ROUGE

L’automne s’habille de rouge

 L’automne s’habille de rouge 

Nils Udo

J’ai envie de vous parler végétal aujourd’hui. Vous aves ramassé des feuilles, des végétaux, les avez brodé et il y en aura d’autres dimanche. Et bien en voyant vos travaux, je ne vous parlerai pas d’Alice FOX que j’ai exposé au Mans en 2015, mais plutôt d’un artiste dont le travail en LAND ART me fascine. J’évoque les créations de Niels UDO. 

Ce peintre de formation, d’origine allemande, sillonne le monde entier pour mettre en œuvre ses réalisation. Il joue avec les matières de la nature, avec les proportions, les couleurs et les textures. L’ambiance du lieu va lui donner le tempo, l’atmosphère. Il y récolte aussi les matériaux de sa composition. Rien de superflu, tout au service du territoire qui l’environne. 

Depuis les années 1970, il promène son regard dans le monde entier. Les premières images que j’ai vu de son travail, sont des photos qu’il réalise une fois l’installation en place. Voilà pourquoi je le rapproche du rouge : 

J’ai mis du temps à comprendre la démarche : j’étais saisie, étonnée mais fascinée.  J’y suis revenue, puis j’ai commencé à me dire que lorsque je fais le jardin et que je pose quelques éléments arrangés selon mes gouts, c’est la même démarche. Ensuite, c’est son talent, son écriture.
Il ne travaille pas seulement le rouge bien entendu. 
Après avoir délaissé sa palette de peintre, il y revient pour faire le travail de recherche. Vous aurez sans doute vu à l’atelier l’un des livres qui montre son travail. Les dernières pages montrent comment il passe de l’envie à la réalisation. 
J’aime la simplicité apparente de ses œuvres. Rien en trop.
Vous retrouverez quelques unes de ses pièces au Château de Chaumont sur Loire, nous n’en sommes pas loin.

Pour en voir plus, voici le lien de la galerie qui présente ses photos : http://www.claire-gastaud.com/artist/NILS-UDO

Poème sur l’automne

L’un toujours vit la vie en rose,
Jeunesse qui n’en finit plus,
Seconde enfance moins morose,
Ni vœux, ni regrets superflus.
Ignorant tout flux et reflux,
Ce sage pour qui rien ne bouge
Règne instinctif : tel un phallus.
Mais moi je vois la vie en rouge.

L’autre ratiocine et glose
Sur des modes irrésolus,
Soupesant, pesant chaque chose
De mains gourdes aux lourds calus.
Lui faudrait du temps tant et plus
Pour se risquer hors de son bouge.
Le monde est gris à ce reclus.
Mais moi je vois la vie en rouge.

Lui, cet autre, alentour il ose
Jeter des regards bien voulus,
Mais, sur quoi que son œil se pose,
Il s’exaspère où tu te plus,
Œil des philanthropes joufflus ;
Tout lui semble noir, vierge ou gouge,
Les hommes, vins bus, livres lus.
Mais moi je vois la vie en rouge.

Envoi

Prince et princesse, allez, élus,
En triomphe par la route où je
Trime d’ornières en talus.
Mais moi, je vois la vie en rouge.

Paul Verlaine.