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  • C’est dimanche : c’est à vous ! Lectures

     C’est dimanche : c’est à vous !


    Avant de vous laisser la parole, je voudrais en finir avec la rouge. Nous avons pris le temps et il y aurait pour moi, encore tant d’entrées à faire sur cette couleur. 

    Je ne vous parlerais donc pas des livres qui, pour moi sont collés à la couleur rouge :  

    le Journal d’Alexandra David Néel. Si vous ne connaissez pas cette exploratrice, je vous recommande vivement son «  Voyage d’une parisienne à Lhassa » qui a été La lecture révélatrice pour moi. J’ai découvert son bouquin lorsque j’avais 18 ans, par hasard sur une étagère de librairie. J’y ai découvert une Femme extraordinaire qui a pris sa vie en main à une époque où rien n’était prévu pour ce genre d’envie, qui a déplacé des montagnes ou du moins, les a parcouru à pied avec comme moteur, sa curiosité et sa volonté. Face à ses exploits, beaucoup de nos aventures semblent bien fades mais c’est bien autre chose qu’il faut retenir de sa vie. J’ai eu aussi l’occasion de visiter sa maison à Digne les Bains : grand moment où vous êtes dans une autre dimension, à l’instar de la maison de Pierre Loti à Rochefort.

                                     

    -les collections de livre Jeunesse Rouge et Or : j’y ai découvert les aventures de Puck la détective, les classiques de la Comtesse de Ségur, quelques Jules Verne et Stevenson, souvenir d’enfance lorsque nous avions très peu de livres à la maison et ceux qui étaient là, offert par une tante, m’étaient si précieux que je les ai gardé jusqu’à…

    le Petit Livre Rouge de Mao mais, j’avoue que celui là, ne m’a pas intéressée de la même façon !

    – Le Pull Over Rouge : erreur judiciaire ou pas, on ne le saura pas mais cela nous fait entrer dans les mécanismes de la justice,

    Le Rouge et le Noir ou les amours de Julien Sorel pour Louise de Renal puis pour la fille de son employeur Mlle de la Mole.

     

    Les avez-vous lu ? En avez-vous d’autres ?

     

    Pour finir, je reprendrai les paroles de mon amie Nicole Desgranges suite aux articles précédents :

    « Encore tout ça à lire ! se dit Matriochka. 

    Il me faudra un troisième confinement, au moins ! »

  • Rouge comme une coccinelle…

     Rouge comme une coccinelle…

    Et oui, je ne peux clore ce chapitre rouge sans penser aux petits insectes et bien sur, à la bête à Bon Dieu. Son surnom lui a été donné depuis le Moyen Age. Il s’agit d’une variété particulière qui s’est installée chez nous. 

    La Coccinelle a un vol très rapide et peut grimper jusqu’à 2000 mètres. Son autonomie en vol est de 50 km sans s’arrêter : impressionnante la Petit Bête ! Sa friandise : le puceron et pour qu’elle se reproduise, il lui faut en avaler des centaines. 

                                 

    Nous connaissons la coccinelle à 7 points, mais il en existe bien d’autres espèces qui possèdent jusqu’à 16 points dans différentes régions du monde. La femelle pond près de 1000 œufs au rythme de 50 par jour. BB Coccinelle va subir 4 mues en 18 jours. Bien qu’aveugle, elle peut repérer 100 pucerons par jour. Lorsqu’elle atteint 1 centimètre, elle se transforme en une nymphe d’où sort une coccinelle 8 jours plus tard. A sa naissance à l’état adulte, l’insecte est jaune. Peu à peu, les élytres deviennent oranges puis les points apparaissent.

                                        

    Dans mon enfance, la coccinelle était le gentil insecte, pour lequel on n’éprouvait aucune crainte ou répulsion. L’araignée subit un délit de faciès, les souris et autres nous affolent avec la queue qui traine 

    Bon : est ce que tout ce que l’on m’a dit enfant est vrai ? De nombreuses comptines existent avec cette petite bête en vedette, ajoutant au mythe de la bête sympathique, jolie et toute douce. Vous en connaissez certainement !

    Pour en savoir plus : https://www.luminessens.org/post/2016/06/13/la-coccinelle

                                      https://www.zoom-nature.fr/au-menu-des-coccinelles/     

    Une coccinelle à table : https://www.youtube.com/watch?v=7199Wkw4-FI

    Tout cela me conduit aussi à penser à la voiture Coccinelle dont la fabrication a été décidée sous le 3ème reich pour devenir la voiture du peuple ! On est loin de l’image sympathique de l’insecte ! Créée par Mr Porsche, elle devient la voiture la plus produite au monde, avec presque 22 millions d’exemplaires. Relookée à maintes reprises, on la reconnait encore sur nos routes même dans sa version moderne. 

  • En Ameublement ? Style Empire, c’est Rouge !

     En Ameublement ? Style Empire, c’est Rouge ! 

    Avant de  finir ce tour de rouge, je me dois de vous parler des appartements Napoléon III au Louvre. C’est là, l’apogée de la représentation, du luxe et du nouveau confort bourgeois du siècle. C’est le siècle de l’éclectisme, du mélange et le début de l’industrialisation et de la production de masse. Comment le reconnaître ?  Lorsque l’impératrice Eugénie visita le chantier de l’Opéra, elle interrogea Charles Garnier sur les sources de son décor « Mais quel style est-ce donc ? Ce n’est pas antique, ce n’est pas Moyen Âge, ce n’est pas Renaissance. » « C’est Second Empire, Madame », répondit l’architecte.

      

    C’est le siècle de l’art décoratif. On empile les motifs, les ornements, on revient à de belles matières, on travaille les styles des XVII et XVIIIème siècle,  Les petits meubles sont en vogue avec des roulettes pour les déplacer facilement, la laque noir se recouvre de motifs fleuris. L’architecte Viollet Leduc mélange les inspirations gothiques et les éléments de décor fantasmagoriques. Souvenons-nous de notre visite au Château de Pierrefonds. La Renaissance fait aussi son entrée avec les buffets Henri II.

                       

    C’est une époque d’inventions, de techniques. La galvanoplastie apparait et l’utilisation du métal argenté permet de grandes avancées à Charles Christofle l’orfèvre. Les bronzes et le placage de très fines feuilles bénéficient de ces avancées. Les plaques de marbre sont coupées plus finement également : plus de frein à la marqueterie. Le gout du confort préside aux choix de la décoration intérieure.  On invente le siège à capitons, la borne, le confident et l’indiscret, la boudeuse. 

    Le confident : double fauteuil en S, deux personnes s’y assoient et peuvent discuter côte à côté en tournant la tête, bien qu’installés dans deux directions opposées.

    L’indiscret : cette fois, on peut être 3 personnes à se faire des confidences. 

                            

    La boudeuse : deux fauteuils mais un seul dossier

    La borne : souvent ronde avec des plantes au milieu, banquette capitonnée. 

     Le XIXè est aussi le siècle du tapissier : les hauteurs de plafonds autorisent des pentes de tissus, des velours riches et lourds qui chantent avec les dorures des lambris. Queue d’écharpe, feston, lambrequins : tout est grandiose pour une mise en scène du pouvoir. C’est aussi la grande époque de la passementerie.

     

    Je vous l’avais promis : le rouge est aussi un voyage dans le temps !

    Nous aurions dû visiter ces appartements dans notre voyage de novembre …

  • Les matriochkas de Michèle

     Les matriochkas de Michèle

    Voici une belle collection de matriochkas proposée par Michèle. Tout droit venus de Russie, ils ont perdus leur aspect traditionnel et rassurant de la mère russe pour adopter un langage plus contemporain, entre art et expressionisme russe. La couleur rouge s’estompe.

    Merci Michele pour ce partage. 

  • Projet de confinement 2 – C’est dimanche, c’est à vous

    Projet de confinement 2 – C’est dimanche, c’est à vous

    Voici vos trouvailles automnales. Pour cette semaine, je vous présente les travaux en cours que vous avez bien voulu m’envoyer. Alors, je vous propose une contrainte supplémentaire si vous le voulez : et si nous posions ces découvertes végétales sur des tissus vichy, un mouchoir de Cholet ou encore du kelsch…. Je ne vous ai parlé des liteaux sur les torchons et autres linges mais ce serait aussi un bon support….je vous laisse imaginer…

    Le travail en cours de Noëlle :

    Les rouges du jardin de Brigitte

    qui nous dit : 
    « Le rouge, couleur violente pour moi : le sang, la lutte, la guerre, la mort violente… mais la nature offre encore de belles visions rouge (photos de pommes minuscules et de fruits de cotonéaster) . j’essaie d’apprivoiser ma machine à coudre : points de broderie, double aiguille : l’endroit vaut l’envers et cela fait du relief. j’ai aussi démêlé les fils de soie achetés lors du dernier voyage en Occitanie et j’ai tricoté puis brodé grossièrement des lunettes, un petit clin d’œil aux monstres ou masques d’Edith Raymond »

     

    Le bouquet perlé d’ Annie 

  • De l’Alsace à Cholet

    De l’Alsace à Cholet

    Toujours dans la collection des rouges, je reviens sur des tissus totalement associés à cette couleur. 

    Je parle de tissus dont l’image est accolée à une région, un territoire, une histoire. Je vous ai parlé du vichy mais je ne pourrais pas mettre de côté les kelschs alsaciens et les mouchoirs de Cholet. 

    Dans l’imaginaire collectif, les kelschs alsaciens sont rouges et bleus. C’est vrai depuis qu’au XVIIIème, on a commencé à teindre les fils avec la garance. Auparavant, le tissus alsacien est uniquement bleu, travaillé au cœur de terres où l’on cultive le pastel. On dit aussi que les protestants utilisaient les carreaux bleus et les catholiques, les rouges. Quoi qu’il en soit, l’indigo prendra la place du pastel, avec des tons bleus bien marqués. Le tissu est simple, rustique. Lin, chanvre, métis ou coton, il est surtout reconnaissable à ses carreaux. Depuis des siècles, c’est un travail d’hiver pour les paysans qui le travaillent à la mauvaise saison. Au XIXème, le travail à façon se développe. On l’a également vu pour le travail de la broderie au fil d’or ou la dentelle au fuseau. Ici, les fils sont livrés au début de l’hiver et les toiles seront reprises à la fin de la mauvaise saison.  On tisse en famille, véritable complément indispensable pour la survie de familles. 

    De très beaux kelschs étaient travaillés à Muttersholtz  par une famille de tisserands, les GANDER. Je me souviens avoir travaillé leurs matières, leurs lins de grande qualité. Cette entreprise portait un savoir faire de 7 générations et le dernier maillon travaillait la matière depuis plus de 40 ans. Dans sa boutique, on voyait les métiers travailler, on sentait le tissu et les carreaux de toutes tailles se mêlaient. Faire des confections avec ces kelschs était l’assurance d’un très beau tombé et d’une tenue dans le temps. C’était une époque ou on parlait « décoration » et non « déco ». C’était un temps où la qualité primait sur le prix : on achetait pour que cela dure, on comparait les matières pas seulement l’image que cela donnait. Voilà l’image qui est collée pour moi à cette matière.

    Parler de cette matière c’est aussi évoquer la formation. Les métiers à tisser Gander se sont arrêtés, faute de repreneurs. Pas de jeunes pour reprendre le flambeau de cet artisanat. Il est clair que les conditions de travail de l’artisanat ne sont pas celles d’autres filières; Il faut avoir le feu sacré pour apprendre toutes les techniques, savoir faire depuis la couleur jusqu’au produit fini. Personne n’a souhaité se former, prendre le relai lorsque Monsieur Gander a cessé la fabrication. Mais tout le monde pleure la fin de la production. Notre monde change, évolue et il semble que la production puisse repartir de façon plus industrielle. Peut être que c’est là, la réponse de nos temps pour que ces produits terroir continuent a bercer nos intérieurs. Plusieurs passionnés en Alsace se mobilisent pour faire renaître cette fabrication.

     

    Soyons vigilants, encourageons si nous le pouvons cette fabrication en achetant les tissages faits sur nos terroirs.

    Parler des carreaux alsaciens, me conduisent aussi à penser aux mouchoirs de Cholet. Depuis le XVIIIème, la fabrication se fait au cœur de la ville. D’abord dans les caves semi-enterrées des maisons, la production va s’industrialiser tout au long du XIXème siècle. Si vous allez à Cholet, visitez le musée textile, très bien fait qui vous montre les machines en marche pour la fabrication de ces célèbres carrés. 

                              

    Tout comme le kelsch porte en lui l’histoire de sa région, le mouchoir de Cholet porte l’histoire de la Vendée. Lors de la bataille de Cholet en 1793, Henri de la Rochejaquelein ce très jeune chef du parti du Roy pendant la contre révolution, se bat avec une bravoure hors du commun portant trois mouchoirs sur lui: un sur son couvre chef, un sur le cœur figurant le cœur vendéen, et un autour de la taille. Nul dans son armée ne devait le perdre de vue, et tous devaient savoir qu’il était en première ligne sur le front, fidèle à son ordre lancé aux troupes : « Si j’avance, suivez-moi. Si je recule, tuez-moi. Si je meurs vengez-moi! »Blessé dans la bataille, le mouchoir se teinte de pourpre, le sang du futur martyr des royalistes dans leur quête de sauvetage de la monarchie. Symbole tragique d’une mort annoncée qui survient le 28 janvier 1794 à proximité de Cholet, le mouchoir gardera une empreinte rouge indélébile de cette journée macabre, qui le fera entrer dans l’Histoire. 


    C’est Théodore Botrel qui va mettre en musique l’histoire du mouchoir lorsqu’il écrit une chanson de commande à la gloire des Vendéens, commandée par les cercles royalistes. Tout le lyrisme du chanteur est là à la gloire d’une cause régionale. 

                                            

    Un industriel s’empare de cette histoire et produit un mouchoir rouge et blanc qui devient symbole de la ville. Et, comme pour le Beaujolais nouveau, du marketing, de la promotion et c’est parti pour construire une belle histoire industrielle et commerciale qui s’arrêtera au début du XXIème siècle. Le mouchoir a usage unique détrône les mouchoirs tissus et les métiers se taisent. Heureusement, le musée du textile de CHolet est a conservé et vous pouvez tout comprendre de cette fabrication si vous visitez ce bel endroit.  

                            

    Toute cette histoire des vendéens est aussi racontée dans un roman Les Mouchoirs rouges de Cholet de Michel Ragon pour vous plonger au cœur de la vie paysanne au XVIIIème. 

    Ecoutez :  https://www.youtube.com/watch?v=aIos2_226u0

    J‘avais acheté pour ta fête

    Trois petits mourchoirs rouges de Cholet

    Rouges comme la cerisette

    Tous les trois, Ma mie Annette

    Oh qu’ils étaient donc jolis

    Les petits mouchoirs de Cholet…


    Ils étaient là, dans ma poquette

    Dans mon vieux mouchoir blanc… si laid !

    Et chaque nuit, la guerre faite
    Dans les bois, ma mie Annette
    En rêvant de toi, je rêvais
    Aux petits mouchoirs de Cholet !

    Les a vus, Monsieur de Charette

    Les voulut : je les lui donnai…
    Il en mit un dessus sa tête

    Le plus biau, ma mie Annette
    C’était le plus fier des plumets
    Le petit mouchoir de Cholet !

    Fit de l’autre une cordelette

    Pour pendre son sabre au poignet

    Fit du troisième une bouclette

    Sur mon coeur, ma mie Annette

    … Et tout le jour les Bleus visaient

    Le petit mouchoir de Cholet !…

    Ont visé le coeur de Charette…

    … Ont troué… celui qui t’aimait…

    Et je vas mourir, ma pauvrette

    Pour mon Roy, ma mie Annette ! …

    Et tu ne recevras jamais

    Tes petits mouchoirs de Cholet !…
    Mais, qu’est-ce là, dans ma poquette !
    C’est mon vieux mouchoir blanc… si laid !

    Je te le donne pour ta fête

    Plein de sang, ma mie Annette,

    Il est si rouge qu’on dirait

    Un mouchoir rouge de Cholet !

     

  • Une matière du rouge : le rouge à lèvres

    Une matière du rouge : le rouge à lèvres

    Surprenant si vous me connaissez que je vous parle maquillage ! Je ne vais vous parler aujourd’hui que du produit rouge à lèvres.

    A l’occasion de l’exposition  Bleu Jaune Rouge au Musée de Tessé au Mans, j’avais découvert le travail d’un peintre Fabrice HYBER.  Dans la première salle de cette exposition, nous était présenté l’œuvre suivante : 

    Rouge à lèvres sur bois de Fabrice Hyber. Collection du Frac des Pays de la Loire

    En 20122013, il renouvelle l’idée et installe un bloc de 1 m3 en collaboration avec Yves Saint Laurent Beauté en 2021 2013. Voici ce qu’il en dit : 

    « Un mètre cube de beauté la tentation de mettre à une autre échelle la matière première du rouge à lèvres est un risque que je prends au cours d’une exposition. Ce moment exceptionnel permet de donner de la consistance à la matière et de se rendre compte que même hors échelle, le rouge à lèvres garde sa force. Mon premier tableau est Un mètre carré de rouge à lèvres, 1981 mêlant rationnel et irrationnel, la mesure de la beauté… Ici il fallait une matière de premier choix à mettre en 3D….. La couleur accompagnée du parfum du rouge à lèvres Rouge Pur Couture n°1 d’Yves Saint Laurent Beauté se diffuse par la sculpture bien au-delà de l’impression d’un seul baiser »


    Un mètre carré de Beauté Hyber – 2012

    C’est un artiste en perpétuelle recherche. Depuis 1991, il créé des POF ou Prototypes d’objets en fonctionnement qui sont inspirés de la vie quotidienne. Il les réinterprète, les revisite et nous oblige à nous perdre dans cette lecture. Chacun des objets perd sa logique première. Il nous parle de la matière pour elle-même et non plus de sa fonction. Ecoutez le : 

    https://porouj.wordpress.com/2012/10/02/imaginez-limaginaire-au-palais-de-tokyo-jusquau-11-fevrier-2012/

    Pour vous laisser perplexe, ce ballon que nous avons retrouvé cette année dans l’exposition Jeu de balles, jeu de ballon au même musée, est du même artiste : 

                                            

    Mais si je vous parle rouge à lèvres, je voudrais aussi évoquer un autre usage de cette matière. Je vais l’associer au travail d’un autre artiste Cy Twombly, américain qui vient après  l’expressionisme abstrait. Né en 1928, il fait partie de cette génération pour laquelle de nouveaux champs d’exploration s’ouvrent : psychanalyse, psychologie, abstractions, figurations, écritures…. Tout est nouveau et tout est à construire. Jusque là, quel rapport avec le rouge me direz vous : il ne se sert pas de rouge à lèvre !

    Tout d’abord, ce peintre est lui aussi très imprégné par le monde dans lequel nous vivons. Ses graffitis d’art sont novateurs et associent une écriture asémiques et un travail de recherche dans l’art de la ligne, du geste. Son œuvre va parcourir tout le XXème siècle, proche des évènements sociétaux. On peut être fan ou détester mais on ne peut nier son rôle dans le développement d’un langage abstrait. 

    En 2007, une jeune femme Rindy Sam a embrassé un tableau de ce peintre appartenant à la collection Lambert en pleine exposition à Avignon laissant une trace rouge sur le fond blanc de ce tableau.  Scandale, vandalisme ou passion, amour d’une œuvre. 

    Cy Twombly s’était dit «horrifié» par le baiser laissé en juillet sur la toile par la jeune femme, pour qui il s’agissait d’un «acte d’amour et d’un acte artistique»


    Lorsque le rouge à lèvre devient un outil d’écriture… cela suscite toute une réflexion de fond sur les œuvres. A lire : 
    https://www.lemonde.fr/culture/article/2007/12/06/face-au-baiser-inflige-a-l-oeuvre-de-twombly-la-reponse-des-artistes_986576_3246.html

    Ce geste me fait penser aux atteintes subies par les urinoirs de Duchamp dans les musées : l’art fait réagir et n’est ce pas la fonction première ? 

  • Un p’tit Rouge !

    Un p’tit Rouge !

    Les nappes du Petit Bouchon Lyonnais m’ont mise en appétit. Nous sommes au mois du Beaujolais Nouveau… Il n’y a donc qu’un pas à franchir pour parler du vin rouge. Pour le faire avec brio, je vous confie quelques mots de François RABELAIS, originaire des Pays de Loire à côté de Chinon. Dans son livre Traité de bon usage du Vin, il met en scène les traditions orales et les usages, les argotismes et autres farces pour parler et ériger la consommation du vin den vertu. 


    « Ne buvez jamais seuls. La compagnie de buveurs est une engeance hautement estimée et sa parole barytonant est d’un poids considérable dans les cercles des gendarmes ». Il dit aussi que le vIn est grand et perpétuel pour ébaudir âme et corps et contre diverses maladies de membres extérieurs et intérieurs….

    « Mon estimé maître Pantagruel m’a prié de noter ici en fidélité et brièveté ce qui lui paraît digne d’être consigné pour le profit général de la corporation des buveurs pantagruelistes. Il se fût volontiers acquitté de cette plaisante tâche et eût gravé ces paroles en tables de pierre ; toutefois l’absorption de 184 646 bouteilles de vin d’Anjou ne rendit point sa langue moins habile que sa plume et son poinçon »

    Par Gustave DORE

    Il vous conseille aussi dès le matin : « Une âme folâtre est grande salubrité : le buveur de bonnes mœurs sait s’en souvenir. Un vin exquis, bu tripe creuse 1, renouvelle les forces […]

    C’est pourquoi il convient, dès potron-minet, de se rincer le museau, de s’humecter les poumons, de se laver les tripes : ainsi vous serez fringants et ingambes […]
    Le vin vous donnera le jour durant des selles fermes et assurées, que le sage Epistémon2 nomme papales, car elles sont par nature infaillibles. Qui au contraire boit dès le matin de l’eau ou quelque liquide analogue sera ramolli et cul-pendant jusqu’aux ultimes heures vespérales ; et il se couchera en sueur et aura des cauchemars. Et au contraire qui boit du vin aura la conscience tranquille et l’esprit paisible jusqu’au crépuscule ; et ainsi jour après jour et derechef.
    Et le vin vous donnera pisse saine et rose, veloutée comme bois de cerf. Alors que les buveurs d’eau l’auront trouble et soufrée.
    Et le vin vous donnera une verge puissante et belle, que vous brandirez à volonté et observerez avec contentement. Alors que les buveurs d’eau l’auront pleine de bulles et de hoquets. […] » (p. 39-40).


    Je ne vais pas vous faire un cours sur les couleurs du vin, incompétente que j’en suis. Mais pour avoir visité diverses caves, il est à noter combien la couleur peut vous déclencher l’envie de gouter ou pas. Nous sommes bien dans notre sujet : ne parle-t-on pas de la robe du vin ? C’est un ensemble d’étapes qui fait la qualité de la couleur, depuis le choix du cépage, le climat, l’ensoleillement,  la vinification, la macération, son vieillissement, l’oxydation…

    Pour vous en parler, un petit clin d’œil cinématographique avec la leçon de Louis de Funès dans l’Aile ou la Cuisse : 

    https://www.youtube.com/watch?v=c073yNMpPpw

    Je vous parle aussi d’un temps que je n’ai pas connu puisque le vin rouge est interdit dans les cantines scolaires depuis  1956 pour les moins de 14 ans ! Ce n’est pas si vieux !!!

    Allez, à consommer avec modération évidement ! Et puis peu mais que du bon…

    Pour sourire, je vous mets le lien avec l’interview du Docteur Maury par Stéphane Collaro : https://www.youtube.com/watch?v=xwmgGoOv6-o&base=647&campaignId=500046&segmentId=501433&shootId=521096

    Et pourquoi une petite oeuvre textile dans les couleurs des robes du vin en fredonnant cette chanson de Graeme Allwright  : Joli Bouteille…

    A mon avis, il vaut mieux broder que boire mais vous pouvez chanter en brodant..

    Promis, demain je serai plus sérieuse..




  • Encore un peu de rouge pour ce soir, à table !

     Encore un peu de rouge pour ce soir, à table ! 

    Je vous écris un peu tard ce soir et naturellement, je pense dîner. Pour revenir aux voyages, je suis à Lyon et après avoir déambulé dans les traboules en écoutant les histoires des canuts, je vous propose de nous retrouver dans un petit bouchon avec les nappes à carreaux rouges et blancs si célèbres. Ambiance chaleureuse, dégustation garantie de bons petits plats maisons, décor soigné on ne peut oublier une soirée dans ces bonnes adresses lyonnaises. Cela a été le premier grand Tour de Fil O Maine !
    Cela me conduit tout naturellement à vous parler du vichy. Je l’avais déjà évoqué avec la robe de Brigitte Bardot lorsque je vous ai parlé de rose mais ici, je vous raconte le rouge. 
    Il s’agit en apparence d’un tissu très simple ; des fils s’entrecroisent blancs et rouge et forment à leur intersection, une couleur renforcée ou éclaircie.

    Un tissage toile, des fils pré teints et c’est parti pour un décor raffiné et intemporel. Grands carreaux, petits carreaux, une petite rayure et voila des coordonnés tous prêts. 
    Il me semble vraiment que ce tissu est une petite madeleine, une nouvelle fois. Il règne dans nos souvenirs de vieux cafés d’antan, des tables recouvertes de la toile cirée, les tasses en « arcopal » pour un café sans fin, des petits ballons de rouge pour un peu de lien social   
    Ce tissu travaillé dans la région de Vichy dans l’Allier, est au départ un tissu de travail.
     Nous voyageons, souvenez vous : nous sommes au XIXème siècle, et les voyages sont signes d’appartenance à une bonne société. En 1863, Napoléon III vient soigner sa goutte et ses rhumatismes. Il vient accompagné d’une cour nombreuse et parfois …très proche. Sa réputation de séducteur n’est plus à faire. Lors de l’un de ses voyages, il visite la Filature GRIVAT qui travaille ces matières. Et voilà, l’engouement pour ce tissu est lancé avec des couleurs roses, lilas, jaunes….
    L’activité va perdre de son intensité pour laisser cette toile devenir une petite toile quotidienne et pas chère. Sa fabrication est simple et elle va rentrer dans les maisons sous la forme des tabliers, des nappes, des serviettes… L’image d’une cuisine raffinée s’associe peu à peu jouxtant cette déjà évoquée du bistrot des coins de rues ou les nappes cirées voient passer des générations de clients. 
    Ce vichy est une matière mondiale : je vous l’avais dit, nous voyageons. Ce motif est présent dans bien des pays. Il prend même des lettres de noblesse en Indonésie par exemple, lorsqu’on s’en sert pour entourer les arbres et les statues vénérables. Il est alors en noir et blanc. 
    Revenons à notre rouge : je me souviens aussi d’une vitrine dans l’exposition Histoire de Mode de Christian Lacroix rue de Rivoli. Une vitrine était consacrée aux carreaux. Une magnifique vitrine présentait des œuvres de Yamamoto mais je vous en parlerai plus tard, ainsi qu’un ensemble vichy rouge de Comme un Garçon et la collection des Bump Dress.  
    https://madparis.fr/francais/musees/musee-des-arts-decoratifs/expositions/expositions-terminees/christian-lacroix-histoires-de-532/
    Comment la haute couture peut reprendre un motif très simple, voir oublié pour le transcender. Et bien ici, il s’agit d’un partenariat entre Tati, célèbre magasin parisien que nous avons tous connu. « La démarche a dynamité le monde du luxe: en 1991, le couturier Azzedine Alaïa a présenté pour sa maison une collection en toile de bâche vichy de Tati en dessinant en contrepartie sac, T-shirt et espadrilles pour l’enseigne populaire française. qui a lancé une collection avec le grand couturier Azzedine Alaia »… je vous laisse lire la suite 

    https://www.challenges.fr/economie/alaia-et-tati-quand-le-luxe-s-est-taille-dans-une-bache-vichy_661391
    Quelle classe ce rouge : passer de l’emballage du saucisson, voire de la madeleine à la Haute Couture en étant toujours à sa place : il m’impressionne !
    Voilà encore un voyage au pays du Rouge plein de fantaisies et d’audaces. 
    Et pour vous, quelles images vous reviennent lorsqu’on parle de vichy rouge ?

  • Les ponts rouges au Japon

    Les ponts rouges au Japon

    Je vous l’ai dit, la couleur rouge évoque pour moi les voyages. Vous pouvez vous demander en voyant cette photo, où je vous emmène. En faisant ma promenade de santé hier, j’ai vu un pont rouge tout près de la maison que j’habite. Et là, les images d’exotisme m’ont assaillie. Entre les érables rouges en ce moment et les images de ces ponts, tout en courbes et en douceur, je me suis retrouvée au Japon. Bon, je vous l’accorde, il me faut peu de choses pour partir ! 

    Au Japon

    Mais j’ai revu les nombreux jardins ou j’ai vu ces ponts de bois arrondis et souvent rouge. Le rouge marque un rite de passage dans ces cas là, la séparation d’avec ce qui précède. Il nous isole du reste, nous permettent de prendre de la distance, nous enrobe et nous protège. Ces lieux doivent nous relier aux dieux, espaces de méditations, qui nous apaisent et nous grandissent. Ces passages nous mènent à des espaces de méditation et vers l’ile qui représente allégoriquement le paradis. 

    Je gage que ceux qui suivent vous feront plus rêver. Bien entendu, je commence par la Bretagne.

    Au Parc Floral de Bretagne

    A tous les amoureux de jardins, n’oubliez pas cette étape. Je me souviens l’avoir visité à son ouverture. Depuis, le temps à fait son travail. Depuis 1994, diverses parties du jardin ont des thématiques différentes mais le japonisme y tient une bonne place. Sur les 25 hectares, tant de végétaux à découvrir venus du monde entier. Ce n’est pas loin de chez nous et au retour, arrêtez vous au pied du Mont St Michel…Couleurs, couleurs…

    Le lien : https://www.jardinbretagne.com/

    A Chantilly

    Le parc des Princes,
    Inscrit aux monuments historiques depuis  1975. 

    Lors de notre voyage Fil O Maine, nous n’avions pas eu le temps d’aller jusqu’au jardin, le programme était chargé. Cela vaut un autre voyage !! Vous savez où c’est maintenant et souvenez vous de prendre le temps de déguster la crème au passage. 

    A Toulouse au parc Pierre Baudis

    Là encore, nos programmes étaient trop chargés à la recherche des savoir-faire pour visiter en plein mois de novembre, les jardins. Mais, si vous retournez, passez un moment. 

    A Maulévrier, 

     Bien entendu, habitant les Pays de Loire, on Se doit de parler du jardin de Maulévrier. Magnifique parc toute l’année spécialisé dans les ambiances asiatiques.

    Le lien : https://www.parc-oriental.com/

    A Giverny : 

    Alors à ce moment de ma réflexion, j’ai une grosse interrogation. Je viens de réaliser que le pont de Monet n’est vraiment pas rouge. Mais pourquoi Monet a-t-il peint son pont en vert ???  Peut être que vous pourrez m’en donner la raison …

    Quelques éléments en plus sur les ponts rouges : 

    https://www.baladedusakura.com/les-ponts-rouges-au-japon-21/#:~:text=Il%20faut%20savoir%20que%20le,d’un%20de%20ces%20ponts.