ROUGE

En Ameublement ? Style Empire, c’est Rouge !

 En Ameublement ? Style Empire, c’est Rouge ! 

Avant de  finir ce tour de rouge, je me dois de vous parler des appartements Napoléon III au Louvre. C’est là, l’apogée de la représentation, du luxe et du nouveau confort bourgeois du siècle. C’est le siècle de l’éclectisme, du mélange et le début de l’industrialisation et de la production de masse. Comment le reconnaître ?  Lorsque l’impératrice Eugénie visita le chantier de l’Opéra, elle interrogea Charles Garnier sur les sources de son décor « Mais quel style est-ce donc ? Ce n’est pas antique, ce n’est pas Moyen Âge, ce n’est pas Renaissance. » « C’est Second Empire, Madame », répondit l’architecte.

  

C’est le siècle de l’art décoratif. On empile les motifs, les ornements, on revient à de belles matières, on travaille les styles des XVII et XVIIIème siècle,  Les petits meubles sont en vogue avec des roulettes pour les déplacer facilement, la laque noir se recouvre de motifs fleuris. L’architecte Viollet Leduc mélange les inspirations gothiques et les éléments de décor fantasmagoriques. Souvenons-nous de notre visite au Château de Pierrefonds. La Renaissance fait aussi son entrée avec les buffets Henri II.

                   

C’est une époque d’inventions, de techniques. La galvanoplastie apparait et l’utilisation du métal argenté permet de grandes avancées à Charles Christofle l’orfèvre. Les bronzes et le placage de très fines feuilles bénéficient de ces avancées. Les plaques de marbre sont coupées plus finement également : plus de frein à la marqueterie. Le gout du confort préside aux choix de la décoration intérieure.  On invente le siège à capitons, la borne, le confident et l’indiscret, la boudeuse. 

Le confident : double fauteuil en S, deux personnes s’y assoient et peuvent discuter côte à côté en tournant la tête, bien qu’installés dans deux directions opposées.

L’indiscret : cette fois, on peut être 3 personnes à se faire des confidences. 

                        

La boudeuse : deux fauteuils mais un seul dossier

La borne : souvent ronde avec des plantes au milieu, banquette capitonnée. 

 Le XIXè est aussi le siècle du tapissier : les hauteurs de plafonds autorisent des pentes de tissus, des velours riches et lourds qui chantent avec les dorures des lambris. Queue d’écharpe, feston, lambrequins : tout est grandiose pour une mise en scène du pouvoir. C’est aussi la grande époque de la passementerie.

 

Je vous l’avais promis : le rouge est aussi un voyage dans le temps !

Nous aurions dû visiter ces appartements dans notre voyage de novembre …