Catégorie : Orange

  • Les CITROUILLES par Annie

    Les CITROUILLES par Annie

    Les citrouilles d’Annie



    Les citrouilles… plus noble, le potiron et toute la famille des courges. C’est la pleine saison. En potage ou en légumes, on aime ou pas son côté doucereux. Bien cuisiner, ce cucurbitacée peut s’avérer excellent mais on sais aussi s’y référer pour un aliment insipide, qui a « un vrai goût de citrouille ! ». Petite, je me souviens qu’on différenciait les citrouilles pour les animaux, et les potirons, ou aussi, les citrouilles qui avaient une chair bien orangée, pour la cuisine.

    Une citrouille, c’est un joli fruit, décoratif, un peu magique. La marraine de Cendrillon ne s’y était pas trompée. Quoi de mieux pour faire un beau carrosse afin de conduire Cendrillon au bal du château. J’ai rêvé avec Cendrillon et j’étais triste de voir le beau carrosse redevenu citrouille. Si on demande aujourd’hui à un enfant ce que lui évoque la citrouille, il ne citera pas le carrosse, mais halloween.

    « Un bonbon, ou un sort ». Aujourd’hui, on connait bien cette petite phrase du 31 octobre. Avant 1997, en France, on ne la connaissait pas. Cette fête débute en France avec la sortie d’un téléphone orange « Olaween » et d’une campagne publicitaire atypique : 8000 citrouilles au Trocadéro! Dans les années 2 000, la fête prend de l’importance, aujourd’hui elle a perdu de sa magie, jugée trop commerciale.

    On dit que c’est une fête commerciale exportée des USA (elle y est même une fête nationale depuis la fin du XIX siècle) mais elle a des origines beaucoup plus lointaines. Dans la version moderne, elle vient bien des USA, mais y avait été importée par les Irlandais avec, entre autre, la légende de Jack O’Lantern, ivrogne qui avait défié le diable, chassé du paradis le 31 octobre et condamné à errer avec une lanterne creusée dans un navet. La citrouille remplace le navet car plus facile à sculpter.


    Cette fête a donc des origines celtes, remontant à environ 2500 ans, sous le nom de fête de Samain (novembre en gaëlique). Elle était célébrée et obligatoire en Irlande, Grande Bretagne et Gaule du Nord Ouest  pour accueillir la nouvelle année et les esprits des défunts par des rituels (festin, partage de l’hydromel, sacrifices, entretien du nouveau feu par les druides, déguisements en monstres pour chasser les mauvais esprits). La fête de Samain se déroule la nuit de pleine lune la plus proche du 1 novembre. Le calendrier lunaire, calendrier utilisé par les Celtes, comprend une moitié sombre (Samain), commençant le 1 novembre et une moitié lumineuse, Beltaine à partir du 1 mai.

    Aujourd’hui, Halloween de « Alls Hallows Eve »(la veille de tous les Saints) est encore beaucoup fêtée en Irlande (feux d’artifice dans tout le pays et défilé costumé à Dublin). Aux USA, 1 Américain sur 2 se déguise (adulte). Au Mexique, on ne célèbre pas vraiment Halloween, mais la fête des morts (1 et 2 novembre), fête très joyeuse (ce jour-là les morts reviennent chez eux, faire la fête).


  • Du fil au textile, toujours orangé…

    Du fil au textile, toujours orangé…

    Des textiles orangés étonnants..

    Hier, je vous ai montré quelques créations de grands couturiers qui m’avaient étonnée. Cette fois, nous sommes toujours dans le textile mais sur des effets absolument éloignés mais qui parlent tous de représentation. 

    Cathédrale de fils d’Olivier ROLLER 

    Je ne puis quitter les tons orangés sans vous présenter cette œuvre d’un photographe Olivier ROLLER, qui travaille beaucoup sur les portraits. 

    Il a conçu cette cathédrale de fils présentée actuellement au Château d’ Angers mais que je ne peux aller voir…. à la demande des Centres  des monuments Nationaux. 

    Voici ce qu’il nous en dit : 

    « Une tapisserie, ce sont deux fils entrelacés. J’utiliserai la métaphore du fil pour tisser une cathédrale dans le château d’Angers, lié à la tapisserie par la tenture de l’Apocalypse… Architecturalement, la structure reprendra la forme classique de la cathédrale, en forme de crois latine avec les inventions du Moyen Age (arcs brisés et croisée d’ogives). Cette structure en métal, sera tissée de fils espacés en laissant le regard passer à travers. Dans la symbolique, le métal est le squelette, le fil est la peau…. Au-delà de ces multiples jeux de correspondance, cette installation est liée avec ce qui m’intéresse dans les photographies. En effet, je travaille sur les visages du pouvoir , à la recherche de la matière : traces du temps sur les peux, sur la pierre des statues, sur les fils des tapisseries. Mais elle m’intéresse aussi dans son questionnement sur le sacré, son détournement à l’heure actuelle et la manière dont les gens se l’approprient.  » 

    Le jeu de lumière est amplifié par les dégradés de couleurs et les espacements des fils, denses au sol et plus larges au fur et à mesure qu’on monte le regard laissant entrer la lumière divine. 

    On entre dans cet espace et au centre, un miroir nous renvoie notre reflet, évocation artistique du selfie, icone de nos temps modernes narcissiques et autocentrés. A travers cette installation c’est aussi une interrogation sur la place de la foi dans nos sociétés, le lieu du sacré. 

    Le photographe nous dit aussi : « Le fil est fragile, il est métaphore de la vie, il se détend et peut casser. »

    Puisque nous parlons matières et représentation tout autant que couleur orange, je pense aussi au travail des indiens kuna d’Amérique centrale : les molas. Cette technique d’application envers, est aussi représentative de croyances et riche de symboles. 

     Notre photographe nous parlait de laisser passer la lumière. Pour les kunas, c’est aussi le cas lorsqu’on voit les petites fentes comme ici à gauche, prévues pour imiter l’effet de la lumière à travers les roseaux dans leurs maisons, identifiées par des petits triangles colorés. . 

    Les molas sont portés par les femmes, gardiennes des maisons. Les nombreux labyrinthes sont là pour empêcher les mauvais esprits et protéger ceux qui portent ces motifs. Ils sont aidés par les dents, également là pour repousser ou croquer ces esprits chagrins. Ces tabliers sont posés au dessus de jupes colorées en portefeuille. Il s’agit plutôt d’un pagne dont la longueur est variable. Dans le costume des kunas, on remarque aussi les Winis, ornements de bras et de jambes perlés aux couleurs assorties aux molas. Ces ornements sont changés tous les deux ou trois semaines. Voyez combien ces tressages sont compliqués à mettre en place !

    A l’origine, ces motifs sont ceux des peintures corporelles. Les espagnols vont introduire les tissus et cette technique ne daterait que d’environ 170 ans maximum. Ce sont à chaque mola, des scènes de la vie quotidienne, du passé, des rêves des brodeuses… Outre la technique, on les reconnait aussi par la stylisation des motifs. Végétaux et animaux  prennent une place importante. Pas de place vide, on remplit totalement l’espace du tissu. Plus on met de couleurs variées, et donc de surépaisseurs, plus on prouve sa dexterité. 

    Mais, au Panama, cette pratique a pris un tel développement et une telle importance que le gouvernement début XXème siècle, a tenté d’interdire le port du costume devenu « traditionnel ». La résistance est forte tant ces textiles représente cette communauté et les incidents qui en découlent seront appelés « La Révolution des Kunas » en 1925. Le gouvernement finit  par accorder une gestion autonome  de leurs territoires, avec sa propre jurisprudence. 

    Il s’agit du 2ème plus petit peuple du monde. Dont une toute petite représentation. Mais ce que je retiens c’est qu’il s’agit d’une peuple matriarcal. Au mariage, c’est l’homme qui rejoint la famille de la femme. Ce sont les femmes qui héritaient et encore actuellement, la vente des molas fait une part belle au travail et à la reconnaissance des femmes dans les villages traditionnels. 

  • Les fêtes approchent alors, un peu de féérie

    Les fêtes approchent alors, un peu de féérie

     Les fêtes approchent alors, un peu de féérie 

    Que fait la haute couture avec cette couleur : regardez…

    Manuarii Teauroa : créateur polynésien

    Grazie Opulanza

    Un drapé à la Mme Grès pour Jean Paul GAULTIER en collection 2018

    Création de Rami KADI

    Broderies chez Valentino, 2017 2018

    Et enfin l’élégance à Yumi KATSURA
    Et pour terminer : la robe Papillon de Stéphane ROLLAND




    JEAN PAUL GAULTIERLook 47 : Robe tunique longue en jersey orange drapée à la façon du pli « grès », col roulé, manche en lamé bleu et épaules sculptées 3D. Au total, l’ensemble aura necessité 250 heures de travail.



  • Architecture

    Architecture

     Architecture

    Je pense Orange et j’arrive directement dans des pays aux murs colorés : les murs de Mexico dans le vieux centre ville, Querétaro et Oaxaca. Le Mexique dont nous vous avons déjà parlé au début du confinement avec les photos de mon amie Françoise, est un pays qui ose la couleur, qui l’affiche. On affiche des tons vifs, francs dans une palette presque assourdissante. Je me souviens de restaurant où les jaunes côtoient en totale harmonie les oranges, les rouges et les verts. Je n’ai pas la compétence pour vous parler des broderies mais elles aussi, sont vives et intenses. Je puis juste vous dire qu’en fonction des régions, les modèles changent, les langages évoluent. 

         

    Mais, je reviens à l’architecture. Nous avons dit Orange ? Je me transporte tout de suite dans les collèges à Oxford et Cambridge bien sûr ! Pour mettre en valeur ces bâtiments imposants, je me souviens aussi du quadrillage des pelouses chaque matin. La personne de l’entretien passe un grand balai afin d’obtenir des motifs quadrillés avec l’herbe. Si vous ne connaissez pas, regardez les séries policières MORSE et vous retrouverez parfois quelques images de ces ambiances. Les collèges surtout à Oxford, ont des façades austères, dans un style gothique avec d’élégantes fenêtres en pierre. On y joue les variations de couleurs, et les détails affinent les silhouettes. 

                                                          

    J’ai ressenti cette austérité en visitant Hambourg et ses hangars impressionnants. Depuis le XIIème siècle, Hambourg mène une activité portuaire importante. Avec Lubeck, ce port a participé au développement la la Hanse, cette ligue qui a organisé le commerce dans les pays du Nord. Aujourd’hui, l’activité est bien là, concurrençant le trafic de Rotterdam. Les murs de briques font écho aux murs de containers sur les bateaux. 

     

    Les installations sur les porte-conteneurs sont aussi une architecture ! On peut visiter le port de Hambourg, mais si vous allez au Havre, vous verrez aussi ces immeubles qui viennent remplir nos magasins, depuis tous les coins du monde. 

    Ces ambiances de murs de briques, nous les verrons dans les villes de Belgique, des Pays Bas également et en France, je revois aussi les murs de la ville de Saint Omer. Mais n’oublions pas non plus les palais vénitiens et les maisons colorées de Burano dont certaines sont orangées. 

    Et puis, si vous voulez voir s’écrouler un palais vénitien, ne manquez pas le James Bond Casino Royal de 1986 : les images sont très impressionnantes ! En attendant la sortie de Mourir peut Attendre reportée en 2021

    Je viens de vous parler des murs de briques mais je pourrais aussi évoquer la cathédrale d’Evry que j’ai découverte l’an passé. Elle nous accueille dans un écrin de briques, des formes rondes tel des bras ouverts. Peu de marches, vous « glissez » en son sein dans un décor protecteur. Construite dans les années 1990, souvenez vous de l’effet novateur décrié lors de son achèvement. Et pourtant, l’architecte Mario Botta nous invite à un mode de rencontres, un instant de partage. 

    Poursuivant notre promenade de briques et d’orangés, on peut aussi parler des architectures contemporaines emblématiques de ce choix coloré : 
    Si vous circulez sur les quais de Lyon, votre regard sera assurément attiré par le Cube Orange. Couleur qui évoque le passé minier de l’endroit, c’est un espace de bureaux, fait de creux et de terrasses. Ce bâtiment est un espace de bureaux donnant la part belle à l’image de marque. Les architectes sont à la pointe de la recherche pour intégrer les nouvelles technologies, les modes de vie urbains au monde de demain. Je vous en avais déjà parlé lorsque nous avions évoqué les Docks de la Mode à Paris dont ils ont dirigé la rénovation. Pour en savoir plus sur ce cabinet d’architectes : https://www.jakobmacfarlane.com/fr/

    En remontant de Lyon, arrêtez vous à Strasbourg et profitez encore un peu de la toile tendue sur le zenith : orangé, elle devrait peut être changer pour un toilettage. Le Orange sera-t-il encore de mise ? Sa couleur lui a valu le joli surnom de « Lanterne Magique ». Cette toile tendue est la plus grande mise en place au monde et demande un soin quotidien pour sa tension. Installée en 2008, ce revêtement peut être changé tous les 10 ans, voire moins en cas de fort ensoleillement qui change sa couleur. Composée de fibres de verres enduites de silicone, elle capte la lumière du jour et la renvoie la nuit sur l’agglomération strasbourgeoise. L’architecte Massimiliano FUKSAS dit : » j’ai pensé mon œuvre comme une structure ou un écrin translucide ».


    Annie vous propose aussi la Maison de l’Océanie en Champagne des architectes LACOSTE et STEVENSON, toute en rondeur et qui utilise du béton de chanvre qui rappelle les couleurs d’Océanie. 
    Et pour finir notre voyage, je terminerai par la maison de l’Afrique du cabinet Oualalou et Choi construite dans la Marne. 
    La couleur Orange se ballade donc partout dans le monde ou presque car nous n’avons vraiment pas tout cité…

     

  • Orange par Nicole

    Orange par Nicole

     Orange par Nicole 

    Cinéma gratuit et en technicolor :
    Adieu à Port Nabé ( Piriac 44)
    Haïsha plage de Port Nabé (Piriac 44)
    Haïsha  Croatie
    Coucher de soleil à Oia (Santorin- Grèce) Fin du spectacle. il est temps de retrouver sa voiture !

  • C’est dimanche, c’est à vous !

    C’est dimanche, c’est à vous !

     C’est dimanche, c’est à vous ! 

     Le Rouge de Noëlle Impressions rouges de Christiane
    Vous avez continué avec le rouge pour ces jolies réalisations. Je crois que personne n’a attaqué les tons orangés. Et pourtant ! 
    Si je pense Orangé, je pense à ces plastrons de la régions de Châteaulin sur les costumes bretons. Certes, on peut ensuite les trouver en jaune mais il semble qu’ils soient typiques de cette région selon l’ouvrage de référence de RY CRESTON paru en 1974 sur le costume de ces régions : 
     » Si les « Glaziks » ont des costumes bleus ce n’est que pour des raisons économiques. Lorsque, après les guerres de l’Empire, on liquida les stocks de drap militaire devenus inutiles et inutilisables (chaque régime change la couleur des uniformes), du fait de la réduction massive de l’armée, des marchands allèrent chaque semaine, les acquérir aux magasins militaires de Brest pour les revendre sur les marchés centraux tels que Quimper. Il advint qu’un individu, tailleur ou client en lançât la mode pour qu’elle fut adoptée par la population de la région. …. De là, le nom de Glazig qui leur a été donné par les habitants des pays voisins et non pas par eux-mêmes.  Il en a été ainsi de même pour les autres pays, soit pour la couleur des costumes, soit pour celles des broderies, soit pour un détail vestimentaire. C’est ainsi que les gens d’Elliant furent nommés « Melenik » par leurs voisins par suite de l’adoption par eux, de broderie de couleur jaune citron.. Quant aux « Rouzig », de la région de Châteaulin, leur nom vient de la couleur rousse et orangée de leur vêtements……  
                 
    Ce terme « Rouzig » qui se maintint assez longtemps, semble indiquer un isolement plus long de cette population et une plus grande pauvreté de moyens de vie. »
     
         

    Mais les gammes orangées font partie pour moi, du patrimoine breton non seulement pour les costumes de cette région mais aussi parce qu’on retrouvait sur les nappes brodées, ces gammes de couleurs. La broderie bretonne ne s’arrête pas au travail d’un brodeur qui a su moderniser le style actuel. La broderie bretonne est intemporelle.

    Je me souviens beaucoup des broderies de la maison Le Minor, entrevues dans les intérieurs bretons et qui ont suscité un rejet dans les années 70/80. Et pourtant quel talent ! Des modèles étaient même dessinés par des peintres  reconnus tel Mathurin MEHEULT. Les catalogues de cette maison prestigieuse étaient rédigés par l’écrivaine Colette. Pour rejoindre les activités de Fil O Maine, il me faut rappeler que Dom Robert dont nous avions vu le musée lors de notre dernier voyage à Sorrèze, avait autorisé cette maison à travailler selon ses cartons. Et ce sont bien ces dessins là, qui sont restés aussi dans ma mémoire. 

     

    Et puis, c’est aussi cette maison sous l’égide de sa créatrice Marie Anne Le Minor qui a redessiné la fameux Kabig que toute une génération a porté en Bretagne. Il s’agissait d’une sorte ce caban inspiré des vêtements de travail des goémoniers, vêtement très chaud supportant les intempéries. . René-Yves Creston, dont je vous ai parlé ci-dessus, a même redessiné ce vêtement pour qu’il soit tendance.  Pour en savoir plus sur ce vêtement historique : 

    https://www.argedour.bzh/le-kabig-lidentite-bretonne-dun-vetement-du-quotidien/

    Voilà mes racines bretonnes qui ressurgissent au pays des couleurs….

    Alors, cela ne vous donne pas envie de broder Orange pour rester dans la veine de notre précèdent challenge confinement : des feuilles, des branches avec des fils orangés….A vos fils et vos aiguilles…

  • Le Mans voit orange …

    Le Mans voit orange …

    Le Mans voit orange …

    Annie a regardé autour d’elle et complété notre collection de logos orangés. Regardez : 
                           
    Vous pouvez remarquer que le logo de la ville du Mans est orangé, ainsi qu’une des boules des MMA dont la création de cette entreprise en mancelle. Je profite de son intervention pour vous parler de ce territoire. Le tramway a fait sa réapparition car la ville a choisi ce moyen de transport pour rénover les déplacements urbains. Ce choix avait été remarqué alors, car c’était la plus petit ville a choisir ce type de transport en commun. De plus, il semblerait que son cout soit aussi l’un des moins élevé parmi toutes les cités qui ont investi dans cette technologie. Ce fut la fierté de nos élus. Depuis 2007, les liaisons entre les différents quartiers de la ville sont plus aisés. Des améliorations dans le cadre urbains ont été possibles grâce à l’engazonnement de certaines voies, donnant un peu de vert sur des passages jusqu’alors bien gris. 

    En 2007, lors de l’inauguration, toute la ville s’était mise au orange. Cette couleur a été choisi car nous sommes au pays de la pierre de roussard, ce grès ferrugineux qui orne toute l’enceinte gallo-romaine de la ville. Il s’agit de la plus grande enceinte toujours en place d’ Europe. Elle aurait été construite pour orner les murs de la ville. Pour les passionnées de patchwork, c’est un trésor de motifs. 


    La présence de fer dans ce grès lui confère une teinte orangé à rose. C’est bien cette gamme de couleur qui a été retenue pour devenir la couleur de la cité. Vous la retrouverez partout : les écharpes des élus longtemps portées après l’inauguration du tram, les maillots des sportifs du MSB et du Football Club….
      
    Et depuis le 25 novembre 2020, le célèbre tunnel du Mans s’est aussi paré de cette couleur orangé. La raison en est moins festive ou géologique. Le 25 novembre est devenue la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Durant une semaine, la ville s’est associée  à la défense du droit des femmes. 
    Depuis 2014, l’ONU Femmes a décidé que la couleur officielle de la campagne de lutte contre les violences faites aux femmes est le orange. La couleur veut symboliser, comme dans la chanson d’Aragon que je vous ai proposé de réécouter hier, un monde meilleur, un monde de paix et de justice, sans violence à l’égard de femmes et de jeunes filles. 
    Le 25 novembre est devenu le « orange day ».

     

  • Orange comme Aragon

    Orange comme Aragon

    Orange comme Aragon

    Résonne à mes oreilles, cette chanson d’Aragon mise en musique par Jean Ferrat. On ne peut l’oublier : 

    https://www.youtube.com/watch?v=rvWu5cEIMg8

    Tout ce que l’homme fut de grand et de sublime
    Sa protestation, ses chants et ses héros
    Au dessus de ce corps et contre ses bourreaux,
    A Grenade aujourd’hui surgit devant le crime
    Et cette bouche absente et Lorca qui s’est tu
    Emplissant tout à coup l’univers de silence
    Contre les violents tourne la violence
    Dieu le fracas que fait un poète qu’on tue

    Un jour pourtant un jour viendra couleur d’orange

    Un jour de palme un jour de feuillage au front

    Un jour d’épaule nue où les gens s’aimeront

    Une jour comme un oiseau sur la plus haute branche

     

    Ah, je désespérais de mes frères sauvages
    Je voyais, le voyais l’avenir à genoux
    La Bête triomphante et la pierre sur nous
    Et le feu des soldats porté sur nos rivages
    Quoi toujours ce serait par atroce marché
    Un partage incessant que se font de la terre
    Entre eux ces assassins que craignent les panthères
    Et dont tremble un poignard quand leur main l’a touché

    Un jour pourtant un jour viendra couleur d’orange

    Un jour de palme un jour de feuillage au front

    Un jour d’épaule nue où les gens s’aimeront

    Une jour comme un oiseau sur la plus haute branche


    Quoi toujours ce serait la guerre la querelle
    Des manières de rois et des fronts prosternés
    Et l’enfant de la femme inutilement né
    Les blés déchiquetés toujours des sauterelles
    Quoi les bagnes toujours et la chair sous la roue
    Le massacre toujours justifié d’idoles
    Aux cadavres jeté ce manteau de paroles
    Le bâillon pour la bouche et pour la main le clou

    Un jour pourtant un jour viendra couleur d’orange

    Un jour de palme un jour de feuillage au front

    Un jour d’épaule nue où les gens s’aimeront

    Une jour comme un oiseau sur la plus haute branche

                                                


    La voie de Jean Ferrat a merveilleusement servi l’écriture d’Aragon. 
    Le poète parle de la guerre d’Espagne et de l’assassinat de Lorca dans ce texte Un jour, Un jour. Dans son écriture remarquable, il narre les atrocités de ce conflit et garde espoir; nous parle du retour des jours meilleurs, des oiseaux qui chanteront et des hommes qui se retrouveront. 
    Nous sommes en Espagne et le poète associe l’orange à ces moments de bonheur retrouvés lorsque les conflits qui ont embrasés l’Europe se seront tus. L’orange est aussi un hommage à la femme et à la douceur de vivre. 

  • Une chevelure « orange » par Annie Leroy

    Une chevelure « orange » par Annie Leroy

     Une chevelure « orange » par Annie Leroy

    …ne nous étonne plus, même si on la remarque.

    Une toute première qui en a fait son image, c’est dans les années 40, l’actrice Rita Hayworth qui était brune. L’image de la rousse flamboyante en a fait un sexesymbole (voir l’affiche du film Gilda). Aujourd’hui, le mannequin et chanteuse Karen Elson a une chevelure remarquable, Sophie Turner a réhaussé sa couleur pour son rôle dans Game of Thrones et, sur la pochette de son album « grandes exitos », Shakira n’est plus blonde.

    Sophie TURNER dans Game of Throne

    Karen Elson

        On n’oublie pas notre danseuse française Fauve Hautot. Il paraîtrait que chez ces messieurs, les Roux soient devenus très attrayants, ça les rendrait sexy, le prince Harry en premier, suivi du chanteur irlandais Ed Sheeran, largement primé, et d’acteurs… D’une manière ou d’une autre, que cette couleur soit naturelle ou artificielle, elle serait devenue la couleur favorite des stars et nombreuses seraient les personnes à avoir succombées à cette coloration flamboyan

    Fauve Hautot

    On se souvient aussi du rôle de l’actrice française Audrey Fleurot dans la série Un village français dont la couleur évoque son attitude ambiguë mais passionnée. 

                                    

         Jean Pierre Marielle en ogre dans le Petit Poucet         

    Au cinéma, l’ogre interprété par Jean Pierre Marielle dans le film du petit poucet de Michel Boisrond (1972) était impressionnant et d’un système pileux vraiment orange. Il y a aussi le terrifiant pirate Barbe Rousse qui écumait la Méditerranée, pour l’empire Ottoman, lui n’était pas personnage de fiction. J’ai aussi des images de Vikings costauds et roux, brutaux, pas vraiment plaisants à croiser. Bien qu’étant roux ou bruns pour certains, ils étaient en majorité blonds, (archives de recherches) et images du cinéma d’aujourd’hui. Assez longtemps, les cinéastes ont entretenu des croyances lointaines, rousses sexy ou rousses sorcières, roux méchants qui tous captent le regard. 

    Des personnages de Disney, relativement récents, n’y échappent pas : Mérida la princesse rebelle, Félicie dans Ballerina, Jessica Rabbit, la femme de Roger Rabbit, toutes des femmes volontaires, fortes, passionnées, rebelles et femme fatale pour Jessica, même méchante avec Médusa dans Bernard et Bianca, méchante mais qui reste coquette. En personnages masculins bien connus, citons Obélix, Spirou (écureuil en wallon), Charles Edouard la binocle chez les Razmoquet, le Troll russ. C’est une petite poupée créée en 1959 qui peut être associée à un conte de Noël, à nos oranges. Elle a été sculptée à Noël par M. Dam pour sa petite fille, afin qu’elle ait un cadeau. Souvenez-vous dans les années 90, à l’apogée de son succès, ces petites poupées aux cheveux couleur fluo, oranges, verts ou roses, hirsutes. Les auteurs de BD semblent bien aimer les Roux. Ils apportent peut être de la lumière dans les planches et ils ont en général un caractère bien trempé. Heureusement il y a aussi des Roux gentils mais, il est vrai, un peu bêta comme Obélix. 


    Si vous n’avez pas vu ce film Roger Rabbit, voici la bande annonce :https://www.disneyplus.com/fr-fr/movies/qui-veut-la-peau-de-roger-rabbit/20GDm8DYpIsC

    Malheureusement, les roux n’ont pas toujours eu, comme de nos jours, le vent en poupe.

    Pendant l’Antiquité, les roux sont déjà chassés de la Cité pour expier les fautes collectives. Aristote affirme que « la couleur rousse est une espèce d’infirmité du poil ». Un siècle plus tard, dans un traité, les roux sont « méchants car ils tiennent du renard ». Au Moyen Age, Saint Louis, contraint les prostituées à se teindre les cheveux en roux pour bien les différencier des femmes « respectables ». Tout le monde connaît le sort qui était réservé aux rousses, pendant l’Inquisition. Elles ne pouvaient être qu’enfants du diable, des sorcières, elles étaient alors brûlées vives sur les bûchers.


    Au XIXe siècle, en 1896, Jules Renard écrit poil de carotte. Ce livre raconte pour la première fois l’enfance et les difficultés d’un enfant roux, les moqueries dont il a été victime. Emile Zola, en1880, en écrivant Nana, alimentait le préjugé que les femmes rousses portent en elles le gêne de la prostitution. Son héroïne, prostituée à la couleur de cheveux changeante, devient rousse lorsqu’elle est mise en scène dans le cadre sexuel.


    Martine Carole en NANA

    Il faut savoir qu’en 2008, il y a eu au Canada, une incitation à la violence vis à vis des Roux : « la journée nationale des coups de pieds aux roux ». En réponse à ce déplorable phénomène, sera créée « la journée des roux », le 12 janvier, journée créée par l’acteur canadien Derek Forgie, également roux.

  • Couleurs d’automne

     Couleurs d’automne par Annie Leroy

    Avec l’arrivée de l’automne, les températures baissent et les jours raccourcissent. Les arbres vont devoir se protéger pour subsister pendant l’hiver. Il n’y aura plus assez de lumière pour produire la chlorophylle dont ils ont besoin au quotidien. Ils vont alors secréter une substance, genre liège, qu’ils vont stocker à la base de leurs pétioles, pour empêcher la sève de nourrir les feuilles et ainsi bloquer la production de chlorophylle. Plus de vert dans les feuilles, elles nous révèlent alors leurs autres couleurs qui étaient masquées par le pigment de la chlorophylle.

     

    Ce pigment de la chlorophylle est indispensable pour tirer l’énergie de la lumière solaire par la photosynthèse. La couleur verte résulte du fait que la feuille absorbe les radiations rouges et bleues de la lumière, réfléchissant les vertes. Avec l’hiver qui arrive, l’arbre va donc se mettre en dormance, il ralentit son métabolisme et interrompt la photosynthèse. La chlorophylle devient inutile, des enzymes s’activent pour démolir ces grosses molécules, qui quittent les feuilles avec la sève pour être stocker dans le tronc, les branches ou les racines. Elles y attendront le printemps. C’est alors qu’apparaissent les autres pigments présents dans la feuille mais beaucoup plus petits et qui se trouvaient masqués : les carotènes oranges, et les xanthophylles jaunes. Ces molécules participent également à la photosynthèse. Leurs mélanges forment ainsi une infinité de nuances orangées.

    Lorsque le « petit bouchon de liège » de la feuille est étanche, l’arbre a récupéré tout ce qui lui était indispensable pour passer l’hiver, la feuille n’est absolument plus nourrit. Les cellules meurent, la feuille dessèche, elle devient brune, elle est morte et le moindre petit coup de vent brise l’attache fragile et la fait alors tomber ou s’envoler.

                 

    Certains arbres se teintent de rouges, tels les érables, les sumacs. Ils arborent en plus des teintes orangées, de flamboyantes couleurs de feu. Pourquoi ces couleurs? Les botanistes se posent encore des questions. Est-ce pour prévenir les parasites qui voudraient y trouver refuge pour l’hiver? La couleur rouge les en dissuaderait car elle indique la présence de toxines, riches en phénol. Une autre explication serait que ces couleurs renfermant des anthocyanines qui ont un puissant pouvoir antioxydant protègent les feuilles des dégâts du soleil une fois que la chlorophylle a été détruite. Ces anthocyanines sont une famille de pigments rouges, violets et bleus . Contrairement aux carotènes et aux xanthophylles, qui sont toujours présents dans la feuille, ceux-ci sont expressément produit à l’automne, lors de cette période de transition, avant la chute des feuilles.

    Après cette phase de préparation à résister aux assauts de l’hiver, la paradormance, l’arbre va entrer en endormance, phase où il n’aura plus aucune croissance. Tout le monde sait que pendant cette phase d’endormance l’arbre n’est absolument pas mort, mais savez vous qu’il met toute son énergie à se protéger contre le gel, dans les bourgeons, les branches, le tronc et les racines. Il fabrique de « l’antigel », il répare les dommages si besoin, et prépare l’arrivée des beaux jours.