C’est a une soirée brésilienne que je vous convie ce soir.
En effet, parler rouge c’est aussi évoquer pour moi ce pays : le BRESIL. Je vous rassure, je ne vous parlerai pas de foot bien que lorsque nous y étions en 2013, c’était le coupe du monde. Bien qu’ils n’étaient pas en finale, tout était fermé lors des matchs : musées, boutiques, taxis… tout le pays était devant le poste !!
Lors de ce voyage, j’ai découvert la couleur de l’arbre qui a donné son nom au pays ROUGE BRASIL.
Il s’agit du PERMAMBOUC dont on extrayait une teinte rouge comme la braise. D’où le nom…
Ce bois est aussi utilisé pour la fabrication des archets de violon pour sa résistance et son élasticité.
C’est dans le parc botanique de Rio que nous avons rencontré cet arbre presque ordinaire. Rien ne se voit mais lorsqu’on approche, on voit ses effets de la sève si rouges, flamboyants qui ont étonné les premiers colons.
Puisque nous sommes confinés, je vous conseille la lecture du roman éponyme de Jean Jacques RUFIN. Il raconte l’épopée des premiers colons, leur arrivée et leurs difficultés immenses pour s’adapter à ce territoire et préparer l’arrivée de troupes plus importantes pour une vraie conquête.
Nicolas Durand de Villegagnon est envoyé en 1555 pour préparer l’installation de la Nouvelle France.
Pour réussir son expédition, il s’entoure de toute une population variée et prêtes à en découdre face à des portugais déjà en place, face à des indigènes qui ne veulent en rien céder leurs terres, face à des croyances si éloignées et différentes, face à un climat pour lequel il n’est pas trop préparé… mais cette expédition sera une drame.
J’ai beaucoup aimé ce récit qui nous plonge dans un XVIème siècle qui rencontre une civilisation nouvelle et reste pétri de ses certitudes. Roman documenté, historique et vivant qui nous plonge dans les problématiques des protagonistes.
Mettez vous au coin du feu avec les musiques sont je vous ai déjà parlé de Marquez par exemple pour rester dans une ambiance sud-américaine.
Pour vous préparer à lire ce roman, prix Goncourt en 2001, je vous propose une promenade dans une favela à la découverte du travail d’un artiste carioca Jorge SELARON. Durant des années, il a décidé de carreler les ruelles qui jouxtent sa maison, les escaliers. Parti de rien, le quartier est devenu coloré, accueillant, une vraie œuvre d’art, un lieu de vie et de rencontres. Des jeunes sont venus l’aider, de plus en plus nombreux. Des gens du monde entier lui ont envoyé des plaques à poser. C’était une œuvre vivante, participative pour parler moderne. On y retrouve l’esprit de Gaudi, de Pique-assiette et du Facteur Cheval dans une certaine mesure. Nous y avons trouvé des carrés de plusieurs régions du Monde et de France.
Toute cette montée est faite sans subventions : juste l’entraide dans ce qu’elle a de plus beau.
En montant l’escalier de 215 marches :
En descendant ce même escalier :
Ce sont des mètres carrés devenus un endroit ou on s’arrête, on reste, on prend plaisir. C’est une jeu de piste que de découvrir les provenances des carreaux.
La fin de cette aventure est triste car lorsque nous étions là-bas, cet escalier était surveillé étroitement par les policiers. L’artiste venait d’être tué ou suicidé : il semblerait qu’il ait offert aux jeunes une autre perspective que de dealer. Il ne se serait pas fait que des amis !!!
Mais voici ce qu’écrivait Le Monde à ce sujet :
https://www.lemonde.fr/idees/article/2013/01/16/au-revoir-l-artiste-aux-marches-folles_1817935_3232.html
Merci Monsieur Selaron d’avoir donné tant de couleurs à ce pays.