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  • Des ouvrages d’art

    Des ouvrages d’art

     Des ouvrages d’art

    Vous connaissez maintenant le rythme : comment parler de couleurs sans parler de nos environnements ? Et oui, en orange aussi, nous trouvons des bâtiments, des surfaces et des ponts.

    Annie m’a rappelé quelques éléments que je vous rapporte : 

     Le Golden Gate à San Francisco en acier, traversée de 1280 m et longueur totale de 2737 m. Construit en 1933-1937 par les architectes Joseph Strauss, Charles Ellis et Irving Morrow. La couleur rouge orangé est due à l’application d’une couche d’anticorrosion de protection qu’on décida de garder car les conditions météorologiques ne sont pas optimales toute l’année. Au fil des mois, l’équipe en charge du chantier s’y est habituée, convaincue que cet orange se mariait très bien avec le bleu de l’océean et celui du ciel. On estime qu’il est utilisé entre 18000 et 38000 litres de peinture nommée « Orange International » chaque année, sans compter l’application d’une base riche en zinc pour éviter la rouille. Il fallait aussi une teinte suffisamment soutenue pour être vue et résister à l’épais brouillard du ‘ »fog city ». Il devait à l’origine, être Or. 

    Le Pont du 25 avril à Lisbonne : 2278 mètres, après 45 mois de travaux, livré en 1966. L’architecte est Ray Mac Boynton. Il est le plus long pont suspendu d’Europe et a 2 étages. C’est la même entreprise qui a construit le Golden Gate. 

                      

    Allons plus loin : Pont Orange Vang Vieng au Laos, toujours suspendu …

    Pour ma part, j’aurais volontiers parlé du pont de Pierre de Bordeaux : 

                 Ici pas de peinture, juste le soleil couchant sur une architecture de briques et de pierre. 

                 Et puis, si nous parlons de ponts, je ne voudrais pas oublier les bouées de sauvetage…

  • Un coucher de Soleil selon Annie

    Un coucher de Soleil selon Annie

     Un coucher de Soleil selon Annie

    Lorsque je regarde le spectacle d’un coucher de soleil, je suis loin de penser photons et longueurs d’onde. Je trouve ce moment apaisant, intérieurement et extérieurement. C’est souvent un moment de vie au ralenti, les bruits s’endorment…

    Par contre, j’aimerais vous faire partager une expérience qu’il faut peut-être vivre pour le croire : celle du coucher de soleil sur Oia. C’est l’instant inoubliable qu’il faut vivre lorsqu’on se rend à Santorin, tous les guides touristiques le vante, ainsi que les agences et guides locaux. Donc avec mes amies, on s’est dit : « On est là, il faut voir çà, sinon notre voyage ne sera pas complet. » Nous nous organisons donc et à l’heure prévue, nous partons rejoindre la petite ville d’Oia, jolie toute petite ville, d’ailleurs, avec des boutiques « chicos ». Nous flânons, vue l’heure nous avons le temps… mais rapidement une marée humaine déferle dans la rue principale. Tous marchent dans la même direction, les guides entraînant leurs groupes, à un bon rythme… Nous emboîtons donc le pas, un peu surprises, il est tôt pour l’heure du coucher ! Nous arrivons rapidement face à la mer, et là, déjà des centaines de personnes se massent dans les ruelles en espaliers. Nous nous trouvons un espace sympa et confortable, mais nous sommes vite rejointes et il devient de plus en plus exigu. Il reste encore bien une heure à attendre, peut être deux, car il fait beau ! Alors on regarde à droite, à gauche, on prend des photos, on papote avec les voisins… Puis c’est le spectacle des paquebots de croisières, les goélettes et les petites barques qui se positionnent. Enfin la lumière devient orangée, le spectacle commence, il ne sera pas très long et lorsque le soleil est tombé dans la mer, une autre surprise nous attend… la foule applaudit ! A Santorin, il on fait du soleil un objet touristique… Très fort !


    Il faudra par la suite retrouver son moyen de transport, facile, on suit le troupeau. Sur le parking, embouteillage général ! Eh bien, personne ne s’énerve, les chauffeurs ont l’habitude, tous les soirs ça recommence. Spectacle OPEN assuré. Si certains d’entre vous ont l’intention d’aller à Santorin, un bon conseil, marchez sur la côte en sortant de Thira vers Oia, le spectacle sera là, tout aussi beau, à moins que vous n’aimiez le folklore !


                                        


    Merci Annie pour ce voyage : je ne connaissais pas mais les images sont impressionnantes. 

    Je suppose que chacun de nous a un souvenir de coucher de soleil : pour ma part, je vois le coucher de soleil sur l’Arno à Florence. Vous êtes assis sur la colline en face et le soleil embrase les façades, les boutiques sur le pont en crée des reflets magnifiques sur l’eau. 


    J’ai hâte de voir ou découvrir vos couchers de soleil….

  • Soirée ciné…

    Soirée ciné…

    Soirée ciné…

    Là encore, dès qu’on me parle de cette couleur Orange, je vois les images d’un film d’Alain Resnais DE 1986, MELO. Dans mon souvenir, les intérieurs de cette histoire qui se situe en pleine période art déco, sont fait de tons chauds, orangés, acajou. Vous retrouvez aussi cette mise en scène sur l’affiche : 

      

     Nous n’avons pas parlé des cheveux de l’actrice Sabine Azhema dans ce film, mais nous y retrouvons une grande amoureuse qui trompe son mari. C’est un film magnifique que je n’ai jamais revu mais ses couleurs restent gravées dans ma rétine. 
    En poursuivant dans mes recherches cinématographiques, je vois aussi les images du grand film de Stanley Kubrick Barry LINDON ; regardez les costumes des soldats discrets pour aller au combat !!!
    J’ai aussi en tête la chemise orangée dans les premières images du film Les Demoiselles de Rochefort, l’un des films les plus travaillés, fouillés, parfaits dans le travail des couleurs : le danseur symbolise le mouvement, la jeunesse, la dynamique…
    Et je vois aussi arriver quelques images de West Side Story : souvenez-vous ;

    Tous ces films ont été tournés avant que l’industrie cinématographique  ne mette ne place une tendance nommée le Orange and Teal (orange et Bleu Canard). Regardez cette étude faite par un internaute sur les couleurs auprès de 300 films : 
    Source : BOXOFFICEQUANT


    A l’époque des films dont je vous ai parlé, le travail des couleurs était fait sur le plateau et au développement des pellicules. Pour modifier l’aspect d’un film, c’était un parcours très compliqué.

    A l’ère du numérique, tout cela est devenu simple. Regardez ce qui se passe sur vos téléphones ou appareils photos : vous pouvez changer votre photo en un simple clic.  Au cinéma également, le numérique a simplifié les manipulations. Avec un bon logiciel, tout est devenu possible. On peut donner une seule palette de couleur sur tout le film grâce à ces procédés.  Utilisé avec talent lorsque les frères Coen font le film O’Connors, cela peut aussi appauvrir d’autres œuvres, simplifier à outrance. 

    « L’utilisation de l’orange se comprend aussi par ce que l’on voit à l’écran. Dans la majorité des scènes, ce sont des humains qui sont filmés. Et il se trouve que les couleurs de peau (qui varient plus au moins du blanc pâle au noir foncé) se situent dans le spectre de la couleur orange. Alors pourquoi l’associer avec le bleu ?Sur le spectre des couleurs, le bleu est à l’opposé du orange mais comme l’adage bien connu le dit, les opposés s’attirent. Donc l’orange et le bleu sont complémentaires. Quand on les met côte à côte, ce sont elles qui ont le meilleur contraste et qui rendent le mieux à l’écran. Cette association de deux couleurs opposées permet également de rendre compte de concepts opposés comme le feu versus la glace, la terre versus le ciel, le jour versus la nuit, et cetera, comme le souligne Tv Tropes.« 


    Django Unchained de Quentin Tarentino

    Ici, on voit l’amitié, la jeunesse et la vitalité grâce à cette palette. Diverses conventions règnent actuellement dans le 7ème art : le bleu pour les films d’horreur, le gris pour les films apocalyptiques….

    Puisque nous sommes confinés et que les nuits sont longues, profitons pour regarder à nouveau les films que nous aimons…

    Et pour vous, quelles images de films vous viennent en parlant Orange ?

  • COUCHERS DE SOLEIL

    COUCHERS DE SOLEIL

     COUCHERS DE SOLEIL

    Ce soir, il est tard pour vous faire ce message alors, je choisis de vous parler du ciel. Vous aviez déjà envoyé des photos de couchers de soleil. Annie nous a préparé un texte à ce sujet : 

    « Quand le soleil se couche, sa lumière rase la Terre à l’horizon. Le soleil est beaucoup moins lumineux et peut être observé à l’œil nu. Ses rayons parcourent une plus grande distance que dans la journée, où ils descendent à la verticale, et traversent une couche d’atmosphère plus épaisse. Sa lumière est diffusée dans plus de particules et la diffusion est plus importante. Sa lumière traverse donc une épaisse couche d’air qui diffuse au maximum les photons de courte longueur d’onde (bleu, violet et vert) et dépouille la lumière de celles-ci.  Les courtes longueurs d’ondes (bleu, violet et vert) sont dispersées, leur lumière est diffusée  hors notre champ de vision, ne laissant plus que les longues longueurs d’onde(rouge, orange et jaune) nous parvenir.

    Le phénomène est spécialement spectaculaire lorsque l’air contient de très fines particules de poussière ou d’eau en suspension. Elles réfléchissent la lumière dans toutes les directions. Rose, jaune ou orangé, le ciel s’enflamme. »

    Pour ma part, les couchers de soleil me font penser à la difficulté qu’ont les peintres pour exprimer ces atmosphères. 

    FRIEDRICH : Coucher de soleil

    Ce peintre m’attire et je crois vous avoir déjà parlé de lui. Dans ces tableaux, on se sent comme ses personnages en pleine admiration du paysage.  Les hommes sont ramenés à leur position de spectateurs devant la beauté de la planète. Nous ne faisons que passer, me semble dire ce tableau, et nous ne serons plus là, que le spectacle aura encore lieu pour les générations futures. Les costumes datent ce moment unique, nous sommes au XIXème mais nous sommes proches car nous avons vécu ces moments d’exception, happés par la beauté de l’instant immortel, qui ne se reproduira jamais tout à fait pareil. Nous avons tous des souvenirs ou la montre s’est arrêtée et alors, nous sommes comme ces hommes du XIXe, et comme tout homme sur la planète. Nous sommes dans l’immobilisme, on nous invite à nous arrêter, à prendre le temps dans ce tableau comme dans nombre de ceux de ce peintre qui tenait à faire chanter le paysage. 
    En regardant ce tableau, j’arrive aussi sur les photos de Mathieu RIVRIN, toutes extraordinaires prises en Bretagne ou ailleurs, mais révélant toujours ces instants rares :  https://www.mathieurivrin.com/
     Allez sur son site ! Nous sommes confinés mais avec de telles photos et d’une telle qualité, nous voyageons dans l’ unique et le beau. 
    Si on parle peinture, comment ne pas penser à Van Gogh et son Semeur au soleil Couchant de 1888.
    Nous ne sommes pas ici dans la contemplation. Van Gogh parle plutôt d’une fin de journée de travail, un contrejour qui ferait plutôt penser à une photo telle qu’on pourrait en faire actuellement. Cela rend sa composition moderne.  
    Comme chez Friedrich, le personnage n’est qu’un prétexte, on ne le reconnait pas: on ne voit pas son expression, on la devine… Le vrai sujet est le paysage.
    Toujours en continuant ce voyage de crépuscules, on ne peut oublier la flamboyance du tableau de Emil NOLDE. Il s’agit là d’un Soleil des Tropiques de 1914.
    L’abstraction n’est pas loin : encore un petit pas pour arriver aux tableaux de N. De Staël ou de Rothko ! Cela me conduit à vous parler , comme je l’ai déjà fait de Turner : 

    Il fait ce tableau Sunset entre 1830 – 1835 : quelle modernité !
    Bien entendu, nous ne pouvons éviter le travail de Monet avec deux tableaux : 

    San Giorgio Maggiore au crépuscule. 1908 – 1912

    Et bien sûr, son tableau scandale, loin des conventions esthétiques de l’époque :
     Impression au soleil levant de 1872. 
    C’est une autre moment de la journée, que pour ma part, je préfère. Les couleurs du matin, pour moi, sont plus subtiles, délicates et la promesse d’une journée nouvelle est à nos pieds. 
    Les aventures de ce tableau sont aussi remarquables : rejeté par la critique lors de sa présentation chez Nadar,le critique Louis Leroy ricane et parle de « l’exposition des impressionnistes ». L’expression est née, qui donnera le mouvement que l’on connait. Il disparaitra aussi des cimaises durant 5 ans et sera retrouvé en Corse

    Valloton fait ce coucher de soleil, début XXème. 
    En art contemporain, il est de coutume de dire que le sujet est un peu kitch, qu’il s’agisse d’un lever ou d’un coucher de soleil. 
    Ils nous invitent à réfléchir sur le sujet tel l’œuvre « The way You Make me Feel » de 2014 par Mazaccio et Drowilal qui nous propose de revisiter le sujet à la mode Friedrich. Les deux protagonistes regardent le spectacle et nous sont présentés de dos conférant un aspect drôle et enfantin à la scène.  
    Et vous, quels souvenirs gardez vous de couchers de soleil ? 

     

  • De l’Alsace à Cholet

    De l’Alsace à Cholet

    Toujours dans la collection des rouges, je reviens sur des tissus totalement associés à cette couleur. 

    Je parle de tissus dont l’image est accolée à une région, un territoire, une histoire. Je vous ai parlé du vichy mais je ne pourrais pas mettre de côté les kelschs alsaciens et les mouchoirs de Cholet. 

    Dans l’imaginaire collectif, les kelschs alsaciens sont rouges et bleus. C’est vrai depuis qu’au XVIIIème, on a commencé à teindre les fils avec la garance. Auparavant, le tissus alsacien est uniquement bleu, travaillé au cœur de terres où l’on cultive le pastel. On dit aussi que les protestants utilisaient les carreaux bleus et les catholiques, les rouges. Quoi qu’il en soit, l’indigo prendra la place du pastel, avec des tons bleus bien marqués. Le tissu est simple, rustique. Lin, chanvre, métis ou coton, il est surtout reconnaissable à ses carreaux. Depuis des siècles, c’est un travail d’hiver pour les paysans qui le travaillent à la mauvaise saison. Au XIXème, le travail à façon se développe. On l’a également vu pour le travail de la broderie au fil d’or ou la dentelle au fuseau. Ici, les fils sont livrés au début de l’hiver et les toiles seront reprises à la fin de la mauvaise saison.  On tisse en famille, véritable complément indispensable pour la survie de familles. 

    De très beaux kelschs étaient travaillés à Muttersholtz  par une famille de tisserands, les GANDER. Je me souviens avoir travaillé leurs matières, leurs lins de grande qualité. Cette entreprise portait un savoir faire de 7 générations et le dernier maillon travaillait la matière depuis plus de 40 ans. Dans sa boutique, on voyait les métiers travailler, on sentait le tissu et les carreaux de toutes tailles se mêlaient. Faire des confections avec ces kelschs était l’assurance d’un très beau tombé et d’une tenue dans le temps. C’était une époque ou on parlait « décoration » et non « déco ». C’était un temps où la qualité primait sur le prix : on achetait pour que cela dure, on comparait les matières pas seulement l’image que cela donnait. Voilà l’image qui est collée pour moi à cette matière.

    Parler de cette matière c’est aussi évoquer la formation. Les métiers à tisser Gander se sont arrêtés, faute de repreneurs. Pas de jeunes pour reprendre le flambeau de cet artisanat. Il est clair que les conditions de travail de l’artisanat ne sont pas celles d’autres filières; Il faut avoir le feu sacré pour apprendre toutes les techniques, savoir faire depuis la couleur jusqu’au produit fini. Personne n’a souhaité se former, prendre le relai lorsque Monsieur Gander a cessé la fabrication. Mais tout le monde pleure la fin de la production. Notre monde change, évolue et il semble que la production puisse repartir de façon plus industrielle. Peut être que c’est là, la réponse de nos temps pour que ces produits terroir continuent a bercer nos intérieurs. Plusieurs passionnés en Alsace se mobilisent pour faire renaître cette fabrication.

     

    Soyons vigilants, encourageons si nous le pouvons cette fabrication en achetant les tissages faits sur nos terroirs.

    Parler des carreaux alsaciens, me conduisent aussi à penser aux mouchoirs de Cholet. Depuis le XVIIIème, la fabrication se fait au cœur de la ville. D’abord dans les caves semi-enterrées des maisons, la production va s’industrialiser tout au long du XIXème siècle. Si vous allez à Cholet, visitez le musée textile, très bien fait qui vous montre les machines en marche pour la fabrication de ces célèbres carrés. 

                              

    Tout comme le kelsch porte en lui l’histoire de sa région, le mouchoir de Cholet porte l’histoire de la Vendée. Lors de la bataille de Cholet en 1793, Henri de la Rochejaquelein ce très jeune chef du parti du Roy pendant la contre révolution, se bat avec une bravoure hors du commun portant trois mouchoirs sur lui: un sur son couvre chef, un sur le cœur figurant le cœur vendéen, et un autour de la taille. Nul dans son armée ne devait le perdre de vue, et tous devaient savoir qu’il était en première ligne sur le front, fidèle à son ordre lancé aux troupes : « Si j’avance, suivez-moi. Si je recule, tuez-moi. Si je meurs vengez-moi! »Blessé dans la bataille, le mouchoir se teinte de pourpre, le sang du futur martyr des royalistes dans leur quête de sauvetage de la monarchie. Symbole tragique d’une mort annoncée qui survient le 28 janvier 1794 à proximité de Cholet, le mouchoir gardera une empreinte rouge indélébile de cette journée macabre, qui le fera entrer dans l’Histoire. 


    C’est Théodore Botrel qui va mettre en musique l’histoire du mouchoir lorsqu’il écrit une chanson de commande à la gloire des Vendéens, commandée par les cercles royalistes. Tout le lyrisme du chanteur est là à la gloire d’une cause régionale. 

                                            

    Un industriel s’empare de cette histoire et produit un mouchoir rouge et blanc qui devient symbole de la ville. Et, comme pour le Beaujolais nouveau, du marketing, de la promotion et c’est parti pour construire une belle histoire industrielle et commerciale qui s’arrêtera au début du XXIème siècle. Le mouchoir a usage unique détrône les mouchoirs tissus et les métiers se taisent. Heureusement, le musée du textile de CHolet est a conservé et vous pouvez tout comprendre de cette fabrication si vous visitez ce bel endroit.  

                            

    Toute cette histoire des vendéens est aussi racontée dans un roman Les Mouchoirs rouges de Cholet de Michel Ragon pour vous plonger au cœur de la vie paysanne au XVIIIème. 

    Ecoutez :  https://www.youtube.com/watch?v=aIos2_226u0

    J‘avais acheté pour ta fête

    Trois petits mourchoirs rouges de Cholet

    Rouges comme la cerisette

    Tous les trois, Ma mie Annette

    Oh qu’ils étaient donc jolis

    Les petits mouchoirs de Cholet…


    Ils étaient là, dans ma poquette

    Dans mon vieux mouchoir blanc… si laid !

    Et chaque nuit, la guerre faite
    Dans les bois, ma mie Annette
    En rêvant de toi, je rêvais
    Aux petits mouchoirs de Cholet !

    Les a vus, Monsieur de Charette

    Les voulut : je les lui donnai…
    Il en mit un dessus sa tête

    Le plus biau, ma mie Annette
    C’était le plus fier des plumets
    Le petit mouchoir de Cholet !

    Fit de l’autre une cordelette

    Pour pendre son sabre au poignet

    Fit du troisième une bouclette

    Sur mon coeur, ma mie Annette

    … Et tout le jour les Bleus visaient

    Le petit mouchoir de Cholet !…

    Ont visé le coeur de Charette…

    … Ont troué… celui qui t’aimait…

    Et je vas mourir, ma pauvrette

    Pour mon Roy, ma mie Annette ! …

    Et tu ne recevras jamais

    Tes petits mouchoirs de Cholet !…
    Mais, qu’est-ce là, dans ma poquette !
    C’est mon vieux mouchoir blanc… si laid !

    Je te le donne pour ta fête

    Plein de sang, ma mie Annette,

    Il est si rouge qu’on dirait

    Un mouchoir rouge de Cholet !

     

  • Le Fil Rouge – Fanny VIOLLET

    Le Fil Rouge

    Rien n’est simple ! Je voulais vous parler du fil rouge mais, depuis mon souci de connexion, je ne peux plus importer de documents, de photos sur ces pages. Je vais tenter de contourner le problème. Mais, outre la reprise des activités, c’est aussi ce qui m’a empêché de vous parler cette semaine. 
    Revenons au route : nous connaissons tous cette expression du Fil Rouge. Alors, immédiatement, je pense à l’artiste Fanny VIOLLET dont je vous ai déjà parlé. 
    Le fil rouge, elle le joue régulièrement : sur le tricot rouge qu’elle a promené à travers le monde, s’installant dans les gardes et les zones de passages. En silence, sa performance attirait les gens qui la regardaient, s’attardaient puis se mettaient à parler ensemble de leurs histoires de familles. Les images des mères, des grands mères tricotant remontaient à la surface. 

    FANNY VIOLLET Loopings – Duo pour tricots - 1983 – 2013

    Des années durant, elle a joué le travail des femmes, déroulant cette écharpe dans des lieux inattendus, parenthèse dans les vies pressées de gens qui prennent le train de New York à Tokyo.
    Mais, ce que je retiens aussi de Fanny, ce sont ses textes brodés au fil rouge : 
    Tapisseries? De Picasso à Messager - artmic
    Œuvre de la collection du Musée d’Angers

    Fanny utilise souvent cette couleur pour ses écritures, lien avec le rouge des marques du linge. Le rapport aux travaux féminin est omniprésent, transcendé par les textes écrits.
    Ses jeux sur les cartes routières sont tout aussi impressionnants, nous faisant voyager dans d’autres territoires / 
    Les itinéraires secrets de Fanny Viollet

     Elle réécrit nos voyages, repense nos cartes intérieures, redessine nos territoires, relocalise nos impressions. 
    On ne peut parler de Fanny sans évoquer ses mouchoirs racontant les histoires et les instants et les cartes postales qu’elle appelle « Les Nus Rhabillés ». 
    Je dois beaucoup à cette grande artiste qui m’a ouvert les yeux à d’autres pratiques, à la réflexion sur la position de l’artiste, sur les gestes et les pensées, qui a eu la générosité de me faire avancer, bousculant par ses discussions, des postures que j’aurai pu penser figées. 
    Merci Fanny !
    Pour en savoir davantage : http://fannyviollet.com/
  • Je vois ROUGE

    Je vois ROUGE

    Depuis hier, plus de connexion internet : je vois Rouge !!!!
    Les éléments se déchaînent pour me mettre dans le bain de la couleur. Du coup, mes insomnies aidant, j’ai cherché les expressions liées à la couleur. Elles semblent nombreuses. 
    Je commencerai par distribuer un carton rouge, une sanction. Puis, de guerre lasse, je vais lancer une alerte rouge à mon fournisseur d’accès. Ce sont souvent les lanternes rouges du bon service au client. Après les multiples réponses automatiques ou on me demande d’appuyer sur la touche 1, puis après un morceau somme toute peu musical, je dois appuyer sur la touche 3, puis attente, l’espoir de parler un correspondant en vrai, puis le délai d’attente qui a expiré : et voilà, je commence à rougir comme une écrevisse, rivee a mon téléphone, énervée, excédée lorsqu enfin, le correspondant me dit qu’il ne peut rien pour moi. Alors la, je  vais partir dans  une colère rouge, me fâcher toute rouge ! Je ne maîtrise plus rien. Je aisvraiment leur donner un carton rouge
     I faut que je vérifie avant d’accuser : je ne suis pas dans le rouge sur mon compte. Ce n est donc pas la raison de cette panne ! Je vais tenter de ne pas tirer à boulets rouges sur mon interlocuteur qui n imagine pas, combien me priver de vous écrire me tracasse. Si j avais le téléphone rouge des présidents, rien de tout cela ne m arriverais et je serais déjà sortie du rouge
    Mes récriminations ne servent à rien :  on envisage d’aller sur la planète rouge et on n’arrive même pas à me répondre sur terre.

    Je vais essayer de ne pas être méchante comme un âne rouge. Puisque j’ai une voix au bout du fil et non une machine, je lui demande de ma mettre sur une liste rouge. Cette recherche de connexion, sera mon fil rouge de la journée. Enervée comme je suis, il vaut mieux ne pas prendre la route : je risquerai de passer le feu rouge !
    Je terminerai cette aventure en paraphrasant les suisses et je ne donnerai pas un sou rouge si je le pouvais ! C’est à dire que je ne paierais pas pour le « service » après-vente qui a l’art de vous mettre dans de tels états !

  • Parfum de rose

    Parfum de rose

    Monet – Les Roses – 1926
    S’il est une couleur immédiatement associée à une odeur, c’est bien celui de la rose. Je n’ai pas évoqué cela en parlant du muguet et du lilas ou du seringat lors de notre voyage au pays du blanc et pourtant, c’est le même mécanisme. Si vous interrogez les gens qui vous entourent, vous le constaterez.
    Lorsque je vois ce tableau de Monet, Les Roses au musée Marmottan, je sens les roses, j’entends le bruissement des feuilles, le chant des oiseaux et l’eau qui coule dans le ruisseau. C’est l’un de ses derniers tableaux que le peintre fait pour son plaisir. Il n’a plus de contrainte, il est libre, il est vieux, n’est plus obligé de répondre à des commandes. Ce tableau vient après les Nymphéas et il me touche par la fraîcheur des tons, la palette ouverte. Les pétales suggérées se déplient, s’étalent et s’offrent à nous. C’est le rosier des jardins de ma grand mère qui poussent sus ses longues tiges et se balancent au vent parfumant délicatement et généreusement les environs. 
    Je nous promène tout doucement au pays du rose : c’est une couleur qui prend son temps. Des Jacinthes aux derniers branchages de végélia, le rose est durant toute la saison. Il me faut absolument vous emmener au Château de Chaumont sur Loire. Chaque saison, un festival d’art contemporain et les créations des jardins nous font découvrir de magnifiques créations artistiques. J’y reviendrai demain.
    Je vous invite là pour que vous entriez au château par l’entrée du bas, près du village et de la Loire. En montant au château aux mois de mai ou juin, vous bénéficiez de la vue sur La Loire et ses couleurs, ses bancs de sables et ses iles nimbée du délicat parfum des roses Evelyn. Incomparable senteur veloutée, présence raffinée créée par le rosiériste David AUSTIN. C’est une rose rare et son parfum est inoubliable qui accompagne votre arrivée. Magnifique idée du concepteur de ce jardin que je ne connais pas. Vous êtes accueillis. 
    Bien entendu, évoque le parfum de la rose, nous fait partir tout de suite à Grasse dont la pratique des fleurs à parfum vient d’entrer au patrimoine culturel immatériel de l’Humanité de l’unesco
    Et pour illustrer l’amour des roses, je vous propose le tableau 
    Herbert DRAPER – 1897 – Pot Pourri
    En pensant à ces parfums et regardant ces roses, je vole les vers de Lamartine dans son poème Le Lac 
    en toute impunité !
    « Ô temps ! Suspends ton vol, et vous, heures propices !
    Suspendez votre cours :
    Laissez nous savourer les rapides délices
    Des plus beaux de nos jours !… »

  • Brigitte BARDOT

    1959 : l’année du Rose 

     
    Brigitte Bardot en son temps, était l’icone de la féminité, de la jeunesse et d’un autre style de vie. Sa robe de mariage créée en 1959 par Jacques ESTEREL est restée célèbre :
    Cette robe rose, en un temps ou les mariées sont toujours habillées de blanc, fait fureur. Le styliste divulgue le patron et nombre de couturières vont la copier l’été suivant. J’ai entendu dans les ateliers, nombre de conversations à ce sujet.
    Nous avons retrouvé ce vichy dans les ateliers qui l’avaient tissé à Amplepuis, au fin fond du musée de la machine à coudre.
    Toujours image de la féminité, cette publicité des montres Piaget éclate de roses : symbole de jeunesse, fraîcheur en dépit des roses qui tombent par terre, tonicité du rose choisi et luxe par la robe et le parc sous entendu derrière.  Mais aussi hors cadre !  Beaucoup de choses à lire sur cette publicité mais on garde l’icone de Brigitte Bardot avec la blondeur du mannequin. 

    A travers ces deux images, on voit combien cette couleur peut revêtir bien des connotations, comme les autres tons. La symbolique des couleurs est une science complexe et dense.
  • VERT de Catherine de Nantes

    Christian LACROIX – 2005

                                                               VERT                                                             

    « Hardie, la brune qui porte le vert ! » disait mon père, mi-amusé, mi-admiratif à la vue d’une femme arborant ces deux qualités. Le vert commence donc par une exclamation. Un interdit ? Une tentation ? Un encouragement secret ?
    Vert c’est toi que j’aime vert/ Vert du vent et vert des branches/ Le cheval dans la montagne/ Et la barque sur la mer/ L’ombre jusqu’à la ceinture/ Elle rêve à sa balustrade/ Vert visage cheveux verts/ Prunelles de froid métal/ Vert c’est toi que j’aime vert/ Et sous la lune gitane/ Tous les objets la regardent/ Elle qui ne peut les voir.
    J’écoute, dans l’enfance, fascinée par sa voix, Germaine Montero dire ce poème de Lorca. J’en apprends les premiers vers et les récite souvent. J’entends le vert.
    Je porte, à cette époque, un pull de laine vert émeraude, très lumineux, tricoté par ma grand-mère. Il irrite mon cou en y laissant des marques légères d’inflammation.
     Dans mon premier appartement, le vert pomme des murs de la cuisine fait écho à Magritte. J’en suis fière. J’admets, avec le temps, qu’il me donne un teint blafard, maladif sous la lampe.
    Je garde une photo où B. penche son sourire à la fenêtre de la vieille maison en écartant les volets. Leur vert mousse caresse la glycine.
    Au temps du confinement, la respiration du vert se déploie : au jardin, c’est foisonnement d’herbes, de buissons, de feuillages ; le long de la rivière où nous marchons cachés, à l’aube, c’est un enveloppement d’arbres et un fracas d’oiseau.