, dans une campagne de pub, immortalise la figure du Père Noël. Cette fois c’est un vieillard aux joues rebondies, bedonnant, vêtu d’un costume rouge et blanc, à l’allure sympathique ( dessinateur : Haddon Sundblom). Cette représentation du Père Noël s’impose en France dans les années 1950 avec l’essor des grands magasins parisiens qui vont inciter, dans leurs vitrines, à acheter des cadeaux aux enfants pour le 25 décembre.

    Du rouge pour les coiffes des Saint Cyriens et de la cavalerie des Garde républicains

    En 1855, Napoléon III avait imposé aux Saint Cyriens, pour un défilé devant la reine Victoria, le port sur leur couvre-chef (shako), d’un plumet blanc et rouge, couleur de la maison d’Angleterre. Pas contents, les Saint Cyriens l’ont surnommé casoar, en référence à l’oiseau coureur d’Australie, qui a une sorte de casque corné qui surplombe sa tête. De plus ce volatile venait d’être introduit au parc d’acclimatation de Paris. Ce casoar est réalisé en plume de coq. Le surnom est ainsi donné et traversera les âges…

    Lorsque l’on parle du Casoar, il faut distinguer le shako (la coiffure proprement dite) des plumes qui viennent l’orner. Lors de la cérémonie de remise des casoars, le geste qui consiste à orner les shakos des plumes blanches et rouges répond à l’ordre officiel : « Fleurissez les shakos !».
    Le casoar est composé de 85 plumes d’oie (65 blanches et 20 rouges). Elles sont triées par tailles et assemblées de manière à retomber harmonieusement sur une longueur de 14,5 cms pour les plumes les plus courtes et 21,5 pour les plus longues pour obtenir un dégradé plongeant parfait. L’extrémité des plumes est ensuite taillée au ciseau pour obtenir une finale arrondie du plus bel effet. Le casoar est ensuite passé à la vapeur pour lui donner sa forme tombante définitive. Cette confection très minutieuse nécessite environ 4 heures de travail par des mains expertes. Le shako, quant à lui, demande autant de travail (voire jusqu’à 5 heures pour un modèle d’officier) : 14 pièces de cuir et de feutrine sont assemblées à la main dans les règles de l’art.

    Pour la garde républicaine, la crinière du casque de cavalerie, modèle des cuirassiers de l’Empire, noire ou rouge est toujours en crin naturel. Le plumet rouge est en plume de coq et la houppette en crin de cheval teinté. La crinière rouge est réservée aux membres de la fanfare. Ceux-ci communiquaient les ordres aux soldats sur le champ de bataille et devaient donc être visibles des officiers. Les plumes rouges font 18 cm de hauteur.

       

    Picasso aurait dit : « Quand je n’ai pas de bleu, je mets du rouge »

  • Du rouge et du marquoir

    Le Rouge 815

    A l’origine, je pense textile, fils. Vous l’aurez remarqué, tout est lié et complémentaire et nos pensées voyagent à travers les couleurs vers des domaines inattendus parfois. 

    Si je pense Rouge, je vois venir les marquoirs, vous savez ces pièces de tissus brodées, anciennes, véritables tissus d’apprentissage de nos grands mères. Nous en trouvons sur les brocantes, dans les malles anciennes sorties des greniers, dans les réserves d’Emmaüs… Elles atteignent maintenant des prix bien élevés. Bien entendu, ces pièces ne sont pas seulement en Rouge mais cette couleur est très présente chez nous.

    Rien de trop naturel dans ce rouge là. Au XIXème, la découverte de la molécule et le fabrication de l’Alizarine de synthèse permet à D.M.C. de développer la palette de son coton à broder. Son rouge profond 815, célèbre chez les crucifilistes, va remplir des mètres carrés de toile et faire des ribambelles d’initiales pour marquer le linge. Bien sûr, nous sommes au XIXème et le marquoir est une occupation, a une fonction éducative tandis qu’auparavant, il servait aussi de mémoire. Pas de revues, de tutos pour apprendre les points et à l’origine, il est important de les mémoriser quelque part. C’est le point de départ de ces échantillons ou samplers. 

    Revenons à notre XIXème siècle : le linge est une richesse. On exhibe son armoire, on notifie dans les actes notariés les paires de drap que l’on possède, ils font partie des trousseaux et des actes de décès. Autre moment important lors de la lessive : il faut bien repérer son propre linge et faire des « marques » pour éviter les confusions.

      

    Au XXème siècle, cette pratique perd son usage. Les guerres ont mis les femmes au travail en extérieur, la vague féministe fera le reste. Bien entendu, je simplifie à l’excès. Mais les grandes lignes sont là. Retenons que les femmes émigrées aux Etats Unis ont gardé une certaine nostalgie de leurs racines. Et c’est probablement pour cela qu’elles ont pratiqué cette broderie, qu’elles l’ont cultivé et perpétué les usages, raconté des histoires. Depuis les années 80, de grands noms nous ont « autorisé » à aimer cela à nouveau. Régine DESFORGES, Geneviève DORMANN ont repris cette passion partagée aussi par COLETTE et l’ethnologue Thérèse de DILLMONT dont vous connaissez probablement l’ouvrage de collectage des broderies.  

    Pour ma part, j’ai été touchée par les œuvres de  Michèle GLEIZER cette actrice qui a su donner au point de croix, un style. Elle brodait pendant les représentations, les entractes, excellent antistress. Sa gentillesse, son plaisir de partager et parler de ses œuvres restent imprimé dans ma mémoire comme une belle rencontre, simple et juste. J’ai aimé cet équilibre entre la mémoire et la nouveauté, la liberté dans ses graphismes et ses compositions. Les petites vaches suisses se promenaient sur la toile, entre divers messages et des couleurs délicates.  

    Je m’éloigne de la couleur rouge mais je voulais parler de ces points de croix qui représente bien les femmes aussi. Souvenons nous qu’ils ont souvent été réalisés avec respect de la toile, du fil et par fierté. Le temps que des générations de femmes ont accordé à ces travaux, était du temps volé sur le travail vital du quotidien. Lorsque nous voulons dans nos maisons, une place pour notre atelier avec de la lumière, des rangements, du confort, je ne peux m’empêcher de penser à toutes ces brodeuses qui ont tiré l’aiguille par nécessité ou par plaisir sur un coin de la table de la cuisine, parfois  la nuit lorsque tout le monde dans la maisonnée est couchée, sans reconnaissance. Cette « activité » pouvait leur donner de la fierté, de l’estime de soi et avoir un sens mais les conditions de réalisation n’ont certainement pas toujours été à la hauteur de leur travail. Ne l’oublions pas et lorsque nous regardons ces marquoirs brodés de ce fil rouge, pensons aussi combien acheter une bobine de fil, pouvait demander d’économiser, de mettre de côté sou à sou, pour acquérir cette précieuse couleur.  C’est probablement le cas encore actuellement, pour nombre de gens si on regarde bien autour de nous. Alors, le meilleur service à rendre est de ne pas gaspiller nos matériaux et de respecter les matières. 

    En ces temps de confinement où nous brodons au coin du feu peut être, je ne peux m’empêcher de penser que nous avons un temps rare ou tout s’arrête certes mais qui nous autorise aussi à raconter en fil et en couleurs ce que nous vivons. Je vous y invite…

    Et de votre côté, avez vous des marquoirs de votre famille ? Avez vous récupéré des pièces qui vous ont particulièrement émues ? Partageons ces émotions si vous le voulez bien.

  • Rouge comme les Chaussures

    Rouge comme les Chaussures 

    Si on parle rouge, je vois les chaussures. J’en porte depuis fort longtemps et me sens bien avec  les « pieds rouges ». Je me souviens lors d’un voyage aux Etats Unis, les regards d’américains dans la rue sur mes chaussures, faisant un sourire d’acquiescement en les regardant, levant le pouce pour dire OK ou le verbalisant carrément. Entre les chaussures et les lunettes, tous les jours il y a avait de jolis moments.  C’était drôle et sympathique même si, parler aujourd’hui Etats Unis est un peu…. sensible. 
    Pourquoi ces chaussures sont elles obligatoires dans ma garde robe ? Je ne sais pas mais lorsque je les regarde, je pense au tableau de Hyacinthe RIGAUD qui a fait le portrait de Louis XIV en pied. 
      

    Lui aussi portait des chaussures rouges !

    Dans ce portrait, Louis XIV pose pour son petit-fils devenu roi d’Espagne sous le nom de Philippe V. Quelques heures de pose et le talent du peintre, en ont fait un tableau dans lequel on lit la forte personnalité du Roi, son pouvoir, sa force de caractère.  Les drapés sont magnifiques et, pour les amoureux des étoffes, on ne peut qu’admirer les reflets du velours orné d’hermines brodées en fil d’or, les ombres et lumières de la fourrure, les dentelles aux manchettes. Mais pour revenir à la couleur qui nous intéresse, regardons les talons rouges et le drapé, symbole de la théâtralité du pouvoir. On dit de ce tableau, qu’il est un portrait syncrétique illustrant les « deux corps du roi » : le symbole du roi qui ne meurt pas, le roi qui est toujours en représentation, le roi mortel et la personne de Louis XIV. Ce tableau a fortement plu et a été copié entre autres, par son créateur, à de multiples exemplaires. On en retrouve des copies dans toutes les cours d’Europe. 
    Ce principe du drapé sera repris ensuite par nombre de peintres pour la représentation des rois, ainsi que pour le portrait de Napoléon 1er.
    Si nous revenons à notre époque, nous associons les chaussures rouges à la marque Louboutin. Il semblerait que l’utilisation de cette couleur, s’est faite par hasard. En créant la paire de chaussures La Pensée, il a utilisé le vernis à ongles de son assistante pour teindre la semelle. Ce serait le début de l’aventure. 

    Il en fera un étiquette. Ses créations seront particulièrement remarquées lors de sa collaboration avec David LYNCH lorsqu’ils ont travaillé sur des chaussures à forte évocation érotique pour une série de photos. 

    Toutes les chaussures de Louboutin n’ont pas cette hauteur ! Il en parle en évoquant la beauté du muscle de la jambe ainsi tendu au maximum…

  • Projet de confinement – 2

     Confinement 2 : le Retour !

    Puisqu’il faut toujours regarder les choses du bon côté, ce confinement 2 me permet de reprendre du temps pour vous retrouver. Vous aurez remarqué que, depuis que nous avons ouvert les portes de nos maisons en juin, je n’ai plus pris le temps de vous écrire. Je sais que, de votre côté, vous étiez également bien occupés pour des retrouvailles, des vacances (et oui, on peut prendre de très belles vacances à deux pas de chez soi : nombres de gens l’ont découvert !), des visites, la déchetterie… 

    Un déménagement, une chute, des fractures multiples qui se font encore sentir, l’investissement dans une autre maison où nous ne sommes que de passage, tant d’émotions m’ont conduit sur des chemins de réflexions sur le sens de nos maisons, la symbolique des objets qui nous entourent et autres sujets sur nos rapports à notre environnement. Mais tout cela sera pour un autre chapitre.

    Pour l’instant, nous en sommes toujours au Rouge. Je n’avais pas tout à fait terminé.  La temporalité de ce confinement joue pour moi. 

    En effet, si j’ai bien compris, nous avons le droit de sortir et il le faut. Un sortie chaque jour pour vous entretenir, pour garder un lien au temps, un lien aussi avec la nature qui est si belle en ce moment. Chaque jour, nous ouvrons nos yeux sur tout ce qui nous entoure et franchement, quelle belle saison. Regardez autour de vous : c’est rouge de cotinus, des érables, des liquidambars, les lierres… et les baies des cotonéasters, les arbousiers…. tout cela à portée de nos pieds et plus encore.

    Alors, je vous propose de travailler chaque jour : un petit montage brodé. Sans prétention, prétexte à parler du temps, à transcender cette nature, à jouer avec ce qui nous entoure. Nous ferions du LAND ART  de brodeuse. Vous êtes partants ?

    Bien entendu, j’attends vos photos pour que nous partagions nos récoltes chaque jour.

    Honte sur moi mais peut être que vous pourrez m’aider : nous avions vu le travail de cet artiste américain (je crois !) au salon des Minis Textiles de Montrouge en 2016. Il cousait sur sa toile, des petits morceaux. C’était très touchant. 


    C’est aussi quelque chose que j’avais commencé lors de ma rencontre avec Gwen HEDLEY, artiste anglaise avec qui j’ai eu le plaisir de travailler. 
    Les ligatures sur les bois ramassés lors des promenades…. Comme pour la broderie, tout cela n’est intéressant que lorsqu’on a beaucoup d’éléments. Souvenez vous : un point ou deux de broderie ne font rien, c’est l’ensemble qui compte. Pour nous aussi, dans notre collectage, c’est seulement au bout de plusieurs bouquets que cela prend sens. Alors, nous sommes entre nous, laissez vous faire !
       

    Voici des petits ensembles que j’avais eu plaisir à confectionner : ligatures, broderies tout est possible !

    Voici le premier assemblage d’hier : sorbier, branches, cupule de gland
    Ce matin, récolte plus rouge : 

        Je n’ai plus qu’à assembler. 

    Et vous, quelles sont vos récoltes. Regardons ensemble si vous le voulez bien !

  • En avant la Zizique – Rouge

    En avant la Zizique – Rouge

    Si je pense rouge, j’entends aussi des chansons. Divers sens sont à entendre dans tous ces textes. Le rouge est aussi une couleur riche de symboles. 
    La première qui me vient en tête est l’interprétation de Mouloudji dans 

    Paroles de la chanson Comme Un P’tit Coquelicot par Mouloudji

    Le myosotis, et puis la rose,
    Ce sont des fleurs qui dis’nt quèqu’ chose !
    Mais pour aimer les coqu’licots
    Et n’aimer qu’ça… faut être idiot !
    T’as p’t’êtr’ raison ! seul’ment voilà :
    Quand j’t’aurai dit, tu comprendras !
    La premièr’ fois que je l’ai vue,
    Elle dormait, à moitié nue
    Dans la lumière de l’été
    Au beau milieu d’un champ de blé.
    Et sous le corsag’ blanc,
    Là où battait son coeur,
    Le soleil, gentiment,
    Faisait vivre une fleur :
    Comme un p’tit coqu’licot, mon âme !
    Comme un p’tit coqu’licot.

    C’est très curieux comm’ tes yeux brillent
    En te rapp’lant la jolie fille !
    Ils brill’nt si fort qu’c’est un peu trop
    Pour expliquer… les coqu’licots !
    T’as p’t’êtr’ raison ! seul’ment voilà
    Quand je l’ai prise dans mes bras,
    Elle m’a donné son beau sourire,
    Et puis après, sans rien nous dire,
    Dans la lumière de l’été
    On s’est aimé ! … on s’est aimé !
    Et j’ai tant appuyé
    Mes lèvres sur son coeur,
    Qu’à la plac’ du baiser
    Y avait comm’ une fleur :
    Comme un p’tit coqu’licot, mon âme !
    Comme un p’tit coqu’licot.

    Ça n’est rien d’autr’ qu’un’aventure
    Ta p’tit’ histoire, et je te jure
    Qu’ell’ ne mérit’ pas un sanglot
    Ni cett’ passion… des coqu’licots !
    Attends la fin ! tu comprendras :
    Un autr’ l’aimait qu’ell’ n’aimait pas !
    Et le lend’main, quand j’lai revue,
    Elle dormait, à moitié nue,
    Dans la lumière de l’été
    Au beau milieu du champ de blé.
    Mais, sur le corsag’ blanc,
    Juste à la plac’ du coeur,
    Y avait trois goutt’s de sang
    Qui faisaient comm’ un’ fleur :
    Comm’ un p’tit coqu’licot, mon âme !
    Un tout p’tit coqu’licot.


    – Dans ma mémoire de rouge, j’arrive tout naturellement aux Choeurs de l’Armée Rouge. Je vous propose Kalinka, chanson d’amour avec les framboisiers !
    – Rouge de Michel SARDOU

    Rouge
    Comme un soleil couchant
    De Méditerranée,
    Rouge
    Comme le vin de Bordeaux
    Dans ma tête étoilée,
    Rouge
    Comme le sang de Rimbaud
    Coulant sur un cahier,
    Rouge
    Comme la mer qui recouvre
    Le désert de Judée.
    Rouge
    Comme les joues d’un enfant
    Quand il a trop joué,
    Rouge
    Comme la pomme qui te donne
    Le parfum du péché,
    Rouge
    Comme le feu du volcan
    Qui va se réveiller,
    Rouge
    Comme cette étoile au cœur
    De ce dormeur couché.
    Comme un oiseau tué
    Par un chasseur tragique,
    Comme un acteur blessé
    Par les cris du public,
    Comme un violon brisé
    Qui rejoue l’Héroïque,
    Comme la vision glacée
    Du dernier Titanic.
    Rouge
    Comme le feu des Tziganes
    Quand les violons s’affolent,
    Rouge
    Comme un phare de signal
    Quand un avion s’envole,
    Rouge
    Comme les lèvres d’une femme
    Quand l’amour la rend folle,
    Rouge
    Comme le front du menteur
    Qui trahit sur parole.
    Comme un oiseau tué
    Par un chasseur tragique,
    Comme un acteur blessé
    Par les cris du public,
    Comme un violon brisé
    Qui rejoue l’Héroïque,
    Comme la vision glacée
    Du dernier Titanic,
    Comme le silence qui suit
    Les paroles en musique,
    Comme une symphonie
    Quand elle est Pathétique.
    Rouge
    Comme la colère d’un homme
    Quand il voit s’en aller,
    Rouge
    Tout ce qu’il a construit
    Tout ce qu’il a aimé,
    Rouge
    Comme le manteau du Christ
    Que les soldats ont joué,
    Rouge
    Comme la couleur du ciel
    Quand il va s’écrouler.
    Comme un oiseau tué
    Par un chasseur tragique,
    Comme un acteur blessé
    Par les cris du public,
    Comme un violon brisé
    Qui rejoue l’Héroïque,
    Comme la vision glacée
    Du dernier Titanic,
    Comme le silence qui suit
    Les paroles en musique,
    Comme une symphonie
    Quand elle Pathétique.


    -Jean Jacques GOLDMAN : Rouge
    Y aura des jardins, d’l’amour et du pain
    Des chansons, du vin, on manquera de rien
    Y aura du soleil sur nos fronts
    Et du bonheur plein nos maisons
    C’est une nouvelle ère, révolutionnaire

    On aura du temps pour rire et s’aimer
    Plus aucun enfant n’ira travailler
    Y aura des écoles pour tout l’monde
    Que des premières classes, plus d’secondes
    C’est la fin de l’histoire, le rouge après le noir

    On aura nos dimanches
    On ira voir la mer
    Et nos frères de silence
    Et la paix sur la terre
    Mais si la guerre éclate
    Sur nos idées trop belles
    Autant crever pour elles
    Que ramper sans combattre

    Y aura des jardins, d’l’amour et du pain
    On s’donnera la main tous les moins que rien
    Y aura du soleil sur nos fronts
    Et du bonheur plein nos maisons
    C’est une nouvelle ère, révolutionnaire

    Un monde nouveau, tu comprends
    Rien ne sera plus jamais comme avant
    C’est la fin de l’histoire, le rouge après le noir

    Un monde nouveau, tu comprends


    Rien ne sera plus jamais comme avant
    C’est la fin de l’histoire, le rouge après le noir

    – Jeanne MAS : En Rouge et noir
    Si l’on m’avait conseillée
    J’aurais commis moins d’erreurs
    J’aurais su me rassurer
    Toutes les fois que j’ai eu peur
    Je me serais blottie au chaud à l’abri d’un vent trop fier
    Et j’aurais soigné ma peau, blessée par les froids d’hivers
    J’aurais mis de la couleur sur mes joues et sur mes lèvres
    Je serais devenue jolie
    J’ai construit tant de châteaux
    Qui se réduisaient en sable
    J’ai prononcé tant de noms
    Qui n’avaient aucun visage
    Trop longtemps je n’ai respiré autre chose que de la poussière
    Je n’ai pas su me calmer chaque fois que je manquais d’air
    Mes yeux ne veulent plus jouer, se maquillent d’indifférence
    Je renie mon innocence
    En rouge et noir, j’exilerai ma peur
    J’irai plus haut que ces montagnes de douleur
    En rouge et noir, j’afficherai mon cœur
    En échange d’une trêve de douceur
    En rouge et noir, mes luttes, mes faiblesses
    Je les connais, je voudrais tellement qu’elles s’arrêtent
    En rouge et noir, drapeau de mes colères
    Je réclame un peu de tendresse
    Si l’on m’avait conseillée
    Tout serait si différent
    J’aurais su vous pardonner
    Je serais moins seule à présent
    Somnambule, j’ai trop couru dans le noir des grandes forêts
    Je me suis souvent perdue dans des mensonges qui tuaient
    J’ai raté mon premier rôle, je jouerai mieux le deuxième
    Je veux que la nuit s’achève
    En rouge et noir, j’exilerai ma peur
    J’irai plus haut que ces montagnes de douleur
    En rouge et noir, j’afficherai mon cœur
    En échange d’une trêve de douceur
    En rouge et noir, mes luttes, mes faiblesses
    Je les connais, je voudrais tellement qu’elles s’arrêtent
    En rouge et noir, drapeau de mes colères
    Je réclame un peu de tendresse
    En rouge et noir, j’exilerai ma peur
    J’irai plus haut que ces montagnes de douleur
    En rouge et noir, j’afficherai mon cœur
    En échange d’une trêve de douceur
    En rouge et noir
    En rouge et noir
    En rouge et noir
    En rouge et noir
    En rouge et noir
    En rouge et noir
    En rouge et noir

    – Au début de sa carrière, Michel FUGAIN a créé une chanson qui a servi dans différentes manifestations : Chiffon Rouge 

    Accroche à ton cœur un morceau de chiffon rouge
    Une fleur couleur de sang
    Si tu veux vraiment que ça change et que ça bouge
    Lève-toi car il est temps
    Allons droit devant vers la lumière
    En levant le poing et en serrant les dents
    Nous réveillerons la terre entière
    Et demain, nos matins chanteront
    Compagnon de colère, compagnon de combat
    Toi que l’on faisait taire, toi qui ne comptais pas
    Tu vas pouvoir enfin le porter
    Le chiffon rouge de la liberté
    Car le monde sera ce que tu le feras
    Plein d’amour de justice et de joie
    Accroche à ton cœur un morceau de chiffon rouge
    Une fleur couleur de sang
    Si tu veux vraiment que ça change et que ça bouge
    Lève-toi car il est temps
    Tu crevais de faim dans ta misère
    Tu vendais tes bras pour un morceau de pain
    Mais ne crains plus rien, le jour se lève
    Il fera bon vivre demain
    Compagnon de colère, compagnon de combat
    Toi que l’on faisait taire, toi qui ne comptais pas
    Tu vas pouvoir enfin le porter
    Le chiffon rouge de la liberté
    Car le monde sera ce que tu le feras
    Plein d’amour de justice et de joie

    – Dans film Alice au Pays des merveilles : peignez les roses en rouge 

    Voila mes souvenirs de Rouge entre autres…
  • En Avant la Zizique – Rouge

    En Avant la Zizique – Rouge

    La musique est toujours présente dans mon monde. Cet art universel parle à tous, embellit nos journées mais peut aussi, lorsqu’elle ne correspond pas à nos goûts et nos émotions, nous déranger. Comme chacun, nous nous retrouvons à entendre des bruits que d’aucuns nomme musique, et dont nous ne percevons rien. Tout juste le début d’un énervement ! Depuis quelques soirs, mes voisins écoutent plus que fortement, nous obligeant à participer, un truc avec des basses, des bruits et autres sons dont nous ne comprenons ni les paroles, ni la musique….Et bien, c’est la vertu du langage quel qu’il soit, que de nous toucher directement, sans filtre, qu’il soit musical, visuel, olfactif, les émotions nous font vivre et elles sont si différentes pour chacun de nous. 
    Côté musical, ce matin, je vous propose quelques entrées Rouge :
    – Je vous ai déjà parlé de Carmen mais j’en profite pour vous rappeler ce film de 1984 avec Julia MIGENES et Francesco ROSI
    Tant d’autres versions sont possibles mais, cette Carmen n’avait séduite dans ce film. 
    – Conga Del Fuego dirigée par Gustafo DUDAMEL, composée par Anton MARQUEZ pour vous faire bouger un peu : 
    – Et puisque vous êtes avec ces deux compères, écoutez aussi La Danzon n°2 de Marquez et toujours dirigée par Dudamel. Ecoutez un peu le parcours de ce chef d’orchestre et son travail avec l’orchestre des jeunes 
    – Maintenant que vous êtes dans l’ambiance, sortez votre vieux disque de l’Oiseau de Feu se Stravinsky
    Et mettez vous devant votre écran pour regarder le ballet crée par Bejart à ce sujet, version opéra de Paris : 
    – Poursuivons avec un peu de Carmina Burana de Carl Orff; cet version du O Fortuna
    Et bien lorsque vous aurez écouté tout cela, je crois que la matinée sera bien avancée ! Et pour vous, quelle musique vous vient en tête ?
    Demain, je parlerai chansons…
  • Souvenir de rouge

    Souvenir de rouge

    « C’est une couleur que je trouve belle, et, même si j’ai eu une voiture, que j’avais oubliée, quelques vêtements, je la trouve surtout belle chez les autres. J’ai toujours un petit mouvement de recul pour me l’approprier. J’ai pourtant le souvenir indélébile d’un pull over rouge, et c’était bien avant le film. 

    Ce pull est lié à des vacances d’été passées en Bretagne. Sur la plage, j’avais fait la connaissance d’un garçon qui s’appelait Yannick ou Loîc ou peut être Jean, puisqu’il était Breton. Il avait la peau halée par l’air marin, les yeux bleus, les cheveux très bruns et bouclés et portait toujours un pull over rouge. Toutes les vacances ont une fin. De retour dans la Sarthe, j’ai voulu me tricoter un pull. A cette époque, il me restait encore un bon mois de vacances. J’ai donc convaincu ma mère de m’acheter de la laine, mais je voulais absolument de la rouge. A mon désespoir, je n’ai pas retrouvé le ton du rouge de son pull, alors j’ai choisi un  autre ton, mais dans les rouges. Je ne sais pas si ma mère avait fait le rapprochement. Mon tricot n’a pas été d’une grande réussite. Je crois qu’il dort encore au fond d’un carton, par contre, ce souvenir s’est réveillé du fond de ma mémoire. »

    Ce souvenir d’Annie, très fleur bleue, me fait penser à Carmen qui est incontestablement rouge ! Vous la voyez dans la robe à volants !

    Les Nuits d'été de l'Orchestre National de Lille présentent CARMEN ...

    C’est l’image de la séduction, de l’amour passion qui est véhiculée. 

    J’ai eu l’occasion d’assiter à la Carmen à l’Opéra Bastille dans la mise en scène de Calixto Bieito avecRoberto Alagna et Clémentine Margaine. Stupeur : pas de robe à volants, de rouge ! L’histoire est retranscrite dans les  périodes 1970


    Photo Olyrix, tout l’opéra est là


    Certes, les voix sont magnifiques mais nous avions beaucoup de mal à retrouver la Carmen de nos imaginaires. Elle manquait de séduction, n’était que dans la provocation sans charme. Comment les hommes pouvaient tomber aux pieds de cette femme là ?

    Je sais n’avoir pas été la seule à être déçue de cette mise en scène…

    https://www.youtube.com/watch?v=-vDycfYf6iM

     

  • Histoire de rouge

    Histoire de rouge

    Bien entendu, je continuerai à vous parler de ces couleurs, puis d’autres sujets quelque peu évoqués plus haut. Le rythme est différent et je dois vous avouer que je suis très énervée lorsque les informaticiens de tout poil, changent les interfaces, font des mises à jours qui nous perdent, nous obligent à retrouver les chemins différents de ceux que nous avions déjà utilisé : je suis alors rouge de colère !!!
    Bref, me revoici connectée avec vous. 
    J’ai reçu ce court texte de Brigitte que je remercie : 
    « Ma petite histoire sur le rouge.
    Le rouge a été longtemps ma couleur préférée  ‌, je l’apprécie encore beaucoup. Quand  j’étais petite , 8 ans peut-être j’avais un vélo rouge pour aller à l’école et mes parents m’ont donné de l’argent pour aller m’acheter un tendeur que je voulais rouge bien sûr.  La commerçante connue pour son peu d’amabilité dans le village n’arrivait pas à démêler tous ses tendeurs et voulait me donner une autre couleur , je n’ai pas cédé . A l’époque , je me suis trouvée très audacieuse car j’étais très timide . »

    Merci Brigitte pour ce souvenir : moi aussi, mon premier vélo était rouge. Je ne l’avais pas choisi. J’avais 15 ans et j’ai juste récupéré le vélo de ma grande sœur. Il était lourd, un peu trop grand mais j’était drôlement fière d’avoir ce vélo rouge. Ensuite, nous avons toujours eu une voiture rouge : la 104, la 405, la Prius….si on nous donne le choix, ce sera rouge. C’est sans doute associé au déplacement, comme les grandes routes sur les cartes routières si bien jouées par Fanny Viollet dont je viens de vous parler.  


    Manteau en laine rouge - Les Canailloux


    Et puisque nous parlons de souvenirs, je me revois vers 6 ou 7 ans, dans ce petit manteau rouge avec un col de cygne blanc et les boutons boules noirs. C’est le premier manteau qui ait été cousu pour moi car, avant, je portais toujours les manteaux de mes frères et sœurs. L’avantage d’être le dernier de la fratrie ! Mais là, j’étais bien dans ce manteau, j’étais toute fière, le monde m’appartenait ! Le drap de laine était souple et ce col de cygne, si doux ! Je ne le mettais que le dimanche ou les jours de fête. C’était dans une autre vie….
    Je me souviens des essayages chez la couturière. Son atelier était blanc immaculé,  le silence régnait. Sa fille sourde et muette, travaillait dans un coin sous le regard vigilant de sa mère. Je lui souriait et communiquer avec elle, était une énigme pour moi. Nous allions faire les essayages, entourées des rouleaux de tissus, du son mat des matières, du cliquetis de la machine à coudre et des odeurs des lainages et coton : je ne savais pas que je vivais à ce moment là, le début de ce qui remplirait ma vie ! Les images sont restées bien ancrées, présentes, comme les fondations d’une histoire. Ce qui est surprenant, c’est que j’ai habité quelques années plus tard, le même quartier : la couturière était en retraite mais son fils avait repris la maison et l’atelier, mais était devenu un garage ! Je faisais ainsi réparer ma voiture à l’atelier de la couturière…Autres couleurs, autres odeurs moins subtiles pour moi, autre ambiance….. Fini le blanc immaculé, bonjour le cambouis, Fini les odeurs des tissus, bonjour l’odeur de l’huile, Fini le local immaculé, bonjour les panneaux publicitaires pour les moteurs autres lubrifiants…Je ne suis jamais entrée chez mon garagiste sans penser à sa mère !

    Et vous , quels sont vos souvenirs de rouge ??