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  • Bleu comme la neige…par Denise

    Bleu comme la neige…

    Dans son livre « Je me souviens de tous vos rêves », René Frégni nous parle de notre belle Provence, Manosque et la région provençale où « l’automne est limpide et bleu, ce n’est pas une saison, c’est un fruit : les touristes sont partis, la nature exulte dans une profusion de couleurs et d’odeurs ».
    Ce livre est un petit bijou, une petite merveille, et il donne envie de rester pelotonner dans ses lignes ! Il nous raconte sa Provence magique, ses couleurs, sa lumière au rythme lent de ses pas. C’est de l’émotion présente dans chaque ligne… On est tout de suite happé dans le charme de ses mots.
    Il retrace des moments de sa vie, au rythme de ses souvenirs, ses rencontres, il nous parle de la beauté, de la solitude, avec une telle émotion et une telle  poésie, que l’on a l’impression d’être présent dans son livre qui se déguste lentement.
    Habitant les Hautes Alpes, voici l’illustration d’une phrase qui m’a absolument marquée : « Quand j’écris le mot neige, moi qui ai une vue si faible, je vois devant moi d’immenses étendues blanches et les forêts bleues des mots… J’aime les grands espaces de lumière qui fait jaillir l’automne. »

    Denise
  • BLANC comme le Printemps

    BLANC comme le Printemps

    Je vous ai parlé dans l’article précédent du lien fait entre le jaune et ce blanc grâce à l’artiste Anne Eva Bergman, femme de Hartung.

    Mais je voulais aussi partager avec vous ces magnifiques photos du domaine de Chaumont sur Loire, prises par le photographe officiel Eric SANDER et que vous retrouverez grâce aux liens suivants:

    https://www.facebook.com/photo.php?

    Temps suspendu dans le blanc.
    Délicatesse et raffinement,
    Entre plumetis et organdi
    En route pour l’infini.
    Et en regardant ces photos, je mettrais une musique :
    Spiegel und sipegel d’Arvo Part
    Belle journée à vous,
  • BLANC

    BLANC

    Et oui il est temps d’ouvrir un autre chapitre de notre voyage au pays des Couleurs. Catherine, dans son texte délicat sur le Jaune vous a parlé du travail d’une artiste qui m’impressionne beaucoup mais que j’avais réservé pour la couleur BLANCHE : Anne Eva BERGMAN. Belle transition !
    Sur des toiles, elle mélange les feuilles de métal à la peinture, rendant ainsi son style inclassable. Les feuilles de métal peuvent être dorées ou argentées.  Son oeuvre s’inspire des couleurs de sa Norvège natale, son épure traduit son approche philosophique et la qualité de son travail prouve son exigence et sa maîtrise des matériaux.  

     

    Il s’agit des œuvres de la maturité, l’aboutissement d’années de recherches. A la fois artiste, elle est aussi artisan d’art dans sa manière de mêler les matières, son fini extraordinaire, incomparable.
    Le blanc ici, blanc de la matière, évoque la simplicité, la paix, une évidence naturelle. 
     

    Si on parle Blanc, je pense aussi à ces falaises de craie d’Etretat. Mais ne vous y trompez pas : cette seconde photo ci-dessus, n’est autre que les strates d’un bénitier, vous savez ces grands coquillages !  Celui-ci est installé à l’entrée de l’église de Fécamp. Magnifique travail de la nature qui nous conduit immédiatement à l’oeuvre de Simone Pheulpin que j’ai eu l’honneur d’exposer plusieurs fois sur Le Mans.
    Regardez ces vidéos : vous l’entendrez et verrez comment elle travaille.
    Cette artiste a inventé son style, sa technique. Personne avant elle, n’avait travaillé ainsi des bandes de tissus. Tout ce que vous verrez qui y ressemble, n’est souvent qu’une copie de ses recherches personnelles.

    https://www.youtube.com/watch?v=gG7YXFekRS8
    ET               https://www.youtube.com/watch?v=1EDWE9G1-v4


    Ce travail est silencieux et présent. 

    Ses textures sont denses, tactiles, présentes. Une rétrospective de son oeuvre a été présentée à la Chapelle Expiatoire à Paris en 2017.

    Elle était étonnée de voir tout ce public admiratif de son oeuvre. Elle n’en revenait pas des gens qui s’arrêtaient pour lui parler. Des centaines de personnes  attendaient pour entrer et elle me disait son étonnement… Ses sculptures sont aussi naturelles qu’elle. On se perd dans la matière, les circonvolutions des strates.

    Le lendemain, nous avions vu l’extraordinaire exposition sur Dior rue de Rivoli. Une salle était consacrée au Blanc. Il s’agit cette fois de prendre cette toile toute simple et d’en faire les patrons, les modèles pour la coupe. Ensuite, ils seront ajustés et utilisés pour les modèles en haute couture.  Pièce raffinée et pourtant …simple !

     
    C’était en décembre et la halle du Musée des Arts Décoratifs a servi d’écrin pour cette présentation des modèles Dior : extraordinaire, magique, féerique ! Plus un bruit dans cet espace malgré les centaines de personnes présentes…

    Ces ambiances blanches me font penser aussi au film culte « 2001, l’Odyssée de l’espace » et sa scène finale. Enfermé dans cette pièce pour l’éternité : le blanc est la couleur du froid, du vide, de la solitude tout autant que de l’éternel. Durant des siècles, nous naissions dans des draps blancs et étions vêtus de blanc à la naissance puis, nos linceuls étaient blancs : est là un rapport à l’éternité ?

    Nous verrons dans les jours qui viennent combien cette couleur est aussi variée dans ses concepts, ses sens et nous pouvons vraiment la regarder à travers beaucoup d’aspects différents. 
    Nous ne travaillerons pas sur l’idée que le blanc n’est pas une couleur puisqu’il s’agit alors d’une approche physique et moderne de la conception de la couleur. On peut retenir que lorsque je vous ai parlé de l’art pariétal en présentant le jaune, il y avait aussi des couleurs blanches posées sur ces parois terreuses. La question du blanc étant une couleur incolore viendrait, selon l’historien des couleurs Michel Pastoureau, de l’utilisation du papier, support à nos écritures, qui est lui-même blanc. Le support ne peut être une couleur donc, le blanc n’est plus une couleur. 

  • JAUNE comme la ville

    JAUNE comme la ville

    Je ne saurais quitter le jaune sans vous parler du jaune dans la ville. Je vous ai présenté cet escalier recouvert de mosaïque à Rio de Janeiro. En parlant du jaune, il me revient en tête une expérience mexicaine (Pardon Françoise de parler de ton pays d’adoption !) de coloration de maisons. Regardez ce quartier modeste à Las Palmitas à Pachuca transformé en arc en ciel !
    Bien entendu, nous sommes sur un projet global mais je me souviens aussi de tous ces murs baroques, exotiques, rencontrés dans diverses villes.

     

    Ici aux Canaries, les maisons coloniales ne manquent pas dans cette coloration. Toujours habitées ou abandonnées, le jaune reste le témoin d’un choix architectural.

    A Marseille, un immeuble flambant neuf réveille un quartier, suscitant moults réactions.
    A St Etienne, l’architecte Laurent Gueneau choisit le jaune pour mettre en valeur un espace

    Que dire de cette crèche aux murs jaune à Aix en Provence, dont la couleur est choisie car « elle active la zone de l’apprentissage, elle enveloppe » explique son architecte Stéphane Hernandez, sensible à la fonction du bâtiment.

    Si on parle d’expérience, je repense aux maisons cubiques de Piet Blom, architecte des maisons cubiques que l’on peut voir en Hollande. Celles de Rotterdam sont jaunes.

    Comme suspendues au-dessus d’une plateforme, elle éclaire cette base bétonnée. Je n’ai jamais visité l’intérieur mais en serai curieuse. Cette architecture donne lieu à un regard sur l’architecture très novateur.

    En architecture, Le Corbusier a introduit le jaune dans la théorie des couleurs :

     

    Ambassade Suisse au Bouthan
    Et puis on peut jouer du jaune pour une oeuvre sur une architecture ancienne : je vous invite à Carcassone. Regardez cet article déjà ancien sur l’intervention du créateur Felice Varini sur les murs d’enceinte de Carcassone. Voilà un jaune plein de signification :

    https://www.francetvinfo.fr/culture/arts-expos/l-039-artiste-felice-varini-change-les-couleurs-des-remparts-de-la-cite-de-carcassonne_3282477.html

    Voici la fin du jaune… pour le moment. Bien entendu, on peut avoir en tête beaucoup d’autres éléments jaunes et je vous laisse les penser.

    Vive le Jaune !

    Et Marie Claude me demande de vous présenter aussi, le jaune du Pavillon d’Or à Kyoto : merci Marie Claude.

  • Souvenir d’enfance Jaune

    Jaune

    Souvenir d’enfance (un autre siècle !!) de Brigitte
    Do remember they can’t cancel the spring © David Hockney
    La cueillette par brassées des AILLOTS dans les bois de haute Normandie
     Les fillettes arboraient  robes pastel et souliers blancs, 
      Les garçonnets sortaient « culottes courtes »et              sandalettes.

                L’vlo rvénu l’temps d’ché aillots !

         Les JONQUILLES annonçaient le retour du printemps, un renouveau.


    BRIGITTE





  • JAUNE de Catherine

    JAUNE

    Jaune, le soleil.

    Étrangement, ce n’est pas la couleur qui m’éblouit lorsque je dis jaune, mais ce titre d’un film de Marguerite Duras qui m’avait plongée, à l’époque, dans une sorte de confinement cérébral autant qu’émotionnel, un film en noir et blanc, qui, paradoxalement, semble manquer de lumière, et baigne dans une atmosphère poétique oppressante. Trois personnages, dont le beau ténébreux Samy Frey, évoluent dans le huis clos d’un appartement où leurs échanges laconiques explorent la possible dénonciation de l’un d’eux, le juif.
    Jaune, le Juif, c’est la couleur qui poursuit inlassablement la mémoire. Jaune, c’est plus qu’un mot, avant même d’être une couleur. Jaune, comme une vibration irrémédiable, qui confère à la couleur une douleur intense en même temps qu’un éblouissement. 
    Mais aussi jaune pour rire, jaune. 
    Et lorsque ces échos s’amenuisent, et qu’on laisse venir la couleur, jaune est celle des murs de la maison, jaune pâle ici et jaune d’or là, jaune est une présence douce et chaleureuse, une lumière confiante qui s’accroche au bois des livres, ces livres qui jaunissent de vieillerie et de nombreuses visites. Jaune, le soleil, dans la maison.
    Jaune est aussi la couleur de ce chemisier de coton aux manches courtes qui jaillit de la photo où mes cheveux longs éparpillent une jeunesse étincelante, au temps où nous chantions au pied de la Sainte Beaume. Jaune, le soleil implacable de la Provence et de ses enfermements brûlants.
    Et jaune la couleur de Flor Solis Major dont j’épinglais l’image dans chaque logis où elle veillait la solitude. Jaunes les tournesols de Van Gogh, leur prouesse d’émerveiller encore, avec leur tristesse éclatante, malgré leur enfouissement sous des profusions de vaisselles et de porte-clés. Jaunes, les soleils, puisque c’est le nom de ces fleurs.
    Jaunes, les feuilles de métal qu’Anna Eva Bergman tisse dans ses tableaux pour exprimer la lumière en contraste avec le bleu intense de la peinture. Jaune, la lumière, dans d’intenses paysages vides, où terre, mer et ciel se disputent le regard, noyé dans le vertige des espaces infinis.
    Jaune, le soleil et le sable, et le cri du désert. Jaune, tout ce qui éblouit, fracasse et reconstruit, jaune le tourbillon où le regard se consume et renaît d’un même battement de cils. 
  • CARTON Jaune

    Carton Jaune !

    Comme un certain nombre, le confinement signifie aussi rangement. Qu’il soit physique ou social, mental ou psychologique, tout y passe : nous avons le temps ! Et je me suis mise un carton jaune : j’ai oublié tant de choses sur le jaune…

    Tout d’abord, en rangeant, j’ai retrouvé des tissus oubliés : les tissus provençaux. Que vous passiez par Tarascon, St Etienne du Gres, les différents marchés, vous trouverez ces tissus aux arabesques tout droit sorties de l’imaginaire des Indiennes avec les couleurs si caractéristiques qui chantent une idée de la Provence, du Sud. 


    Je ne vais pas vous faire ici un cours sur l’histoire de ces tissus : peut être un autre jour selon la durée du confinement ! J’ai poursuivi ma promenade mentale dans le Sud, gorgé de chaleur, de        soleil et j’ai pensé aux places bordées de platanes sur lesquelles les joueurs passent des heures à jouer à la pétanque. Sans oublier le pastis !
     De là, il n’y a plus qu’un tout petit pas à franchir pour penser aux photos magnifiques de Cédric POLLET sur les Écorces dans son livre éponyme. Ce livre nous a ouvert les yeux sur ce monde que nous ne regardions peut être pas assez. Couleurs, textures, il est inspirant, nourricier. Ouvrez le, achetez le mais attendez la fin du confinement. Tout y est, ainsi que dans ses 2 autres ouvrages consacrés au même sujet. 
    Il faut qu’on l’ouvre à nouveau à l’atelier.
    Mon esprit vagabonde en jaune : je pense aux champs de colza et à la broderie que j’ais travaillé maintenant partie chez une dame dont le regard ne décrochait pas de ce tableau et je sais qu’elles vivent bien ensemble… Ma photo est plus sombre qu’en vrai car le jaune est vraiment celui du colza.

      Surveillez la campagne lorsque vous ressortirez : ces couleurs ne vont pas tarder à sortir !

    Regardez la galerie du peintre Maho : https://dkmaho29.blogspot.com/p/mes-pastels-secs.html

    Mais d’autres images surgissent : celles d’un film que j’ai vu il y a 40 ans Sibériade, jamais revu depuis. Il s’agit d’une saison en Sibérie, film très long avec des images sur la forêt magnifique. Ce fut ma découverte des forêts de Sibérie : 
    Un vrai bain de couleur entre jaune et or. Si on parle de bain de couleur, d’expérience sensorielle, on peut se rapprocher de l’artiste contemporain Dan FLAVIN qui pratique un art minimaliste. C’est une expérience là encore : allez voir si l’occasion se présente.

    Cet artiste américain ne travaille qu’avec des ampoules fluorescentes. Il faut retenir que c’est aussi un art éphémère puisque lorsque les ampoules lâchent, il parle d’impermanence de son travail. Il fait partie de ce mouvement d’artistes qui jouent la lumière. Nous en avons un exemple avec le travail de Olafur ELIASSON à la fondation Vuitton à Paris. Les lumières jouent avec l’eau et la structure du béton, des miroirs et de la mosaïque vous font perdre vos repères, la musique vous interroge. 
    Fondation Vuitton – 2015
    Regardez cette vidéo pour connaitre un peu plus son travail  :

    https://www.youtube.com/watch?v=FaYdmuG_0Rw

    Il vous interroge sur votre réalité, sur votre approche de la lumière.

    Pour une couleur que je n’aimais pas, je vois que j’en avais beaucoup à dire : c’est promis, je sais maintenant que j’aime le Jaune et j’espère que vous aussi… J’attends vos impressions et ne vous faites pas de bile, c’est entre nous !

  • Le Jaune de Patricia

    Encore un petit Jaune





    Patricia m’a envoyé cette photo d’un tableau de Théo Van Risselberghe, ami de Signac.
    Cette toile de 1892, donne la part belle au jaune, en égalité avec le bleu. Les tons sont chauds, créant une impression de coucher de soleil, un soir d’été. Je me souviens avoir vu, en Hollande, un ciel couchant marbré  de ces tons chauds. Le mélange des taches jaunes et bleues donnent le mouvement de l’eau et les piquets impriment un rythme. 


    Je n’ai pas encore parlé de ce mouvement de peinture qui a participé au renouveau de cette couleur : le divisionnisme.
    A la fin du XIXe, les impressionnistes sont déjà des novateurs ….anciens ! Les pointillistes ont changé les manières de penser la peinture avec une approche plus optique : si vous posez des points juxtaposés et différemment colorés,  en prenant du recul, vous aurez une impression de ton, un lien entre ces couleurs qui passera, inconsciemment par les couleurs intermédiaires. Si vous peignez ou brodez une zone jaune puis une zone bleue, vous aurez l’impression de voir du vert. Cela vous permet aussi de faire des dégradés subtils. Lors du cours de broderie machine, je vous fais travailler ces mélanges délicats. Les divisionnistes vont aller encore plus loin et s’appuyant sur les travaux de Chevreul. 

    On peut aussi penser à Seurat dont vous connaissez certainement quelques tableaux : 


    J’aime aussi beaucoup ce tableau de Jan TOOROP de 1903, tout à fait dans l’esprit de ce temps. 
    On pourrait aussi évoquer la palette de Derain à la même époque. 
    Mais le temps passe, le maillot jaune est passé par là et le jaune ne nous pose plus de soucis désormais. le Jaune est présent dans notre vocabulaire et les sens en sont variés : 
    Colère jaune
    Fièvre jaune
    Etre jaune comme un coing
    Métal Jaune
    Rire jaune
    En faire une jaunisse
    Maillot jaune
    Nain jaune

  • Paradoxe du Jaune par Christine

    PARADOXES DU JAUNE

    Jaune? Jaune… A quoi cela fait-il penser cette couleur de soleil? « Le mystère de la chambre jaune » (Gaston Leroux). Paradoxe du mystère (sombre) et du jaune (clarté). Eh bien figurez-vous que la couleur jaune, alors qu’elle évoque de prime abord le rayonnant du soleil et le jeu du beurre sous le menton avec le reflet du bouton d’or, la couleur jaune, donc, est ambivalente. Soit.
    Michel Pastoureau écrit que c’est la couleur la moins aimée des Français qui citent dans l’ordre de préférence : bleu, vert, rouge, noir, blanc, jaune. Dans l’Antiquité, le jaune était à l’honneur. Jusque dans la période romaine. Et puis au Moyen-Age – période représentée en clair-obscur, plutôt obscure d’ailleurs, le jaune se dévalorise et ne s’en remet pas. Savez-vous ce qui a remis sérieusement le jaune à l’honneur au XXème siècle? L’invention du maillot jaune du Tour de France, associé au rayonnement du vainqueur, au dynamisme de la gagne!
    Et ce désamour du jaune se vérifie dans la langue. Jugez plutôt! On parle d’un bleu délavé, mais d’un jaune pisseux. D’un vert sapin mais d’un jaune cocu. Celui qui ne veut pas faire grève est un jaune. Un visage peut être éclairé par le rire sauf si on rit jaune. Sans compter qu’on craint le péril jaune… Voilà le jaune rhabillé pour l’hiver et même pour les quatre saisons. A moins qu’il soit doré à l’or fin comme le Roi Soleil. Si le jaune est d’or, il passe mieux.
    Alors qu’en Inde, le jaune est une couleur sacrée. Celle portée par les moines bouddhistes lorsque le jaune se fait safran. Il représente l’instruction, la connaissance, la méditation. Et lorsqu’une femme vient de donner naissance à un bébé, elle porte du jaune pendant une semaine, peut-être parce que le troisième chakra se situe juste au-dessus du nombril. Le Manipûra chakra est le centre solaire des pratiquants du yoga et respirer profondément dans cet endroit du corps stimule les fonctions digestives, l’estomac, la rate, le pancréas. Et fait baisser le stress mental.
    J’ai ressenti profondément la lumière sacrée du jaune un dimanche après-midi, à Bali., en 2015, en assistant à une cérémonie hindouiste en plein air. Le ciel était d’un gris scintillant après la grosse pluie de mousson. Les habitants du quartier, magnifiquement vêtus, ont défilé longtemps sous mes yeux, portant sur la tête leur offrande dans un panier. On m’avait vendu une ceinture jaune que j’avais nouée sur mon vêtement de pluie et en touriste à la fois un peu honteuse et émerveillée, j’ai empli tous mes sens de cette cérémonie joyeuse et élégante, sacrée et tellement humaine. Avant de partir, j’ai ramassé un morceau des tissus jaunes et dorés qui entouraient les divinités, en signe de partage de ce moment de prière à l’univers avec ces personnes habitées par la paix et la douceur. 
    Un jour, je transformerai ce tissu sacré en création textile. Et ce sera un temps de métamorphose profonde.



  • L’OR de Cécile

    L’OR de Cécile : un projet pour le confinement 

    Je t’envoie ces quelques photos auxquelles j’ai tout de suite pensé en lisant ton article sur l’or. Il y a l’or figé des artistes, des trésors historiques mais il y a aussi ces ors éphémères qui nous éblouissent et nous enchantent pour quelques minutes souvent.
    J’ai pris ces photos lors d’une ballade sur la plage de Fanore, sur la côte ouest de l’Irlande, en novembre dernier, juste après la naissance de mon petit-fils, un flamboiement de lumière qui reflétait mon flamboiement intérieur!

    Merci Cécile pour ces magnifiques paysages : on pourrait presque proposer un 3e jeu pour celle qui confinent avec nous : interpréter ces paysages, formats et techniques libres bien entendu !
    Et c’est parti pour un nouveau défi : je compte sur vous