Rouge comme les Matriochkas
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Salle Théatre de Paris |
– À l’allemande : le rideau est équipé sur une perche qui monte ou descend d’un seul tenant.
– Brechtien : rideau coulissant, souvent actionné par les acteurs eux-mêmes pour permettre la distanciation.
– De fer : rideau de sécurité permettant une isolation de la salle, en cas d’incendie. De nos jours, ce rideau est associé à un rideau d’eau activé par un système de détection déclenchant un déluge d’eau au niveau du cadre de scène destiné à le refroidir. Pas de rouge dans ce cas là !
– À la française : rideau associant les deux techniques à l’allemande et à l’italienne.
– À la grecque : le rideau est équipé sur un rail pouvant s’ouvrir du centre vers les côtés.
– À l’italienne : le rideau s’ouvre en deux parties, remontant vers les côtés en drapé.
– Polichinelle : le rideau descend ou monte en se roulant ou se déroulant sur lui-même.
– À la romaine : le rideau est plat, s’ouvre par le bas, remonte en formant une succession de plis en godets.
– À la vénitienne : le rideau est entièrement formé de plis cousus en godets qui s’emboîtent en remontant.
A l’opéra Garnier, c’est un rideau peint en trompe l’œil qui fait plus de 250 M2 qui est accroché derrière le lambrequin métallique. Rénové plusieurs fois, il reste le décor d’origine de ce théatre et la date 1699 évoque la création de l’Académie Royale de Musique et de Danse sous Louis XIV. Le rideau évoque le drapé d’un velours rouge, est peint sur une toile de lin. Remarquez la technique du trompe l’œil ! Le décor est fastueux, presque écrasant et place les acteurs sur un piédestal tandis que les spectateurs sont tenus à distance par ce décor.
Toute cette montée est faite sans subventions : juste l’entraide dans ce qu’elle a de plus beau.
En montant l’escalier de 215 marches :
En descendant ce même escalier :
La fin de cette aventure est triste car lorsque nous étions là-bas, cet escalier était surveillé étroitement par les policiers. L’artiste venait d’être tué ou suicidé : il semblerait qu’il ait offert aux jeunes une autre perspective que de dealer. Il ne se serait pas fait que des amis !!!
Mais voici ce qu’écrivait Le Monde à ce sujet :
https://www.lemonde.fr/idees/article/2013/01/16/au-revoir-l-artiste-aux-marches-folles_1817935_3232.html
Merci Monsieur Selaron d’avoir donné tant de couleurs à ce pays.
Nils Udo
J’ai envie de vous parler végétal aujourd’hui. Vous aves ramassé des feuilles, des végétaux, les avez brodé et il y en aura d’autres dimanche. Et bien en voyant vos travaux, je ne vous parlerai pas d’Alice FOX que j’ai exposé au Mans en 2015, mais plutôt d’un artiste dont le travail en LAND ART me fascine. J’évoque les créations de Niels UDO.
Ce peintre de formation, d’origine allemande, sillonne le monde entier pour mettre en œuvre ses réalisation. Il joue avec les matières de la nature, avec les proportions, les couleurs et les textures. L’ambiance du lieu va lui donner le tempo, l’atmosphère. Il y récolte aussi les matériaux de sa composition. Rien de superflu, tout au service du territoire qui l’environne.
Depuis les années 1970, il promène son regard dans le monde entier. Les premières images que j’ai vu de son travail, sont des photos qu’il réalise une fois l’installation en place. Voilà pourquoi je le rapproche du rouge :
Poème sur l’automne
L’un toujours vit la vie en rose,
Jeunesse qui n’en finit plus,
Seconde enfance moins morose,
Ni vœux, ni regrets superflus.
Ignorant tout flux et reflux,
Ce sage pour qui rien ne bouge
Règne instinctif : tel un phallus.
Mais moi je vois la vie en rouge.
L’autre ratiocine et glose
Sur des modes irrésolus,
Soupesant, pesant chaque chose
De mains gourdes aux lourds calus.
Lui faudrait du temps tant et plus
Pour se risquer hors de son bouge.
Le monde est gris à ce reclus.
Mais moi je vois la vie en rouge.
Lui, cet autre, alentour il ose
Jeter des regards bien voulus,
Mais, sur quoi que son œil se pose,
Il s’exaspère où tu te plus,
Œil des philanthropes joufflus ;
Tout lui semble noir, vierge ou gouge,
Les hommes, vins bus, livres lus.
Mais moi je vois la vie en rouge.
Envoi
Prince et princesse, allez, élus,
En triomphe par la route où je
Trime d’ornières en talus.
Mais moi, je vois la vie en rouge.
On ne peut évoquer le rouge, sans penser au feu, la flamme (de la passion que nous avions évoqué avec Carmen mais pas seulement !) et ensuite aux volcans.
Il me revient alors les émissions que nous regardions plus jeunes lorsqu’il est devenu un personnage médiatique, homme politique de gauche. Il a permis une prise de conscience de l’activité des volcans :
« Dès 1948, il se lance dans l’étude sur le vif de la phénoménologie des éruptions. Il révèlera l’importance des éruptions sous-marines, qu’il fut le premier à observer, décrire et analyser de 1957 à 1963 aux Açores (Faïal, Capelinhos), expérience reprise lors de la formation de l’île de Surtsey en 1963, en Islande, puis lors de l’exploration de l’Afar (Éthiopie) et en Polynésie. Il fit de même pour les lacs de magma qu’il a découverts (Nyragongo, Erta Ale, Erebus) ainsi que pour les éruptions phréatiques (Indonésie, Afar, Soufrière de la Guadeloupe, Dieng, lac Nyos).
Il est l’un des fondateurs de la volcanologie moderne, science dont il s’est fait l’apôtre du développement multidisciplinaire. Les innovations qu’il a apportées, suscitées ou favorisées portaient autant sur les concepts que sur les instruments de mesure, dont plusieurs sont restés des éléments de référence, ou sur les moyens d’accès aux bouches éruptives actives et la méthodologie de la protection des chercheurs de terrain, comme de la prévention des risques pour les populations locales. »
Voici quelques lignes de wikipédia sur sa fiche et je n’ai pas les compétences pour discuter de ses recherches. Mais je me souviens de son accent, de son charisme. L’écouter me faisait grandir, comprendre, entendre et être attentive à la planète à une époque ou ce n’était pas devenu le sujet premier. Entre le commandant Cousteau et lui, nos écrans nous alertaient. Je lui dois mes premières images de la lave, du magma, de la magie de ces espaces inaccessibles mais rendus plus familier grâce à lui. Vous vous en souvenez :
Souvenirs : https://www.youtube.com/watch?v=RwlrtxOh_Kw
Un court hommage : https://www.youtube.com/watch?v=PBbBwj4doDI
Mais il n’y avait pas que lui. Je garde aussi un souvenir très vif des Kraft qui faisaient aussi des photos fabuleuses de leurs terrains de jeux.
Un lien : https://www.youtube.com/watch?v=oGprpMNV_xo*
Leur dernier voyage : https://www.dailymotion.com/video/xib9gz
Pour moi, les images des volcans sont associées à ces dernières images, leur dernier volcan, leur dernière sortie : lorsque la passion vous emporte littéralement. On leur doit tant : de mes amis ont voyagé avec les krafts et parlent encore avec force émotion de la façon qu’ils avaient de vivre leur passion. Ils avaient tout consacré à cette étude, à la vulgarisation des phénomènes.
Puisque je parle volcan, un petit clin d’œil au travail de Dominique Robert en 2013 je crois autour de ce sujet :
Les feuilles d’automne semblent vous parler, vous inspirer. Regardons la collecte de la semaine.
Les bouquets rouges d’Annie
Les glycines de Catherine
« Quelques souvenirs du fleurissement de la glycine.. »
Anne a pris l’option du travail sur son cahier d’humeur : photos, croquis, définition de la palette
Anne Marie a pensé piqué libre, application pour un mini patch automnal
Aujourd’hui, je vous présente le travail d’artistes qui peuvent à la fois nous fasciner et nous faire mal. En fait, ces œuvres me font réagir. En sera-t-il de même pour vous ?
Je me souviens avoir vu ces photos brodées :
Les travaux de l’artiste hollandaise Hagar VARDIMON
Dans la galerie des portraits, je vous montrerai bien aussi le travail de l’artiste GUACOLDA, vu à Paris.
Entre le projet de confinement et la couleur Rouge, je dois absolument vous parler d’une exposition vue il y a deux ans et qui m’a totalement fascinée.
Je veux vous montrer le Rouge du Bambou dans l’exposition FENDRE L’AIR qui avait lieu au Musée Branly en 2019. Jamais exposition ne m’a autant impressionnée. Devant un art que je méconnaissais absolument, le respect de la tradition dans la modernité, l’exigence de perfection développée par ses artisans m’ont laissée sans voix.
Je vous en parle maintenant car l’une des œuvres m’a bouleversée. Il s’agit dune création contemporaine de l’artiste Jiro YONEZAWA, qui a parcouru le monde pour faire découvrir son art. Pour travailler, peu de choses : du bambou, de la teinture, de la laque et tout le reste n’est que savoir faire et exigence pour son travail. Regardez :
Cette sculpture a de la puissance et du raffinement. Elle est bruyante et silencieuse, s’imposant au regard. Ecoutez le commissaire de l’exposition et regardez au passage, les proportions :
La mercerie ambulante
Le travail de cet artiste est singulier. Tout comme les oeuvres de Gaby METT, elle écrit sur des toiles ancienne avec son encre rouge.
Depuis de nombreuses années, elle glane, chine, récupère, met en scène dans de grands espaces.
Ses créations qui racontent l’histoire, la vie, le temps qui passe.
Son monde s’accroche en installations, propices à la déambulation.
Elle vous invite à vous souvenir,
à prendre le temps de vos aïeuls,
A écouter les histoires de ces femmes qui ont porté ces vêtements,
A lire les phrases qu’elle brode, écho aux pensées qui l’animent.
Fil rouge,
Voix oubliées,
Vies ordinaires,
C’est une œuvre de l’intime
Qui se regarde en silence, en hommage, en poésie.