Le confinement Vert

En avant la Zizique Verte –

Mon confinement a consisté, entre autres, à vous parler chaque jour. J’ai mis de l’ordre dans mes couleurs et avec certains d’entre vous, nous avons échangé, beaucoup partagé des émotions, des idées, des moments. Tout n’est pas publié mais je vous remercie de ces beaux échanges sincers et profonds. Les essentiels deviennent évidents, plus de place pour le superflu.
Je vais bien entendu continuer à vous parler, à ranger mes couleurs et serai ravie que vous me suiviez et continuiez à échanger, écrire, proposer. Le déconfinement veut aussi dire que les activités vont reprendre et je ne pourrai donc pas venir chaque matinée auprès de vous. Alors, vous pouvez vous abonner : ainsi vous saurez dès qu’un nouvel article paraîtra. 
J’attends aussi vos courriers aux artistes qui vous sont chers, vos photos de vos réalisations, vos textes sur les sujets proposés, vos suggestions si vous voulez que nous abordions d’autres thèmes. Au programme, dans ma phase rangement des idées, j’aimerai vous parler du rouge, des gammes orangées et enfin du noir. Ensuite, bien d’autres rangements seront à faire : les rayures, les ronds, les lignes…. et plus tard, j’aimerai aussi ranger par sujet : portraits, paysages, les architectures ….Bon, nous verrons de quoi sera fait notre avenir mais vous avez une idée de ce qui vous attend si vous êtes partants sans engagement sur le rythme. 
Pour faire la transition entre le vert et le rouge, je voudrais m’asseoir un peu avec vous, un verre de Chartreuse à la main ou une menthe à l’eau en écoutant quelques musiques et manger un kiwi juteux, une salade verte et des courgettes.
                               
 
Nous n’avons pas beaucoup abordé la musique sur le thème du vert. Mais, nous avons cependant quelques petits éléments à ne pas oublier. Cela commence par la Souris verte de notre enfance et son Petit Ver de Terre sujets à tant de mimiques. 
J’ai aussi entendu la chanson du Magicien D’Oz dans le spectacle musical éponyme de 2011  adaptée du film de 1939 
Dans ma boîte verte, j’ai aussi à écouter un tube de Pierre PERRET : Vert de colère
Je suis vert, vert, vert,
Je suis vert de colère
Contre ces pauvres types
Qui bousillent la terre,
Cette jolie terre
Que nos pères, nos
grands-pères
Avaient su préserver
Durant des millénaires.
Les rivières écument.
Les usines fument.
Les moutons mangent leurs papas
Changés en granulés.
Les déchets ultimes,
La vache folle en prime,
Sont un p’tit cadeau du ciel
De nos industriels.
Je suis vert, vert, vert,
Je suis vert de colère
Contre ces pauvres types
Qui bousillent la terre
De Brest aux Maldives,
Vont à la dérive
Des poubelles radio-actives
Jusqu’au fond des lagunes
Et, même sans tapage,
Des maires de village
En enterrent dans leur commun’
Pour faire entrer des thunes.
Je suis vert, vert, vert,
Je suis vert de colère
Contre ces pauvres types
Qui bousillent la terre
Les blés, les patates
Sont bourrés d’nitrates.
On shoote aussi bien les veaux
Qu’ les champions haut-niveau.
On s’fait des tartines
Au beurre de dioxine.
En voiture, on a l’ point vert
Pour doser nos cancers.
Je suis vert, vert, vert,
Je suis vert de colère
Contre ces pauvres types
Qui bousillent la terre
Sous la couche d’ozone,
L’oxyde de carbone
Tue nos forêts si précieuses
Autant qu’les tronçonneuses.
L’air pur s’amenuise.
Nos sources s’épuisent
Mais colorants, salmonelloses
Nous font la vie en rose.
Je suis vert, vert, vert,
Je suis vert de colère
Contre ces pauvres types
Qui bousillent la terre
Pour qu’y ait pas d’panique,
Leurs poisons transgéniques,
Ils les nomment « sciences de la vie »
Ou « biotechnologies ».
Leurs gènes font la nique
Aux antibiotiques.
Pour guérir nos infections,
Faudra de l’inspiration.
Je suis vert, vert, vert,
Je suis vert de colère
Contre ces pauvres types
Qui bousillent la terre
Tous les ans, bonhomme,
Sept milliards de tonnes
De gaz mortel CO2
S’envolent dans les cieux.
L’effet d’serre menace.
Ça fait fondre les glaces.
La mer monte, c’est sans danger,
Y aura qu’à éponger.
Je suis vert, vert, vert,
Je suis vert de colère
Contre ces pauvres types
Qui bousillent la terre
Il y a ceux qui chantent
La chanson du profit
Contre tous ceux qui aiment
La chanson de la vie.
Et puis, dans un autre registre, j’écoute aussi Eddy MITCHELL et les Yeux Menthe à l’eau
Elle était maquillée
Comme une star de ciné
Accoudée au juke-box
Elle rêvait qu’elle posait
Juste pour un bout d’essai
À la Century Fox
Elle semblait bien dans sa peau
Ses yeux couleur menthe à l’eau
Cherchaient du regard un spot
Le dieu projecteur
Et moi je n’en pouvais plus
Bien sûr elle ne m’a pas vu
Perdue dans sa mégalo
Moi j’étais de trop
Elle marchait comme un chat
Qui méprise sa proie
Où frôlant le flipper
La chanson qui couvrait
Tous les mots qu’elle mimait
Semblait briser son coeur
Elle en faisait un peu trop
La fille aux yeux menthe à l’eau
Hollywood est dans sa tête
Tout’ seule elle répète
Son entrée dans un studio
Le décor couleur menthe à l’eau
Perdue dans sa mégalo
Moi je suis de trop
Mais un type est entré
Et le charme est tombé
Arrêtant le flipper
Ses yeux noirs ont lancé
De l’agressivité
Sur le pauvre juke-box
La fille aux yeux menthe à l’eau
A rangé sa mégalo
Et s’est soumise aux yeux noirs
Couleurs de trottoir
Et moi je n’en pouvais plus
Elle n’en a jamais rien su
Ma plus jolie des mythos
Couleur menthe à l’eau
Source : LyricFind
Paroliers : Claude Moine / Pierre Papadiamandis
Et je terminerais cette promenade en lisant les vers de Rimbaud sur les couleurs : 
Et je terminerai par ce poème de Rimbaud sur les Voyelles :

Voyelles

A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles,
Je dirai quelque jour vos naissances latentes :
A, noir corset velu des mouches éclatantes
Qui bombinent autour des puanteurs cruelles,

Golfes d’ombre ; E, candeurs des vapeurs et des tentes,
Lances des glaciers fiers, rois blancs, frissons d’ombelles ;
I, pourpres, sang craché, rire des lèvres belles
Dans la colère ou les ivresses pénitentes ;

U, cycles, vibrements divins des mers virides,
Paix des pâtis semés d’animaux, paix des rides
Que l’alchimie imprime aux grands fronts studieux ;

O, suprême Clairon plein des strideurs étranges,
Silences traversés des Mondes et des Anges :
— O l’Oméga, rayon violet de Ses Yeux !

Arthur Rimbaud, Poésies