ROUGE

A propos du rouge, le saviez-vous? par Annie L.

 A propos du rouge, le saviez-vous?

Du rouge pour les camions de pompiers,

Quasiment dans le monde entier. Cette couleur est venue de l’Angleterre et s’est imposée au XIX siècle. Vers 1800, en Angleterre, l’activité des pompiers y était répartie en plusieurs compagnies privées. Pour se distinguer face à leurs concurrents, certaines compagnies avaient adopté la couleur rouge, la plus identifiable. En 1880, la France s’équipe de matériel dernier cri, venant de l’Angleterre, des pompes à vapeur, contre leurs pompes manuelles, et rouges. Les Français repeignent alors tous leurs véhicules en rouge. Au paravent, les pompiers de Paris utilisaient des charrettes peintes en vert et noir, en référence à leur corps de génie. Dans quelques années, nous devrons peut être nous habituer à des véhicules verts. Une étude serait en cours. 

du rouge pour la robe des juges, 

Cela remonte au Moyen-Age. En déléguant ce pouvoir à des nobles, les souverains du Moyen-Age leur ont alors fait porter les mêmes vêtements qu’eux, des manteaux rouges symbolisant l’héritage des rois francs. Issus de la noblesse, ils portaient costumes amples et longs qui étaient communs aux professions ayant un statut élevé. Les avocats, en noir, correspondent au costume du clergé.

Du rouge pour le nez des clowns,

A l’origine, dans les cirques, des amuseurs faisaient la transition entre les numéros. Petit à petit, les clowns se couvrent de paillettes et se maquillent le visage en blanc; Naissance du clown blanc qui est sérieux. Il s’associe à un clown joyeux et gaffeur. En 1865, à Berlin, un comique Tom Belling, rentre en piste avec un taux d’alcoolémie très élevé, chutes… Son alcoolémie sévère donne une couleur rougeâtre à son nez. Le public rit. Les Berlinois l’auraient traité de Dummer August (homme stupide). L’auguste et son nez rouge était né. 

Du rouge pour le costume du Père Noël

Cela semble remonter à la légende de Saint Nicolas qui protégeait les enfants, les veuves et les gens faibles. Il portait une cape rouge et une grande barbe blanche. La légende de Saint Nicolas se greffe au mythe germanique du dieu Odin, capable de voler sur son cheval. Ceci va inspirer le traineau du père Noël. AU XIX siècle, le personnage de Saint Nicolas s’exporte aux Etats Unis, via les colons hollandais. Du hollandais « sinterklaas » il devient en anglais « Santa Claus ». A partir de 1809, écrivains, poètes et dessinateurs américains s’emparent du personnage et le transforment. A partir de 1822, il n’a plus son costume d’évêque, mais porte un manteau de fourrure. EN 1838, il est dessiné pour la première fois en costume rouge et blanc, mais de la taille d’un lutin grincheux pour passer par la cheminée. Pendant ce temps, en Europe, il existe « Father Chrismas », « Bonhomme Noël  » et « Chris Kind ». La couleur rouge n’est pas définitive. Les anglo-saxons représentent le Père Noël sous différentes couleurs : bleu, vert, gris… En France, on peut l’appeler « Bonhomme Noël » ou « Père Janvier », il a un costume d’hiver blanc et rouge, il est maigre, austère et porte des baguettes à la ceinture. Au fil du temps, ces différentes représentations  européennes vont se mêler au Saint Nicolas américain. Le Père Noël des temps modernes est né. Dans les années 1930, Coca Cola, dans une campagne de pub, immortalise la figure du Père Noël. Cette fois c’est un vieillard aux joues rebondies, bedonnant, vêtu d’un costume rouge et blanc, à l’allure sympathique ( dessinateur : Haddon Sundblom). Cette représentation du Père Noël s’impose en France dans les années 1950 avec l’essor des grands magasins parisiens qui vont inciter, dans leurs vitrines, à acheter des cadeaux aux enfants pour le 25 décembre.

Du rouge pour les coiffes des Saint Cyriens et de la cavalerie des Garde républicains

En 1855, Napoléon III avait imposé aux Saint Cyriens, pour un défilé devant la reine Victoria, le port sur leur couvre-chef (shako), d’un plumet blanc et rouge, couleur de la maison d’Angleterre. Pas contents, les Saint Cyriens l’ont surnommé casoar, en référence à l’oiseau coureur d’Australie, qui a une sorte de casque corné qui surplombe sa tête. De plus ce volatile venait d’être introduit au parc d’acclimatation de Paris. Ce casoar est réalisé en plume de coq. Le surnom est ainsi donné et traversera les âges…

Lorsque l’on parle du Casoar, il faut distinguer le shako (la coiffure proprement dite) des plumes qui viennent l’orner. Lors de la cérémonie de remise des casoars, le geste qui consiste à orner les shakos des plumes blanches et rouges répond à l’ordre officiel : « Fleurissez les shakos !».
Le casoar est composé de 85 plumes d’oie (65 blanches et 20 rouges). Elles sont triées par tailles et assemblées de manière à retomber harmonieusement sur une longueur de 14,5 cms pour les plumes les plus courtes et 21,5 pour les plus longues pour obtenir un dégradé plongeant parfait. L’extrémité des plumes est ensuite taillée au ciseau pour obtenir une finale arrondie du plus bel effet. Le casoar est ensuite passé à la vapeur pour lui donner sa forme tombante définitive. Cette confection très minutieuse nécessite environ 4 heures de travail par des mains expertes. Le shako, quant à lui, demande autant de travail (voire jusqu’à 5 heures pour un modèle d’officier) : 14 pièces de cuir et de feutrine sont assemblées à la main dans les règles de l’art.

Pour la garde républicaine, la crinière du casque de cavalerie, modèle des cuirassiers de l’Empire, noire ou rouge est toujours en crin naturel. Le plumet rouge est en plume de coq et la houppette en crin de cheval teinté. La crinière rouge est réservée aux membres de la fanfare. Ceux-ci communiquaient les ordres aux soldats sur le champ de bataille et devaient donc être visibles des officiers. Les plumes rouges font 18 cm de hauteur.

   

Picasso aurait dit : « Quand je n’ai pas de bleu, je mets du rouge »