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  • En avant la Zizique – Rose

    Pour démarrer cette promenade Rouge, je ne puis que passer par la couleur ROSE.

    Si vous me connaissez, vous saurez que cette couleur revêt pour moi toutes les symboliques importantes.  Elle est présente dans tous mes espaces de vie. Je ferme les yeux et elle arrive, emplit mon regard. Elle me régénère, me fait croire à la délicatesse des gens, du temps et à la fragilité des jours qui passent. Pas facile d’aimer cette couleur car beaucoup voient en elle, le rose pétillant et mielleux de Barbie, un côté trop « girly » pour parler moderne. 
    Beaucoup d’artistes l’ont  chanté, écrit et je vais prendre le temps pour vous en parler. 
    Pour aujourd’hui et pour rester dans l’esprit de mon dernier article sur le vert, je vous propose une pause gourmande avec les premières framboises de Catherine de Nîmes : 

    Nous serions assis dans le jardin de Françoise et profiterions de ce cadeau du matin : 

                        
    Nous pourrions écouter Françoise HARDY nous chanter Mon Amie la Rose : 

    On est bien peu de chose
    Et mon amie la rose
    Me l’a dit ce matin
    À l’aurore je suis née
    Baptisée de rosée
    Je me suis épanouie
    Heureuse et amoureuse
    Aux rayons du soleil
    Me suis fermée la nuit
    Me suis réveillée vieille
    Pourtant j’étais très belle
    Oui, j’étais la plus belle
    Des fleurs de ton jardin
    On est bien peu de chose
    Et mon amie la rose
    Me l’a dit ce matin
    Vois le dieu qui m’a faite
    Me fait courber la tête
    Et je sens que je tombe
    Et je sens que je tombe
    Mon cœur est presque nu
    J’ai le pied dans la tombe
    Déjà je ne suis plus
    Tu m’admirais hier
    Et je serai poussière
    Pour toujours demain
    On est bien peu de chose
    Et mon amie la rose
    Est morte ce matin
    La lune cette nuit
    A veillé mon amie
    Moi en rêve j’ai vu
    Éblouissante et nue
    Son âme qui dansait
    Bien au-delà des nues
    Et qui me souriait
    Croit, celui qui peut croire
    Moi, j’ai besoin d’espoir
    Sinon je ne suis rien
    Ou bien si peu de chose
    C’est mon amie la rose
    Qui l’a dit hier matin

    Source : LyricFind

    Paroliers : Jacques Lacome D Estalenx / Cecile Caulier

     Ensuite nous écouterions par Gilbert BECAUD : L’important c’est la Rose
    Toi qui marches dans le vent
    Seul dans la trop grande ville
    Avec le cafard tranquille du passant
    Toi qu’elle a laissé tomber
    Pour courir vers d’autres lunes
    Pour courir d’autres fortunes
    L’important
    L’important c’est la rose
    L’important c’est la rose
    L’important c’est la rose
    Crois-moi
    Toi qui cherches quelque argent
    Pour te boucler la semaine
    Dans la ville tu promènes ton ballant
    Cascadeur, soleil couchant
    Tu passes devant les banques
    Si tu n’es que saltimbanque
    L’important
    L’important c’est la rose
    L’important c’est la rose
    L’important c’est la rose
    Crois-moi
    Toi, petit, que tes parents
    Ont laissé seul sur la terre
    Petit oiseau sans lumière, sans printemps
    Dans ta veste de drap blanc
    Il fait froid comme en Bohème
    T’as le coeur comme en carême
    Et pourtant
    L’important c’est la rose
    L’important c’est la rose
    L’important c’est la rose
    Crois-moi
    Toi pour qui, donnant-donnant
    J’ai chanté ces quelques lignes
    Comme pour te faire un signe en passant
    Dis à ton tour maintenant
    Que la vie n’a d’importance
    Que par une fleur qui danse
    Sur le temps
    L’important c’est la rose
    L’important c’est la rose
    L’important c’est la rose
    Crois-moi
    Source : LyricFind
    Et nous terminerions : La Rose et le Lilas avec la voix de Cora VAUCAIRE
    Mon amant me délaisse
    Ô gai, vive la rose
    Mon amant me délaisse
    Ô gai, vive la rose
    Je ne sais pas pourquoi
    Vive la rose et le lilas
    Je ne sais pas pourquoi
    Vive la rose et le lilas
    Il va-t-en voir une autre
    Ô gai, vive la rose
    Il va-t-en voir une autre
    Ô gai, vive la rose
    Ne sais s’il reviendra
    Vive la rose et le lilas
    Ne sais s’il reviendra
    Vive la rose et le lilas
    On dit qu’elle est très belle
    Ô gai, vive la rose
    On dit qu’elle est très belle
    Ô gai, vive la rose
    Bien plus belle que moi
    Vive la rose et le lilas
    Bien plus belle que moi
    Vive la rose et le lilas
    On dit qu’elle est malade
    Ô gai, vive la rose
    On dit qu’elle est malade
    Ô gai, vive la rose
    Peut-être qu’elle en mourra
    Vive la rose et le lilas
    Peut-être qu’elle en mourra
    Vive la rose et le lilas
    Si elle meurt dimanche
    Ô gai, vive la rose
    Si elle meurt dimanche
    Ô gai, vive la rose
    Lundi on l’enterrera
    Vive la rose et le lilas
    Lundi on l’enterrera
    Vive la rose et le lilas
    Mardi il reviendra me voir
    Ô gai, vive la rose
    Mardi il reviendra me voir
    Ô gai, vive la rose
    Mais je n’en voudrai pas
    Vive la rose et le lilas
    Mais je n’en voudrai pas
    Vive la rose et le lilas
    Ce n’est qu’un début, vous avez l’esprit Rose…. Je vous donne rendez-vous demain pour vous raconter d’autres choses encore. La couleur est riche…
  • En avant la Zizique Verte –

    Mon confinement a consisté, entre autres, à vous parler chaque jour. J’ai mis de l’ordre dans mes couleurs et avec certains d’entre vous, nous avons échangé, beaucoup partagé des émotions, des idées, des moments. Tout n’est pas publié mais je vous remercie de ces beaux échanges sincers et profonds. Les essentiels deviennent évidents, plus de place pour le superflu.
    Je vais bien entendu continuer à vous parler, à ranger mes couleurs et serai ravie que vous me suiviez et continuiez à échanger, écrire, proposer. Le déconfinement veut aussi dire que les activités vont reprendre et je ne pourrai donc pas venir chaque matinée auprès de vous. Alors, vous pouvez vous abonner : ainsi vous saurez dès qu’un nouvel article paraîtra. 
    J’attends aussi vos courriers aux artistes qui vous sont chers, vos photos de vos réalisations, vos textes sur les sujets proposés, vos suggestions si vous voulez que nous abordions d’autres thèmes. Au programme, dans ma phase rangement des idées, j’aimerai vous parler du rouge, des gammes orangées et enfin du noir. Ensuite, bien d’autres rangements seront à faire : les rayures, les ronds, les lignes…. et plus tard, j’aimerai aussi ranger par sujet : portraits, paysages, les architectures ….Bon, nous verrons de quoi sera fait notre avenir mais vous avez une idée de ce qui vous attend si vous êtes partants sans engagement sur le rythme. 
    Pour faire la transition entre le vert et le rouge, je voudrais m’asseoir un peu avec vous, un verre de Chartreuse à la main ou une menthe à l’eau en écoutant quelques musiques et manger un kiwi juteux, une salade verte et des courgettes.
                                   
     
    Nous n’avons pas beaucoup abordé la musique sur le thème du vert. Mais, nous avons cependant quelques petits éléments à ne pas oublier. Cela commence par la Souris verte de notre enfance et son Petit Ver de Terre sujets à tant de mimiques. 
    J’ai aussi entendu la chanson du Magicien D’Oz dans le spectacle musical éponyme de 2011  adaptée du film de 1939 
    Dans ma boîte verte, j’ai aussi à écouter un tube de Pierre PERRET : Vert de colère
    Je suis vert, vert, vert,
    Je suis vert de colère
    Contre ces pauvres types
    Qui bousillent la terre,
    Cette jolie terre
    Que nos pères, nos
    grands-pères
    Avaient su préserver
    Durant des millénaires.
    Les rivières écument.
    Les usines fument.
    Les moutons mangent leurs papas
    Changés en granulés.
    Les déchets ultimes,
    La vache folle en prime,
    Sont un p’tit cadeau du ciel
    De nos industriels.
    Je suis vert, vert, vert,
    Je suis vert de colère
    Contre ces pauvres types
    Qui bousillent la terre
    De Brest aux Maldives,
    Vont à la dérive
    Des poubelles radio-actives
    Jusqu’au fond des lagunes
    Et, même sans tapage,
    Des maires de village
    En enterrent dans leur commun’
    Pour faire entrer des thunes.
    Je suis vert, vert, vert,
    Je suis vert de colère
    Contre ces pauvres types
    Qui bousillent la terre
    Les blés, les patates
    Sont bourrés d’nitrates.
    On shoote aussi bien les veaux
    Qu’ les champions haut-niveau.
    On s’fait des tartines
    Au beurre de dioxine.
    En voiture, on a l’ point vert
    Pour doser nos cancers.
    Je suis vert, vert, vert,
    Je suis vert de colère
    Contre ces pauvres types
    Qui bousillent la terre
    Sous la couche d’ozone,
    L’oxyde de carbone
    Tue nos forêts si précieuses
    Autant qu’les tronçonneuses.
    L’air pur s’amenuise.
    Nos sources s’épuisent
    Mais colorants, salmonelloses
    Nous font la vie en rose.
    Je suis vert, vert, vert,
    Je suis vert de colère
    Contre ces pauvres types
    Qui bousillent la terre
    Pour qu’y ait pas d’panique,
    Leurs poisons transgéniques,
    Ils les nomment « sciences de la vie »
    Ou « biotechnologies ».
    Leurs gènes font la nique
    Aux antibiotiques.
    Pour guérir nos infections,
    Faudra de l’inspiration.
    Je suis vert, vert, vert,
    Je suis vert de colère
    Contre ces pauvres types
    Qui bousillent la terre
    Tous les ans, bonhomme,
    Sept milliards de tonnes
    De gaz mortel CO2
    S’envolent dans les cieux.
    L’effet d’serre menace.
    Ça fait fondre les glaces.
    La mer monte, c’est sans danger,
    Y aura qu’à éponger.
    Je suis vert, vert, vert,
    Je suis vert de colère
    Contre ces pauvres types
    Qui bousillent la terre
    Il y a ceux qui chantent
    La chanson du profit
    Contre tous ceux qui aiment
    La chanson de la vie.
    Et puis, dans un autre registre, j’écoute aussi Eddy MITCHELL et les Yeux Menthe à l’eau
    Elle était maquillée
    Comme une star de ciné
    Accoudée au juke-box
    Elle rêvait qu’elle posait
    Juste pour un bout d’essai
    À la Century Fox
    Elle semblait bien dans sa peau
    Ses yeux couleur menthe à l’eau
    Cherchaient du regard un spot
    Le dieu projecteur
    Et moi je n’en pouvais plus
    Bien sûr elle ne m’a pas vu
    Perdue dans sa mégalo
    Moi j’étais de trop
    Elle marchait comme un chat
    Qui méprise sa proie
    Où frôlant le flipper
    La chanson qui couvrait
    Tous les mots qu’elle mimait
    Semblait briser son coeur
    Elle en faisait un peu trop
    La fille aux yeux menthe à l’eau
    Hollywood est dans sa tête
    Tout’ seule elle répète
    Son entrée dans un studio
    Le décor couleur menthe à l’eau
    Perdue dans sa mégalo
    Moi je suis de trop
    Mais un type est entré
    Et le charme est tombé
    Arrêtant le flipper
    Ses yeux noirs ont lancé
    De l’agressivité
    Sur le pauvre juke-box
    La fille aux yeux menthe à l’eau
    A rangé sa mégalo
    Et s’est soumise aux yeux noirs
    Couleurs de trottoir
    Et moi je n’en pouvais plus
    Elle n’en a jamais rien su
    Ma plus jolie des mythos
    Couleur menthe à l’eau
    Source : LyricFind
    Paroliers : Claude Moine / Pierre Papadiamandis
    Et je terminerais cette promenade en lisant les vers de Rimbaud sur les couleurs : 
    Et je terminerai par ce poème de Rimbaud sur les Voyelles :

    Voyelles

    A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles,
    Je dirai quelque jour vos naissances latentes :
    A, noir corset velu des mouches éclatantes
    Qui bombinent autour des puanteurs cruelles,

    Golfes d’ombre ; E, candeurs des vapeurs et des tentes,
    Lances des glaciers fiers, rois blancs, frissons d’ombelles ;
    I, pourpres, sang craché, rire des lèvres belles
    Dans la colère ou les ivresses pénitentes ;

    U, cycles, vibrements divins des mers virides,
    Paix des pâtis semés d’animaux, paix des rides
    Que l’alchimie imprime aux grands fronts studieux ;

    O, suprême Clairon plein des strideurs étranges,
    Silences traversés des Mondes et des Anges :
    — O l’Oméga, rayon violet de Ses Yeux !

    Arthur Rimbaud, Poésies


  • Déconfinement par Emmanuelle DEVOS

    Nous voici au bout de ces journées de confinement. Chacun a vécu ses deux mois de façon différente mais nous sommes tous en interrogation sur l’après. Que restera-t-il ? Le monde aura-t-il changé ? Que seront nos rapports aux autres ? Comment vivrons nous les rencontres avec nos amis ? Que ferons nous ?

    Voici les réflexions sur son confinement de l’actrice Emmanuelle Devos paru dans le journal Libération : 

    Comment appréhende-t-on le passage au déconfinement ? Qu’a-ton rencontré «pendant» que l’on tient à conserver «après» ? «Libération» a posé la question à…

    Emmanuelle Devos, actrice :

    «J’ai découvert que j’étais faite pour le confinement. Et que donc, probablement, je ne me déconfinerai pas ou le moins possible. En dehors de ma famille et de quelques amis, j’ai besoin de voir peu de gens. J’habite après le Périph et, avec la réclusion obligatoire, je m’aperçois combien je suis contente de ne plus aller à Paris. Attention, ce qui se passe pour la culture est une catastrophe et on n’a pas fini d’en voir les ravages. On n’a aucune vision de rien. Je dois tourner un film cet été, on est tous dans le même bain, on ignore quand les tournages vont pouvoir reprendre, si les assurances vont accepter d’assurer. Je suis une actrice chanceuse, j’ai des beaux projets. Mais qui peuvent tout-à-fait rester éternellement en suspens. Au début du confinement, le massacre dans le champ culturel m’a énormément angoissée. Donc on allait vivre sans ? Sans perspective, sans nouveaux films, sans nouvelles pièces et ce, pendant très longtemps ? Une privation qui concerne aussi bien la spectatrice que je suis, que l’actrice. Les acteurs ont l’habitude de cette insécurité professionnelle. Quand on nous parle d’un film, on sait qu’il se tournera, s’il se tourne, trois ans plus tard. J’ai toujours vécu avec l’idée que, dans six mois, je ne travaillerai plus, qu’il faudra que j’invente autre chose.

    «C’est la période idéale pour lire, plus aucun garant moral ne nous interdit de nous allonger avec un gros bouquin l’après-midi, quand la concentration est meilleure que le soir. Je me suis attaquée à un gros morceau, Ulysse de Joyce en lisant en parallèle les Cours de littérature de Nabokov. C’est Arnaud Desplechin qui m’a donné ce tuyau en me disant : «Tu lis un chapitre et puis tu lis ce qu’en dit Nabokov. Tu fais exactement ce qu’il te dit.» Cela dit, même avec la béquille Nabokov, ça reste dur. J’ai lu Anna Karénine aussi, il était temps ! Je regarde presque un western par jour. J’adore les westerns, ce genre-roi qui contient tous les autres, la comédie, la tragédie et l’espace. On dépense moins, je continuerai à moins dépenser après le confinement, ça apaise. Je suis en train de virer drastiquement anti-consumériste. Certes, je suis privilégiée, j’ai déjà l’essentiel : un logement, de quoi m’acheter de la nourriture, et mes placards contiennent de quoi m’habiller jusqu’au restant de mes jours. J’avais développé des prémisses de cette tendance « no conso » auparavant, mais je ne les aurais peut-être pas développées à ce point : quand je me suis fait voler ma Smart pourtant bien pratique pour aller dans Paris, j’ai haussé les épaules et je me suis mise à marcher. En ce moment, on est moins vus, ce qui est également agréable. Dorénavant, et de manière encore plus consciente qu’avant, je volerai directement de chez moi aux plateaux de théâtre et tournage, sans passer par la case rencontres, mondanités et autres dîners stratégiques.»


    Et vous, comment imaginez vous le dé-confinement ?

  • VERT de Catherine de Nantes

    Christian LACROIX – 2005

                                                               VERT                                                             

    « Hardie, la brune qui porte le vert ! » disait mon père, mi-amusé, mi-admiratif à la vue d’une femme arborant ces deux qualités. Le vert commence donc par une exclamation. Un interdit ? Une tentation ? Un encouragement secret ?
    Vert c’est toi que j’aime vert/ Vert du vent et vert des branches/ Le cheval dans la montagne/ Et la barque sur la mer/ L’ombre jusqu’à la ceinture/ Elle rêve à sa balustrade/ Vert visage cheveux verts/ Prunelles de froid métal/ Vert c’est toi que j’aime vert/ Et sous la lune gitane/ Tous les objets la regardent/ Elle qui ne peut les voir.
    J’écoute, dans l’enfance, fascinée par sa voix, Germaine Montero dire ce poème de Lorca. J’en apprends les premiers vers et les récite souvent. J’entends le vert.
    Je porte, à cette époque, un pull de laine vert émeraude, très lumineux, tricoté par ma grand-mère. Il irrite mon cou en y laissant des marques légères d’inflammation.
     Dans mon premier appartement, le vert pomme des murs de la cuisine fait écho à Magritte. J’en suis fière. J’admets, avec le temps, qu’il me donne un teint blafard, maladif sous la lampe.
    Je garde une photo où B. penche son sourire à la fenêtre de la vieille maison en écartant les volets. Leur vert mousse caresse la glycine.
    Au temps du confinement, la respiration du vert se déploie : au jardin, c’est foisonnement d’herbes, de buissons, de feuillages ; le long de la rivière où nous marchons cachés, à l’aube, c’est un enveloppement d’arbres et un fracas d’oiseau.
                                                               
  • Vous avez pensé VERT

    Avant de quitter le vert, je voudrais juste évoquer combien mon jardin s’est mis au diapason : chut, regardez ce cétoine avec son joli manteau méditant au cœur de ma pivoine. La fleur et le soleil l’éclairait faisant chanter ses couleurs : 

     
    Je ne l’ai pas dérangé et je me demandais à qui ressemble son confinement : de l’espace, pas de voiture qui le percutent, moins de bruit qui parasitent ses repaires… Je lui ai parlé doucement, il s’est arrêté. Nous avons parlé. Je lui ai dit combien il est beau, ses couleurs métallisés lui allaient bien et je l’ai laissé faire son travail. Magnifique instant de ce confinement. Je sais un travail en cours d’élaboration autour des carapaces de scarabées : patience, nous le verrons bientôt assurément…

    Aujourd’hui, Anne prend la parole pour vous proposer le travail de la céramiste : Cécile ROUSSEAU
    Cécile Rousseau « les Terres illustrées. » Pièces uniques
    http:// leclosion.free.fr
    http://galerielessouliersrouges.unblog.fr/cecile-rousseau/
    Michèle vous présente son bananier depuis ses tropiques redonnais : 
    Je vous propose une petite pause lecture au jardin ou le manteau vert nous protège, nous abrite pour des moments de lecture ou de méditation :

    Anne a travaillé durant le confinement. Tissage des couleurs évoquées durant ces quelques semaines : 
                                           

  • Vert mais vers….

    Christian DIOR

    Dernière évocation de cette couleur car, il faut bien pousser la porte du rouge. Je pense végétal et  je dois absolument évoquer Cedric POLLET et son travail autour des ÉCORCES.

    Photos Cédric POLLET

    Bien entendu, on n’y parle pas uniquement de vert. Mais ces photos sont absolument superbes et en pensant à la couleur, je revois ses pages sur les bambous, les eucalyptus…  Ce photographe a fait le tour du monde, saisissant les écorces, les matières et les constructions fascinantes des éléments naturels. Nous pénétrons au cœur des troncs avec des sensations tactiles extrêmes.  On y voit des points, des torsades, un festival de couleurs, des fils soyeux et des fils laineux, des cordes….Il nous donne envie de prendre nos aiguilles pour traduire ces sensations.
    Ce livre est toujours sur les étagères de l’atelier mais pas seulement au 126. De nombreux peintres, brodeurs, textiliens, sculpteurs se sont emparés des couleurs et textures pour transcrire ce monde. A l’atelier également, depuis 10 ans, il a inspiré nombre de pièces. Et ce n’est surement pas fini !
    Et pour terminer, je vous propose d’aller sur le site suivant : https://www.botanique-jardins-paysages.com/
    Vous découvrirez les photos et articles de Véronique MURE, une passionnée de botanique, designer de territoires, partageuses d’impressions sur ses jardins, ses paysages, photographe de l’instant. C’est doux et fort, délicat, sensible. Regarder et lire les travaux de cette botaniste est une vraie mise au vert…
    Allez, c’est promis, demain j’attaque les rouges…
    Bouquet final autour du vert chez DIOR vus lors de l’exposition en 2017 au Musée des Arts Décoratifs qui lui était consacrée :
                                  

  • Les PANORAMIQUES

    Je ne saurai terminer mon tour du Vert sans vous parler aujourd’hui, de deux entrées importantes pour moi.

    Catalogue Zuber  – Mag Belles demeures
    Ma formation en décoration intérieure m’a conduite à apprécier et regarder de plus près, le monde du papier peint. Je ne vous parle pas de séries couvrant juste le mur ! Non, je vous parle d’un vrai papier qui peut être texturé ou pas, brillant, mat, épais, lisse……. ou qui vous raconte une histoire. 
    C’est dans cet esprit que je voudrais vous présenter ici les Panoramiques de Zuber. J’ai eu le plaisir de faire découvrir et partager avec les voyageurs de Fil O Maine, le musée du Papier Peint de Rixheim lors du voyage de 2014. Une nouvelle fois, les voyageurs ont ouvert les yeux sur un monde riche, à mi-chemin  entre les impressions textiles et les Beaux Arts.    
    Musée de Rixheim
                                      
    Si vous visitez manoirs et châteaux, vous aurez certainement l’occasion d’en découvrir. Certaines malouinières en possèdent encore, magnifiques mises en scène. Ici, la Malouinière de la Ville Bague que vous pouvez visiter aisément : 
                                           
    Dans cette malouinière, le Panoramique est en parfait état. Il est le symbole de la réussite commerciale du propriétaire d’alors qui signifie sa capacité à travailler et exporter ses marchandises dans des contrées lointaines. Il exhibe sa fortune dans un décor idéalisé, enchanteur loin de tout réalisme. Lorsqu’on regarde ces panneaux, il faut absolument faire oeuvre d’historien et se remettre dans l’esprit du temps. Les grandes pièces incarne une aisance, des salons exotiques parlent de voyages, des végétaux inconnus signifient la connaissance et des scènes tout à faire imaginaires correspondant à l’esprit de découverte de nouveaux espaces.  Ces riches commerçants n’avaient pas forcément voyagé eux-mêmes. Ces décors d’apparat sont leurs carnets imaginaires de voyage avec force clichés. Souvent inspirés des planches des naturalistes, les détails plongent au cœur des végétaux, des oiseaux et autre bestiaire fantastique.

    Regardez les couleurs délicates, l’ampleur des dessins et les détails…
       
    En voyant ces décors et leur échelle, on se croit dans un tableau version XXXXL d’Hubert Robert !
    Dans le musée, vous verrez aussi les principes d’impression des papiers peints, si proches des impressions pour tissus depuis les planches de bois jusqu’aux machines plus modernes. 
       

    La qualité première des belles matières, des papiers de qualités tout comme pour les tissus, des beaux objets est qu’ils sont loin de la mode et de sa vacuité. Ils s’intègrent dans nos vies contemporaines avec du charme et de l’élégance, nous protégent de leurs couleurs, de leurs fantaisies, de ces imaginaires. Vous voyagez en Amérique, en Inde, en Asie selon les critères du XVIIIème. Les entrelacs des végétaux parent vos intérieurs, créant de nouveaux espaces. Actuellement, cet esprit vit toujours avec plusieurs éditeurs dont Zuber, les Papiers peints de Paris….
    Papiers Peints de Paris

    En 2016, le Musée des Arts Décoratifs avait présenté une magnifique exposition sur le Papier Peint et les tissus d’ameublement : Faire le Mur. Les livres d’échantillons montraient le travail de recherche et d’inspiration.

                        

  • VERT comme Feuilles

    VERT comme Feuilles

      

    Bien entendu, on ne saurait quitter la couleur verte sans évoquer les nombreux végétaux qui nous fascinent. Pour ma part, si je dis VERT, je vois immédiatement, même si je vous regarde dans les yeux, les feuilles de bananier.
    Elles sont magiques, intenses. Elles brillent, elles s’enroulent, de déroulent, elles ressemblent à un tronc d’arbre rigide et pourtant non, elles s’étalent dès que mûres, fières, ligne assurée.

    Mais je vois également les constructions savantes des végétaux

     

    Après l’incendie avec ses verts qui évoquent le frais, la vie, la renaissance.

    Même entre les murs, le vert nous dit la vie, rendant supportable des enfermements.

  • Architecture verte

                                       
                                                                                                                                                Bad BLUMAU – Hundertwasser 

    Je vous ai parlé de l’architecture et la place du vert soit sur les murs habillés, le mobilier urbain, soit avec les murs végétalisés.

    De nouveaux projets sur la ville de demain émergent, faisant une grande place aux arbres, à la couleur, à l’intégration de ce que l’on considère enfin nécessaire à la vie de l’homme en harmonie avec son milieu. En ces temps de confinement, c’est d’autant plus criant qu’on ne peut que difficilement séparer l’être humain de ses racines primaires et essentielles. 
    Les projets d’urbanisme fleurissent avant le Covid, ambitieux et novateurs. Alliant les besoins d’espaces, de vitalité dynamique, de maîtrise énergétique et de qualité visuelle, les cabinets réfléchissent à créer des espaces conciliant tous ces objectifs. Les plantes ne sont plus des cache-misère ou juste des projets de mise en valeur du béton, elles deviennent une composante à part entière.
    Les nouveaux modes de vie génèrent des mégapoles, attirant toujours de plus en plus d’habitants agglutinés dans les périphéries et éloignés des centres. Les villes se verticalisent pour accueillir plus de 60 % de la population mondiale actuellement. Est-ce que la période que nous vivons actuellement va changer les choses ? Seul l’avenir nous le dira mais elle n’influera probablement que peu.
    On voit depuis quelques années se développer les jardins en ville. New York et Paris ont des ruches et de la production de miel non négligeables. Les fermes urbaines deviennent des modèles économiques au Japon, les toitures végétales proposent des espaces à vivre chez des architectes tel que l’avait pensé Hundertwasser. Il semble clair que l’espace urbain est repensé pour devenir une part active de nos environnements. 
    A Paris, un projet novateur verrait le jour en 2050 : les 1000 arbres. L’objectif clairement énonce, consiste à réconcilier urbanisme  avec la ville « multistrates » et le végétal en intégrant l’espace pour la plantation de 1000 arbres. 
    Des projets existent déjà :
    Les tours BOSCO Verticale à Milan de l’architecte BOERI : 
    L’idée est de retrouver dans cet espace péri-urbain, l’équivalent d’une foret de 1 hectare. Je ne sais pas si les habitants prennent tout de même le temps, d’aller marcher à la campagne et il serait intéressant d’avoir leur témoignage durant le confinement et de le comparer à ceux d’habitants d’autres structures plus conventionnelles. 
    L’hôtel parisien PALISFORNIA de l’agence de Kego KUMA, architectecte nippon installé à Paris qui prévoit un cœur en bois et des arbres suspendus :
    Vous trouverez beaucoup de projets sur l’ architecture verte. Soyons attentifs aux projets de demain qui feront la vie de nos enfants. 
    Pour ma part, tous ces projets m’amènent à penser au travail du peintre Hundertwasser : ses propositions architecturales colorées, tout en souplesse intégraient déjà le végétal sur les toits de Vienne depuis les années 1980 ou dans la ville de Bad Blumau. Inspiré par Gaudi et le facteur Cheval, il crée un espace à vivre inoubliable, fantasque mais qui donne à l’homme toute sa place. Chaque habitant peut peindre le tour de sa fenêtre selon son gout, possède une parcelle végétale sur le toit pour nous ramener à notre sujet. Je vous reparlerai certainement de ce peintre-architecte. 

    Le village de cures de Bad Blumau

                                       

    Les toits sont végétalisés, les arbres sont parties de l’espace conçu pour un bien être de l’homme.
    En marchant dans ce village, je me suis tout de même sentie comme dans le village de Portmeirion de la série Le Prisonnier que je vous ai présenté précédemment avec la boule blanche qui nous rattrape. Dans ce village, on doit être heureux
    Sentiment étrange de marcher sur le toit de son immeuble, de toutes ces courbes qui vous donne du bien être. Vous perdez vos repaires habituels. L’est l’horizontalité de l’homme qui est mis en avant dans ces espaces. Entrer dans cet espace est facile : vous êtes désorienté lorsque vous en ressortez. 
    On pourrait aussi parler des jardins ouvriers loués dans les villes pour que chacun puisse faire pousser ses salades et ses légumes. Mais cela, vous le connaissez déjà et je ne reviendrais pas sur l’aspect convivial, partageur, et économique. J’en garde l’idée de moments inoubliables d’humanité.