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  • DOM ROBERT

    DOM ROBERT

    J’ai eu le plaisir de découvrir et faire découvrir les œuvres de DOM ROBERT cette année à l’Abbaye Ecole de Sorrèze.

    Dom Robert a créé des tapisseries « mille-fleurs » modernes. Je connaissais son travail sur les livres et autres supports. Une nouvelle fois, la curiosité m’a fait penser qu’il fallait voir : ce fut une révélation réellement !
    De ce peintre, je ne retiens pas le vert bien que je vous en parle aujourd’hui. Mais, il y a dans son travail sur la nature, une place à ce moment là.
    Je retiens tout d’abord ses dessins, ses croquis sur place, ses promenades matinales pour s’imprégner de la nature, Regardez :

    Chacune de ses tapisseries nous fait entrer dans un pré, dans un monde bucolique, nous remet au centre de la nature. Mais, les animaux nous regardent : sommes nous les spectateurs ou les acteurs ? 
    Les tapisseries sont de grandes tailles : nous sommes totalement immergés dans l’atmosphère. 
    La palette de couleurs est fine et subtile, elle est riche et les passages de tons magnifiquement réalisés par l’atelier de tapissiers. 

    Ici, je vous présente les tapisseries plus « vertes » mais ses travaux sont nombreux  : allez voir, c’est une expérience à vivre. Sa formation aux Arts Décoratifs se sent dans son coup de crayons pour créer des formes, des sujets à partir de ses promenades matinales. 
    C’est aussi une mine pour les brodeuses : êtes vous là, amies brodeuses ? 
    Allez vous vous en inspirer ?

  • SERAPHINE

    SERAPHINE

    Mettre Séraphine sur l’entrée du Vert n’est pas justifié réellement. Pardonnez cette digression.
    Mais elle est dans la suite logique des œuvres du Douanier Rousseau.

    J’espère que vous aviez vu ce formidable film qui retraçait sa vie et nous l’a fait découvrir /

    https://www.youtube.com/watch?v=dqZe-1eG9r8

    Cette peintre est fascinante par l’étrangeté de ses compositions qui ne ressemblent à rien d’autre. Son style intuitif et viscéral n’est celui de personne d’autre. Sa personnalité rustre nous laisse perplexes.
    Ses formes parlent végétal, floraison et, tout comme le Douanier Rousseau, elle créé une végétation impossible, imaginaire, des bouquets fantastiques.

    Cette femme a eu un destin, qui se termine en drame mais a laissé une empreinte forte dans le monde de l’art. 
  • ENCORE UN VERT

    ENCORE UN VERT

    Habitant dans l’ouest de la France, si on parle vert, on associe cette couleur à un peintre originaire de la Mayenne, Douannier Rousseau.
    Ce personnage autodidacte, a réussi à créer son style sans avoir jamais bougé, créer des campagnes  jamais vues, créer des ambiances exotiques imaginaires… Son style s’est affirmé dans un monde hostile, il croyait en sa peinture et le temps lui a donné raison. Issu d’un milieu modeste, il finit par s’imposer aux plus grands et par exposer au Salon des Indépendants parmi les plus illustres : Delaunay, Derain, Matisse et Picasso…. sans oublier Apollinaire. 
     « Ses trente nuances de vert de ses forêts inextricables, où se mêlent sans souci de vraisemblance le houx, le cactus, le paulownia, le marronnier, l’acacia, le lotus ou le cocotier… » disent les moqueurs qui vont finir par se familiariser avec ces paysages. Il y a comme une âme d’enfant dans ses tableaux, un quelque chose de familier qui fait ressurgir en nous, un regard tendre et parfois amusé mais jamais moqueur. 

     Les animaux sont copiés sur les modèles du jardin d’acclimatation à Paris. Ils imaginent pour eux des paysages oniriques ou perspective et dimension ne sont plus le sujet.

    Ici, l’ambiance est plus raisonnable. Il a peint l’Octroi, lieu où il travaille. La scène est un peu figée.
    Parlons de sa palette : le vert s’obtient en mélangeant les pigments jaunes et bleus : 

    Blanc d’argent, bleu d’outremer, bleu de cobalt, bleu de prusse, laque fixe, ocre jaune, noir d’ivoire, rouge de Pouzzoles, terre de Sienne naturelle, terre d’Italie naturelle, jaune de Naples, jaune de chrome (cf: Jean Bouret, Henri Rousseau, Ides et Calendes Neuchatel)


    Si vous passez par Laval, allez le saluer : il est enterré au Jardin de la Perrine et sur sa tombe, vous verrez un épitaphe écrit par son ami Apollinaire. 
  • LES MATIERES DU VERT

    LES MATIÈRES DU VERT 

    Le vert est présent dans le monde de l’art depuis les origines. On n’en trouve pas de traces dans l’art rupestre, mais en Mésopotamie, les personnages sur les céramiques, sont habillés de vert. Il semblerait à ce jour qu’on ne connaisse pas la composition de ce vert. 
    En Egypte, le vert est la couleur de la renaissance : les cultures renaissent suite à l’inondation du Nil. 
    Sur les tombes égyptiennes, on trouve des traces de malachite moulue venant du désert  du Mont Sinaï. Osiris, souverain des enfers, est représenté avec le visage vert car il est en bonne santé et symbole de la renaissance. Dans les tombes, on déposait des palettes de maquillages facial vert, afin que les défunts soient protégés du mal.
    Chez les Grecs, le vert et le bleu sont la même couleur. Aristote considère que cette couleur se situe entre le blanc et le noir et ne figure pas dans sa classification des couleurs qui comporte le bleu, le jaune, le rouge, le noir et le blanc.
    Chez les Romains, le vert est attribué à Vénus, déesse des jardins, des légumes et des vignes. On retrouve cette couleur sur les murs de Pompéi comme ci-dessous. Mais pas seulement là, cette couleur est présente sur d’autres villes romaines. Le pigment vert-de-gris est fait de cuivre trempé dans la fermentation du vin. 


    Si vous passez par Murano, allez voir les collections anciennes de verres : vous verrez également nombre d’objets pour la table ou la parfumerie, teintés de vert.

    Pour les textiles, nous savons que la teinture verte est difficile à réussir et faire tenir durablement. La Joconde est habillée de vert. En effet, au XVIe, on commence à produire une bonne teinture verte en teignant d’abord le tissu dans le pastel puis on le jaunit dans le reseda. 
    Pour la peinture, nous l’avons vu : fermentation du cuivre dans des cuves, malachite finement broyée et ensuite la terre de Vérone fréquemment employée en sous-couche. Il est intéressant de savoir que le vert est très souvent employé en sous-couche à la Renaissance pour peindre les visages, donnant au rose un ton plus vrai. Le rose s’estompe avec le temps et les visages nous semblent verts actuellement.

    Le XVIIIe est le siècle de la revanche du vert : méprisé, instable, ne faisant pas partie des couleurs comme nous l’avons vu avec le classement d’Aristote, Newton lui rend une place par sa découverte du spectre.

    Il nous faut attendre le XIXe pour obtenir des colorants et pigments plus stables et brillants. Seul souci : leur composition forte en arsenic !

    Au XXe, nouveau souci pour le vert : on sait que la théorie des couleurs les classe en couleurs primaires et en couleurs secondaires. Hélas, le vert fait partie des secondaires. De nouveaux penseurs de la couleur décident alors de n’utiliser que des couleurs pures. Exit le vert obtenu à partir d’un mélange de bleu et de jaune. Relégué en couleur secondaire, certains dans le Bauhaus par exemple, vont le bannir de leurs travaux.

     Mais puisqu’il est est complémentaire de la couleur rouge et que celle-ci est symbole de l’interdit, on reprend le vert pour dire ce qui est possible. Logique, c’est son contraire. Alors vous passez au feu vert et vous arrêter encore actuellement au feu rouge.

    Voilà pour un court résumé des matières du vert et de son histoire. Comme souvent , elle est culturelle en fonction des époques, des pays. La couleur une nouvelle fois, est bien une idée, un concept.

  • METTONS NOUS AU VERT – 2

    METTONS NOUS AU VERT – 2

    Caillebotte : Jardin
    Je vous ai évoqué les premiers souvenirs autour du vert. 
    Il y a aussi bien d’autres images autour de cette couleur et là, nous arrivons à parler de cette entrée autour de la nature liée à la couleur verte. Légumes, végétaux, campagne, espaces verts, chlorophylle, croix verte des pharmacies qui utilisent des plantes, soins par les plantes, pharmacies…..
    Lune des premières images qui me vient en tête si on parle campagne est le tableau de Caillebotte présenté au Musée de Rennes : La ballade à Yerres.

    Le peintre prend un angle inspiré des estampes japonaises dans son cadrage pour nous parler du thème cher à ses amis impressionnistes, l’eau et ses reflets, la lumière. 
    La mise en scène est remarquable, valorise le mouvement des rameurs et on entend la clapotis de l’eau. Les nuances de vert son innombrables pour évoquer les arbres, la percée du soleil, les troncs et les bords de l’eau. C’est un sujet magnifique pour les brodeuses et textiliennes. Il ressort de ce tableau, une image bucolique et sportive. 

    Regardez : ici, on nous parle de l’effort pour ramer mais version loisir. N’oublions pas que le chemin de fer permet aux parisiens d’alors, de passer un dimanche à la campagne. Ce personnage n’a pas pris le temps d’ôter son chapeau. On suppose qu’il a sauté dans le bateau pour profiter de cette journée. Le peintre fera toute une série de ces rameurs mais le sujet n’est plus tant l’atmosphère végétale que les personnages et leur activité. 
    Puisque nous parlons de ce peintre, j’en profite pour présenter une vidéo sur son tableau les Raboteurs que j’aime particulièrement mais qui n’a rien de vert, je vous l’accorde  : 

  • METTONS NOUS AU VERT

    METTONS NOUS AU VERT – 1

     Jan van Eyck, 1434 ( National Gallery, Londres).

    Depuis le temps que je vous en parle, je vous invite à voir les prochains jours en vert. C’est finalement une entrée difficile car tellement liée à la nature. Je me souviens d’un bouddha en jade que l’on m’avait offert, première incursion du vert dans ma vie. Etant jeune, nous ne portions pas ou peu de vert. Ce n’était pas une couleur « portable, elle donnait mauvaise mine » : comme s’il n’existait qu’un vert unique ! Lorsqu’on regarde nos jardins, quelle palette…

    Je me suis rattrapée ensuite lorsqu’en choisissant une tenue pour m’habiller avec ma première paie à 16 ans, je choisis un pull vert assez vif et un pantalon bleu foncé. J’aimais beaucoup cette association. Et là, on me dit que cela ne se faisait pas, ce n’était pas possible sans plus d’arguments !

    J’étais habillée en Rothko avant l’heure…

    J’en ai souvent parlé autour de moi et nombre d’entre vous se souviennent de ces associations impossibles. Ces impossibles c’était aussi lorsque j’ai acheté ma 2nde tenue quelques temps après et voulant sortir du bleu marine que j’ai habité durant au moins 10 ans, je prends un pantalon rouge et un gilet jaune : nouveau scandale revécu encore lorsque j’ai adoré porter du rose et du orange. Ensuite, j’étais définitivement fichue et incorrigible ! Lorsque je vois ce tableau de Van Eyck que vous pouvez voir à la National Gallery de Londres, je trouve pourtant que la robe de velours de Madame Arnolfini avec ses ruchés est magnifique et pétillante de vie : ce vert aurait-il été choisi pour parler de la grossesse à terme et de la naissance à venir ?

    La couleur est utilisée depuis longtemps, nous le verrons mais il est vrai que peindre un tissu vert, ne se retrouve pas si souvent.

    Regardez cette vierge à l’enfant de Solario (XVIè) visible au Louvres : le velouté sur lequel est posé l’enfant donne un côté rassurant, confortable. Le peintre a-t-il voulu évoquer la vie à venir de cet enfant, véritable pari ? Vous remarquerez aussi combien le vert fait écho à la verdure de l’arrière plan.

    Le vert porte cette ambivalence d’évoquer à la fois la campagne, mais aussi la mort, le destin, le tapis vert des tables de jeux mais avant cela, c’était aussi l’herbe du pré sur lequel se faisait les tournois, les terrains de sport et les duels. On comprends tout de suite le risque à porter du vert ! Et puis, le vert porta aussi dans son histoire sa composition. Fait à partir d’une teinture qui contient de l’arsenic, les vêtements verts empoisonnaient à petite dose ceux qui les portaient durablement. Souvenons nous aussi combien la teinture verte est difficile à tenir durablement : regardez certaines tapisseries anciennes qui semblent bleuies dans les feuillages car le vert à disparu.

    Nous entrons dans un domaine aux multiples définitions car, comme pour la plupart des couleurs, il y a des entrées positives et des entrées plus négatives.

    Dans le jeu des entrées négatives, j’évoquais les tapis de jeu et ce matin, j’ai entendu parler du billet vert : le dollar et le prix du pétrole dans une actualité qui nous laisse sans voix. Les ressources de notre terre ne valent plus rien…mais cela est une autre histoire.. Si on pense actualité, des entreprises ont versé des dividendes à leurs actionnaires ces jours-ci. Or les conseils d’administration se sont longtemps réunis autour d’un tapis vert dit-on. Mais terminons cette page sur les risques des joueurs peints sur ce tableau de Jean Pierre DUBUC.

  • LA BOULE BLANCHE

    LA BOULE BLANCHE

    Depuis le temps que je vous le dis, je vais vraiment clore cette page blanche avec des souvenirs très forts et très liés à cette couleur.

    Tout d’abord, la musique de Sibelius pour moi, toute blanche.

    Vous connaissez surement la valse triste : https://www.youtube.com/watch?v=5Ls8-pk4IS4

    Ou encore la Pavane de Gabriel FAURE

    J’associerai bien cette musique aux danses de Isadora DUNCAN. Je ne sais pas si elle a dansé dessus…

    En enfin, un souvenir que je partage avec très peu de gens et le début de mon gout pour les séries. Je suis très jeune et je regarde avec mon frère une série qui sera, je ne le saurai que beaucoup plus tard, une série culte. Je parle de la série LE PRISONNIER, tournée en 1967. 
    Le personnage, agent secret britannique (avant 007 !) démissionne de son travail et décide de partir en vacances. Mais, il se retrouve prisonnier dans un village habité par une communauté de gens un peu farfelus, étranges et obligatoirement heureux. Les personnages n’ont pas de nom, juste un numéro. Ils ne travaillent pas : ils sont dans une autre dimension. Je retiens seulement l’idée d’un bonheur superficiel et obligatoire. Peut être que si je revoyais cette série actuellement, je la verrais autrement. Cette série a été tournée au Pays de Galle mais c’est en Autriche que me sont revenus tous ces souvenirs. Je vous en reparlerai plus tard. Notre protagoniste porte le numéro  6 et à chaque épisode, il tente de sortir de ce village de fous. Mais il est rattrapé par une énorme boule blanche… On ne peut absolument jamais s’échapper.
    Dans cette série vue il y a plus de 45 ans je crois, l’individu n’existe plus. Il a juste un rôle qui lui est attribué par son numéro, qui lui affecte son rôle dans la société du village. Une pensée unique prévaut et on pense vos distractions, vos envies. Cette série serait-elle prémonitoire ? On n’en sortira jamais de ce village et toute tentative d’y échapper est vaine. La boule blanche vous étouffe, vous compresse, vous anéantie.
    Repensant à cette série, j’ai les mêmes impressions que lorsqu’on lit le 1984 de Georges ORWELL lu beaucoup plus tard, ou encore Fahrenheit 451 de Ray Bradbury que vous avez peut être lu ou vu dans ce film fantastique. 
    Je revois des images avec ce jeu d’échec qui évoque le monde fantastique d’Alice au Pays des Merveilles également.
    Est ce que vous l’avez vu aussi ?

    Pour vos commentaires, si nous n’arrivez pas à les poster, envoyez les moi et je les mettrai en ligne. 



  • EN AVANT LA ZIZIQUE

    EN AVANT LA ZIZIQUE

    Pas guimauve dans les choix musicaux pour finir mon petit coup de blanc.

    Pas guimauve dans les choix musicaux pour finir mon petit coup de blanc.
    Les exemples ne manquent pas dans ce registre, de Charles Trenet à Bernard Lavilliers mais  ici, je vous ai mis quelques chansons qui m’ont marquée. Bien entendu, les sorties de Fil O Maine ont permis de reprendre tous ensemble le Petit Vin Blanc et autres ritournelles connues de tous…

    Et pour vous, quelles chansons vous viennent à cette évocation ?

    Ma première pensée  va à la chanson Les Roses Blanches dont Annie nous a déjà parlé. 
    Souvenirs … qui font monter inévitablement des larmes aux premières notes de Berthe SYLVA  

    https://www.youtube.com/watch?v=VQ0i10XX6G0

    C’était un gamin, un gosse de Paris,

    Pour famille il n’avait qu’ sa mère

    Une pauvre fille aux grands yeux rougis,

    Par les chagrins et la misère

    Elle aimait les fleurs, les roses surtout,

    Et le cher bambin tous les dimanche

    Lui apportait de belLes Roses Blanches,

    Au lieu d’acheter des joujoux

    La câlinant bien tendrement,

    Il disait en les lui donnant:

    « C’est aujourd’hui dimanche, tiens ma jolie maman

    Voici des roses blanches, toi qui les aime tant

    Va quand je serai grand, j’achèterai au marchand

    Toutes ses roses blanches, pour toi jolie maman »

    Au printemps dernier, le destin brutal,

    Vint frapper la blonde ouvrière

    Elle tomba malade et pour l’hôpital,

    Le gamin vit partir sa mère

    Un matin d’avril parmi les promeneurs

    N’ayant plus un sous dans sa poche

    Sur un marché tout tremblant le pauvre mioche,

    Furtivement vola des fleurs

    La marchande l’ayant surpris,

    En baissant la tête, il lui dit:

    « C’est aujourd’hui dimanche et j’allais voir maman

    J’ai pris ces roses blanches elle les aime tant

    Sur son petit lit blanc, là-bas elle m’attend

    J’ai pris ces roses blanches, pour ma jolie maman »

    La marchande émue, doucement lui dit,

    « Emporte-les je te les donne »

    Elle l’embrassa et l’enfant partit,

    Tout rayonnant qu’on le pardonne

    Puis à l’hôpital il vint en courant,

    Pour offrir les fleurs à sa mère

    Mais en le voyant, une infirmière,

    Tout bas lui dit « Tu n’as plus de maman »

    Et le gamin s’agenouillant dit,

    Devant le petit lit blanc:

    « C’est aujourd’hui dimanche, tiens ma jolie maman

    Voici des roses blanches, toi qui les aimais tant

    Et quand tu t’en iras, au grand jardin là-bas

    Toutes ces roses blanches, tu les emporteras »


    Dans la même époque, je peux évoquer le Noel Blanc de Tino Rossi, complètement ringard maintenant mais une vraie madeleine pour moi et je ne pense pas être la seule…

    Beaucoup plus gai, j’entends aussi les sonorités de Jacques BREL dans sa chanson Au Printemps

    Au printemps

    Au printemps au printemps

    Et mon Cœur et ton Cœur

    Sont repeints au vin blanc

    Au printemps au printemps

    Les amants vont prier

    Notre-Dame du bon temps

    Au printemps

    Pour une fleur un sourire un serment

    Pour l’ombre d’un regard en riant

    Toutes les filles

    Vous donneront leurs baisers

    Puis tous leurs espoirs

    Vois tous ces Cœurs

    Comme des artichauts

    Qui s’effeuillent en battant

    Pour s’offrir aux badauds

    Vois tous ces Cœur

    Comme de gentils mégots

    Qui s’enflamment en riant

    Pour les filles du métro

    Au printemps au printemps

    Et mon Cœur et ton Cœur

    Sont repeints au vin blanc

    Au printemps au printemps

    Les amants vont prier

    Notre-Dame du bon temps

    Au printemps

    Pour une fleur un sourire un serment

    Pour l’ombre d’un regard en riant

    Tout Paris

    Se changera en baisers

    Parfois même en grand soir

    Vois tout Paris

    Se change en pâturage

    Pour troupeaux d’amoureux

    Aux bergères peu sages

    Vois tout Paris

    Joue la fête au village

    Pour bénir au soleil

    Ces nouveaux mariages

    Au printemps au printemps

    Et mon Cœur et ton Cœur

    Sont repeints au vin blanc

    Au printemps au printemps

    Les amants vont prier

    Notre-Dame du bon tempsAu printemps

    Pour une fleur un sourire un serment

    Pour l’ombre d’un regard en riant

    Toute la TerreSe changera en baisers

    Qui parleront d’espoirVois ce miracle

    Car c’est bien le dernier

    Qui s’offre encore à nous Sans avoir à l’appeler

    Vois ce miracle

    Qui devait arriver

    C’est la première chance

    La seule de l’année

    Au printemps au printemps

    Et mon Cœur et ton Cœur

    Sont repeints au vin blanc

    Au printemps au printemps

    Les amants vont prier

    Notre-Dame du bon temps

    Au printemps

    Au printemps

    Au printemps

    Source : Musixmatch
    Paroliers : Jacques Brel

    J’ai aussi les sonorités de Michel BERGER  et de son Paradis Blanc
    https://www.youtube.com/watch?v=Z2OawuAcIF4

    Le Paradis blanc

    Il y a tant de vagues et de fumée

    Qu’on arrive plus à distinguer

    Le blanc du noir

    Et l’énergie du désespoir

    Le téléphone pourra sonner

    Il n’y aura plus d’abonné

    Et plus d’idée

    Que le silence pour respirer

    Recommencer

    Là où le monde a commencé

    Je m’en irai dormir dans le paradis blanc

    Où les nuits sont si longues qu’on en oublie le temps

    Tout seul avec le vent

    Comme dans mes rêves d’enfant

    Je m’en irai courir dans le paradis blanc

    Loin des regards de haine et des combats de sang

    Retrouver les baleines

    Parler aux poissons d’argent

    Comme, comme, comme avant

    Y a tant de vagues et tant d’idées

    Qu’on arrive plus à décider

    Le faux du vrai

    Et qui aimer ou condamner

    Le jour où j’aurai tout donné

    Que mes claviers seront usés

    D’avoir osé

    Toujours vouloir tout essayer

    Et recommencer

    Là où le monde a commencé

    Je m’en irai dormir dans le paradis blanc

    Où les manchots s’amusent dès le soleil levant

    Et jouent en nous montrant

    Ce que c’est d’être vivant

    Je m’en irai dormir dans le paradis blanc

    Où l’air reste si pur qu’on se baigne dedans

    À jouer avec le vent

    Comme dans mes rêves d’enfant

    Comme, comme, comme avant

    Parler aux poissons d’argent

    Et jouer avec le vent

    Comme dans mes rêves d’enfant

    Comme avant

    J’ai aussi entendu il y a peu, une nouvelle chanson de Florent PAGNY intitulée Noir et Blanc

    Est-ce ma vue qui a baissé, un tour que me joue mon cerveau

    Y vois-je trop clair ou trop foncé

    Fait-il trop jour ou nuit trop tôt, est-ce d’avoir trop longtemps fixé

    Les touches d’un piano

    Les cases d’un échiquier

    Ou trop raturé de mots

    Comme dans les cinémas d’antan, je vois le monde en noir et blanc

    Noir, les marchés truqués, des trafiquants de rêves

    Blanc le drap que l’on tend sur tous ceux qui en crèvent

    Noir le sang de la Terre et l’or qui en jaillit

    Blanche la couleur que prend l’argent au paradis

    Noires, marrées et fumées, est la colère du ciel

    Blanche dans les bennes des enfants la neige artificielle

    Noirs les fusils d’assaut des soldats de dix ans

    Blanche la robe des mariés qui en ont presque autant

    Le monde est noir et blanc

    Quelqu’un a éteint la lumière ou quelque chose m’éblouit

    Comme dans le ciel un éclair

    Qui vient soudain rayer la nuit

    Est-ce qu’on devient sans le savoir daltonien avec le temps

    Pour ne plus avoir à revoir

    Un jour la couleur du sang

    Ou est-ce que ce monde est vraiment

    Aussi noir qu’il est blanc

    Blanc, mon masque de clown, mes tempes et mes cheveux

    Noir, le voile des femmes dans l’ombre de leur dieu

    Blanc, l’éclat des diamants, et les doigts qui les portent

    Noirs, les mains et le sang de ceux qui les rapportent

    Blanc, tous ces chèques signés aux escrocs de la guerre

    Noir, l’avenir des hommes, le fond de l’univers

    Blanc, les coraux éteints, l’ivoire des éléphants

    Noir, le nid des rivières, la pluie sur l’océan

    Le monde est noir et blanc

    On peut prier, chanter la Terre

    Boire et se couvrir de fleurs

    Quel que soit le somnifère, on ne rêve jamais en couleurs

    Est-ce que je deviens clairvoyant ou ai-je les yeux de la peur

    Faut-il avoir 17 ans pour voir le monde en couleurs

    Le monde en couleurs

    Source : LyricFind
    Paroliers : Pierre Riess / Alain Lanty
  • DANSE BLANCHE

    DANSE BLANCHE

    Comment ne pas partager ce lien. Allez voir :  les tissus dansent, légers et libres, une autre façon de jouer avec la matière.  

    https://www.facebook.com/cassio.zanatta.7/videos/1163495923814033/

    Ces voiles me conduisent aussi à penser au monde de la danseuse Isadora DUNCAN, fin XIXè qui révolutionna la danse. Plus de corset, des voiles, de grands mouvements, des jeux de lumière : une vraie audace pour son époque ! Elle a été adulée par Mallarmé, Rodin, Toulouse Lautrec…. Elle a fréquenté les beaux cercles littéraires et scientifiques avec son amitié partagée avec les Curie, Mr Flammarion… Elle fait feu de tout bois pour ses inspirations. 
    Mais elle est aussi inspiratrice. Elle formera trois écoles de danse en Europe. Pas de tutus ou de pointe : juste de l’émotion, un plaisir spirituel. Elle n’hésitera pas à danser nue ce qui provoque quelques scandales pour son époque. Sa vie fut difficile : divorce de ses parents, carrière qui ne décollait pas aux débuts, précarité, puis la perte de ses 2 enfants et sa fin aussi est tragique : son étole de soie s’enroule dans la jante de sa voiture tandis qu’elle conduit, l’étouffant au volant. 
    « La Vierge folle » inspiré d’un mouvement d’Isadora Duncan, de Rik Wouters. 1912, Musée en Plein Air du Sart-Tilman, Université de Liège
  • LA LESSIVE

    LA LESSIVE

    Une insomnie doit avoir du bon : elle a fait remonter dans ma mémoire cette nuit, ces pages du livre de Pierre Jakez Helias sorti en 1976 et lu plus tard ! Mais ce livre démarre par quelques pages imprimées dans ma mémoire.

    « On avait des chemises de toile  pour le dimanche. Une quelquefois, deux. Mais on ne se plaisait pas trop dedans. Elles ne tenaient pas au corps, elles glissaient dessus. Elles étaient trop minces, on avait l’impression d’être nu. Heureusement, il y avait le gilet à deux pans croisés, montant au ras du cou et descendant largement jusqu’aux reins pour vous garantir en toutes saisons, les jours de fêtes. Mais rien ne valait les chemises de chanvre pour le travail quotidien. Elles buvaient votre sueur généreusement et sans vous refroidir. Elles étaient les cottes de mailles des misérables chevaliers de la terre. A être portées jour et nuit, elles m’apparaissaient guère plus grisâtres à la fin de la semaine qu’au début. Une bénédiction je vous dis. Mais il fallait en avoir beaucoup parce qu’on ne faisait la lessive que deux fois par an, au Printemps et à l’Automne. Quand on en dépouillait une, toute raidie par la terre et l’eau de votre cuir, on la jetait sur le tas des autres, dans quelque coffre ou un coin d’appentis. Là, elle attendait la grande lessive d’avril ou septembre. Et tout recommençait. 

    La grande lessive était une corvée d’importance pour les femmes. Comme toutes les besognes sérieuses, elle durait trois jours qui correspondaient, dans l’ordre,au purgatoire,à l’enfer et au paradis.
    Le premier jour, on entassait le linge dans d’énormes baquets de bois que l’on recouvrait d’une linsel skloagerez, sorte de drap de chanvre tissé très gros et donc poreux. Sur ce linceul,on répandait largement une couche de cendres préalablement tamisées avec soin. on faisait chauffer des chaudronnées d’eau et on jetait cette eau bouillante sur les cendres qui allaient tenir lieu de lessive à défaut de savon ou d’autres produits, alors inconnus ou trop chers. L’eau se chargeait de cendres et passait à travers le tissu grossier pour aller imprégner et détremper les linges à laver. On laissait la chimie faire son effet pendant la nuit. Le jour suivant, on chargeait le tout sur une charrette et
    on le conduisait au lavoir.

    Là, les femmes du village et des environs, armées de leur battoir, venaient apporter leur aide , à charge de revanche. Elles battaient le linge depuis l’aube jusque vers les quatre heures de l’après midi , sans autre chose dans le corps que la soupe maigre qu’elles avaient avalée avant de partir. Mais les langues ne cessaient pas d’aller bon train. A mesure que les affaires étaient décrassées dans un première eau, elles étaient jetées dans un second lavoir plus petit et plus propre. Quand c’était fini, une femme se dépouillait le bas du corps et descendait dans le lavoir, retroussées jusqu’aux reins,
    pour ramasser le linge et le tendre aux autres qui l’essoraient. Il y en eut plus d’une qui prit le coup de la mort pour s’être aventurée, suante, dans l’eau froide.

    Puis, la lessive était étendue sur le pré ou la lande voisine, de préférence accrochée aux bouquets d’ajoncs nains où elle séchait mieux qu’à plat, disait-on, où elle blanchissait mieux. Alors seulement on allait manger. Le lendemain, une femme ou deux passaient la journée à surveiller le linge et à le retourner. Quelquefois, la cendre mal tamisée y avait laissé des taches malgré le travail des battoirs.
    Il fallait y remédier sous peine de perdre la réputation des lavandières.

    Chaque village avait son lavoir , souvent double comme je l’ai dit. Il y en avait plusieurs autour du bourg , chacun d’eux au compte d’une « compagnie qui y avait ses habitudes et se chargeait de l’entretenir.
    Les ruisseaux ne manquaient pas. En Avril , on entendait retentir les battoirs dans les vallons. Quand les enfants demandaient quels étaient ces bruits et ces éclats qui les réveillaient de bon matin, on leur disait que c’était le Cavalier du Printemps qui arrivait sur son cheval pour ouvrir les fleurs, faire éclater les bourgeons, aider les plantes à sortir de terre et accomplir mille autres taches dont ils verraient les effets s’ils savaient se servir de leurs yeux. Peut-être même pourraient ils voir le Cavalier à condition de se lever avant le soleil et d’avoir dans la main une certaine graine dont on se disait pas trop bien ce que c’était. En Septembre , le même tapage recommençait, mais plus assourdi.
    Le Cavalier du Printemps s’en allait, la bonne saison était finie jusqu’au prochain appel du coucou.
    Les 24 chemises de chanvre de mon père ne firent pas connaissance avec son corps. Ma mère y tailla seulement des torchons sans oser le dire à Catherine Gouret qui en aurait pris de l’humeur. C’était en 1913. Déjà le chanvre était entré en désuétude.  On pouvait se procurer des chemises de toile grossière dans les foires, les marchés, auprès des merciers ambulants qui parcouraient la campagne. Seul les vieillards restèrent fidèles au chanvre jusqu’à la fin avec les farauds de village et les hommes forts qui se mesuraient encore à la lutte bretonne. La chemise de chanvre était la partie essentielle de leur équipement sportif. On pouvait s’y accrocher à pleines mains sans risque de la déchirer comme on aurait fait d’un quelconque tissu bourgeois. » 

    Quelques images :

    Reportage sur le film tourné par Claude CHABROL §
    https://www.youtube.com/watch?v=_6tAZ5_BLhY

    Quelques images du film :
    https://www.youtube.com/watch?v=a_AxtwkrvPc