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  • Prenons un vert

    Prenons un vert

    Pour glisser vers le vert, je me permets de vous transmettre cette lettre de David HOCKNEY, entendu dans les Lettres d’Intérieur diffusées sur France Inter grâce à Augustin TRAPENARD.
    C’est ma première rencontre avec le travail de ce peintre anglais pourtant plus connu pour ses scènes de piscine. La couleur des arbres l’a rendu inoubliable pour moi, le design qui semblait accessible, voir simpliste et pourtant ! Les couleurs libres dans ses tableaux sont un vrai apprentissage : peingnez ce que vous voyez et non ce qu’on vous dit conventionnellement de voir ! Une vraie philosophie…  
    Depuis, j’ai souvent montré dans les ateliers son carnet de voyage car il est abordable pour les brodeuses. Il fait partie des livres disparus depuis plusieurs mois de l’atelier alors, si vous le voyez…



    Ce matin, j’ai envie de vous faire partager sa lettre d’intérieur écrite durant ce confinement à Ruth Mackenzie, sa compatriote directrice artistique au Châtelet : 



    Nous sommes actuellement en Normandie, où nous avons séjourné pour la première fois l’année dernière. J’ai toujours eu en tête de m’organiser pour vivre ici l’arrivée du Printemps. Je suis confiné avec Jean-Pierre et Jonathan, et jusqu’ici tout va bien pour nous. Je dessine sur mon Ipad, un medium plus rapide que la peinture. J’y avais déjà eu recours voilà 10 ans, dans l’East Yorkshire, quand cette tablette était sortie. Avant cela, j’utilisais sur mon Iphone une application, Brushes, que je trouvais d’excellente qualité. Mais les prétendues améliorations apportées en 2015 la rendirent trop sophistiquée, et donc tout simplement inutilisable ! Depuis, un mathématicien de Leeds, en Angleterre, en a développé une sur mesure pour moi, plus pratique et grâce à laquelle j’arrive à peindre assez rapidement. Pour un dessinateur, la rapidité est clé, même si certains dessins peuvent me prendre quatre à cinq heures de travail.

    Dès notre découverte de la Normandie, nous en sommes tombés amoureux, et l’envie m’est venue de peindre et de dessiner l’arrivée du printemps ici. On y trouve des poiriers, des pommiers, des cerisiers et des pruniers en fleur. Et aussi des aubépines et des prunelliers. 
    J’ai immédiatement commencé à dessiner dans un carnet japonais tout ce qui entourait notre maison, puis la maison elle-même. Ces créations furent exposées à New York, en septembre 2019. Mais étant fumeur, je n’ai pas d’attirance pour New York et n’y ai jamais mis les pieds.
    Nous sommes revenus en Normandie le 2 mars dernier et j’ai commencé à dessiner ces arbres décharnés sur mon IPad. Depuis que le virus a frappé, nous sommes confinés. Cela ne m’impacte que peu, mais JP et Jonathan, dont la famille est à Harrogate, sont plus affectés.
    Qu’on le veuille ou non, nous sommes là pour un bout de temps. J’ai continué à dessiner ces arbres, desquels jaillissent désormais chaque jour un peu plus de bourgeons et de fleurs. Voilà où nous en sommes aujourd’hui.
    Je ne cesse de partager ces dessins avec mes amis, qui en sont tous ravis, et cela me fait plaisir. Pendant ce temps, le virus, devenu fou et incontrôlable, se propage. Beaucoup me disent que ces dessins leur offrent un répit dans cette épreuve.
    Pourquoi mes dessins sont-ils ressentis comme un répit dans ce tourbillon de nouvelles effrayantes ? Ils témoignent du cycle de la vie qui recommence ici avec le début du printemps. Je vais m’attacher à poursuivre ce travail maintenant que j’en ai mesuré l’importance. Ma vie me va, j’ai quelque chose à faire : peindre.
    Comme des idiots, nous avons perdu notre lien avec la nature alors même que nous en faisons pleinement partie. Tout cela se terminera un jour. Alors, quelles leçons saurons-nous en tirer ? J’ai 83 ans, je vais mourir. On meurt parce qu’on naît. Les seules choses qui importent dans la vie, ce sont la nourriture et l’amour, dans cet ordre, et aussi notre petit chien Ruby. J’y crois sincèrement, et pour moi, la source de l’art se trouve dans l’amour. J’aime la vie.
    Amitiés
    D.  
    David Hockney
               
    Pour en savoir plus : 

    https://giphy.com/gifs/gFV1QJarZYkKRewMzR/html5
    https://www.dailymotion.com/video/x7tbxpu

  • QUELQUES SCULPTRICES

    QUELQUES SCULPTRICES

    Marjolaine SALVADOR MOREL
    On ne peut quitter le blanc sans parler de sculptrices qui ont une place a part. Mère et fille pratique la dentelle aux fuseaux.  Après l’apprentissage des savoir faire traditionnel, Marjolaine créée un univers léger, fantastique, arachnéen. Ses constructions sont poétiques, légères, raffinées. Elle se meuvent sous vos yeux, les fils s’entremêlent, vous plongent dans un monde imaginaire…

                              

    Emmanuelle DUPONT
    Je vous ai parlé d’Aurélie Lanoiselée. Dans les mêmes conditions, j’ai rencontré le travail d’une sculptrice textile Emmanuelle DUPONT; Monde onirique, créatures surprenantes, chimères qui parfois nous effraient mais dont la matière nous attire. Regarder ces pièces peut nous mettre dans une profonde dualité.  Nous avions échangé pour qu’elle expose dans les manifestations de Fil O Maine mais la vie en a décidé autrement… Magnifique maîtrise des techniques de broderies et de volumes.

  • ESSAYAGE de Nicole

    ESSAYAGE de Nicole

    Dessin de Pierre Marie CLAVIER

    Dans la glace d’Armand, ma binette
    Un chapeau tout beau sur ma tête
    Un peu de travers
    Non ! c’est pas l’hiver
    C’est l’essayage
    Pour mon mariage.
                                         Sans nuage, bon présage dit l’adage
    Un bibi un peu riquiqui
    Pourquoi fait-on des chapeaux si petits ?
    Je le mettrai comme ci
    Ou comme cela, j’en ris !
    Tant pis pour les hauts cris
                                       d’hystérie prédit tante Marie-Line-Amélie
    Je n’ai pas une tête à chapeau
    Mais je craque il est si beau
    – On se marie pas tous les jours
    La cérémonie mérite bien cet atour
                                      tournure et entournure. – Quel pédant cet Armand !
    Je porterai donc ce chapeau rond
    Y ajouterai grand bout de mon jupon
    La gaze légère fera office de voile
    Pas mal, que dis-je , au poil !
                                     de chameau pour mon blaireau s’écrie mon puceau de jumeau
    Quoi de mieux pour faire la fête
    Qu’un bibi juponné sur la tête
    Trop plate la robe sans jupon ?
    Qu’à cela ne tienne, nous l’ôterons !
                                    et ron et ron chantonne Mémé qu’a dévissé depuis des années
    Mariée chapeautée
    Mariée déhoussée
    Déssachée
    Culottée
                                   ôtez aussi ces gants dirait un galant ajustant ses lorgnons sur mon cotillon
    Mariée hors norme
    Mariée en pleine forme
    Rien qu’à voir leurs têtes
    A tous ces gâte-fête !
                                tête de linotte, ta robe ? ! dit Mamie Jacotte qui en yoyote et m’asticote.
    Mais… quelle sotte !
    Nicole Desgranges

  • Vos blancs

    Vos blancs

    Nous sommes restés longtemps sur cette non couleur car il y a vraiment tant à dire. Je suis consciente que nous ne faisons que survoler sur ces pages, les entrées des travaux. A vous de faire vos recherches, d’approfondir. 

    Je ne peux me résoudre à quitter cette couleur sans vous parler d’éléments essentiels dans mon monde textile : le linge ancien et les monogrammes. Le blanc est synonyme de linge, de lingerie, de propreté. Il n’est qu’a voir dans les tableaux classiques combien les dentelles et chemises sont montrées et mises en valeur, symbole d’hygiène. 
    Pour ma part, je pense aux draps et linge de maison.

    Cela touche la mémoire de mon enfance, les draps qui grattent un peu parfois, souvent un peu lourds mais rassurants. Et la beauté de ces broderies faites sur un temps gagné sur le travail domestique. Ici, pas d’atelier, pas de lieu destiné à la broderie. Les femmes brodaient lorsque le reste était fini, sur un temps volé au reste des tâches ou pour préparer les jeunes filles à leur vie future. J’en avais longuement parlé lors de la conférence « Mon Dictionnaire Amoureux du Textile » et je ne reviendrai pas sur tout ce que cela impliquait. Mais en manipulant ces tissus, je suis toujours émue et en empathie. 
    Je peux même finir en colère lorsque les peintres protégeaient les meubles des clients avec ces tissus pour repeindre plafonds et murs !!! Cela donne une idée de la valeur accordée à ces matières et au travail fait dessus….
    Penser au linge revient aussi à parler des boutis. Nous avons en France des spécialistes mais aussi un maître en la matière : Hubert Valery. Ancien architecte, il s’adonne à sa passion du boutis depuis sa retraite. Il crée des pièces très contemporaines qui jouent avec la lumière. Travail magnifique, rigoureux, exigeant et de longe haleine. 
    Assez parlé : c’est dimanche et je vous laisse la parole.

    De la part de Guilaine pour vous :

    Bonjour Geneviève, voici une oeuvre de Simone Pheulpin, Eclosion XX, admirée à Chaumont sur Loire, lors d’une étape de la Loire à vélo. Du tissu, des plis, des épingles, admirable! Merci pour ton blog, je m’y plonge chaque jour avec ravissement. 

    Mais certaines ont aussi pris l’aiguille. Nous avons vu le travail d’Annie hier et voici deux pièces réalisées pour ce challenge : 

    Noëlle : Transparence




    Marie Christine : une année blanche pour un monde confiné 

    Et vous, avec vous fait des collages, des broderies blanches ? Des quilts, des boutis ou du trapunto ? Montrez le nous …




  • LA BEAUTE DES GESTES

    LA BEAUTÉ DES GESTES

    Vous parler du blanc, me conduit à penser au travail des artisans. En effet, ils sont pléiades à travailler la matière avec excellence. Lorsqu’il n’y a pas de couleur, on ne peut s’abriter derrière rien : l’exigence est totale, absolue. En écrivant cela, je pense aux chanteurs lorsqu’ils doivent affronter seuls un public sans orchestre, sans sonorisation, juste avec la voix. 
    On le constate en regardant les œuvres de porcelaines ou les plissés de Mme GRES. 
    Je veux juste rappeler ici combien la transmission des savoir-faire ancestraux, l’apprentissage et la répétition des gestes sans fin jusqu’à obtenir la perfection, le respect des procédés font partie de la formation des artisans. Les musiciens font leurs gammes, les écrivaines remplissent des pages, les sportifs s’entraînent…
    Mais cela ne suffit pas : un artisan d’art actuellement doit savoir se tourner vers l’avenir, chercher sans fin, expérimenter, tester de nouveaux matériaux, repousser les limites des outils, des matières, des gestes…. 
    Le choix des matériaux, la recherche du fil parfaitement adapté à nos besoins, l’aiguille entretenue, choisie pour ses qualités et propriétés font partie des soins que je dois apporter à mes travaux. Me laisser surprendre par des réactions de la matière, ne pas vouloir tout de suite gérer le rendu, accepter un peu de l’aléatoire pour pouvoir avancer, hésiter, prendre le temps, c’est cela le quotidien de la création. 
                                     
    Ce sont les années passées à la table de travail, laborieusement, silencieusement. Savoir-faire, précision du geste, tradition, expérience ne seront rien si on n’a pas la passion de son métier, de sa matière, de la gestuelle. Il s’agit d’une relation fusionnelle avec ces éléments. Ils nous envahissent, sont là au quotidien, ne nous quittent pas un instant. J’ai le sentiment d’être perpétuellement en traduction de sentiments, d’impression, d’envies. Dans mon regard, les points s’entremêlent pur traduire mes pensées. Pour cela, il faut se nourrir en permanence dans tous les domaines : ne regarder que notre matière est stérile. Ecouter, entendre, sentir, regarder : tout notre environnement doit vibrer et nous animer. C’est le sens de ce travail que je fais pour vous tous les jours. 
    Mais, par-dessus tout, l’échange avec les autres est essentiel. Nous n’avons pas un savoir unique, la pensée universelle : la discussion autour des pièces, de projets, l’échange des idées, les suggestions sont là pour faire avancer le travail de l’artisan. Ce sont des relations équilibrées, de confiance profonde, de respect mutuel, une admiration réciproque et une totale compréhension qui permettent de nous rassurer et nous aident à faire cette route.  Chacun peut apporter sa pierre à l’édifice de l’autre. Trop d’attitudes consommatrices sont stériles et malsaines. Seul l’échange peut nous grandir et nous obliger à avoir un vrai regard sur notre travail. L’autosatisfaction est malsaine mais le dénigrement systématique l’est tout autant. C’est pour cela que nous avons besoin des regards de ceux qui nous sont chers pour comprendre notre travail, le lire sans jugement biaisé. 
    La frontière entre artisan et artiste est ténue. Chacun doit se renouveler sans fin. 
    Tous les deux ont besoin de vous : allez les voir, rendez vous dans les expositions, les ateliers. Entrez dans le jeu des matières, apprenez, soyez curieux.  C’est aussi par cela que le monde de demain dont on parle tant en ces jours, peut gagner en humanité. 
    Achetez des œuvres d’artistes : achetez moins mais mieux, faites vivre ceux qui autour de vous, dépendent de votre regard. Lorsque le prix d’une pièce vous parait cher, pensez aux heures d’apprentissage, pensez aux années pour arriver à parler ce langage avec autant de liberté et de talent.
                                    
  • La mariée par Nicole

    La mariée par Nicole

    Chagall Les Mariés de la Tour Eiffel 

    La mariée avait un bouquet de tournesols qu’elle agitait comme un encensoir, de plus en plus vite. Cela formait un huit de couleur jaune où bavait un peu de vert, contrastant avec sa robe de soie floche.
    Je la regardais descendre la nef avec son bouquet tournoyant et soudain les petits bouquets de tournesols et de tulle que l’on avait accrochés à la tête des premiers bancs se mirent aussi à tourner. Des quantités de soleils qui dansaient dans la pénombre de la petite chapelle. Cela donnait une lumière tremblotante comme une foule de petites bougies.
    Mes voisins ne semblaient pas s’en étonner. Je me demandais même s’ils voyaient comme moi la danse des ronds jaunes. Il me sembla qu’elle se reflétait dans les lunettes fumées de  mon  voisin de  droite, et dans celles de mon voisin de gauche après vérification. Tout à mon émerveillement, je ne m’aperçus qu’à cet instant que tous les présents dans cette assemblée,  à part moi, portaient des lunettes noires.
    Il ne faisait pourtant pas un soleil éclatant. Le ciel était plombé et j’avais bien cru que la calèche n’atteindrait pas la chapelle avant l’averse. Mais la mariée en était descendue à temps,  parée du soleil que le ciel lui refusait. Comme dans une toile de Chagall, la tête contre les nuages et l’or des fleurs à la main.
    Les accords plaqués sur l’harmonium me révélèrent le musicien. Il portait lui aussi des lunettes noires qu’il avait remontées sur son front. Il plaquait des accords vigoureux qui mettaient en danger l’équilibre de ses lunettes. Ce qui ne tarda pas d’arriver. Il continua à jouer, mais sa musique n’était plus la même, plus douce, plus inspirée. La grosse pluie qui tambourinait sur la toiture sous-tendait cette musique de sa basse continue. Les vitraux s’étaient assombris. Et la lumière ne semblait plus venir que du chœur. Une voix puissante entonna un psaume.
    Je ne pouvais voir le chanteur. Les ailes noires du chapeau de la dame qui occupait le banc précédent, me le cachaient. Quel chapeau bizarre ! On aurait dit un oiseau prêt à prendre son envol. Et à l’instant même où je me faisais cette réflexion, les ailes se mirent à battre. L’oiseau, car c’en était un, s’envola et se percha sur la poutre qui traversait la voûte lambrissée. Il picora un peu le bois de la tête de la poutre sculptée en forme de gueule de dragon ; un nettoyage minutieux des dents du monstre. L’œil de l’oiseau brillait au-dessus de moi.
    L’oiseau avait distrait mon attention du déroulement de la cérémonie. Un événement s’était passé : tous mes voisins avaient déserté la chapelle. J’étais seul.  La pluie avait cessé. La mariée était toujours là et le chanteur aussi puisque j’entendais ce psaume magnifique, une voix de basse profonde aux accents slaves.
    J’eus soudain froid. Une ombre m’enveloppa. L’oiseau ! Il piquait droit sur moi ! Je courus  devant moi. La travée ne pouvait me mener qu’au chœur.  C’est ainsi que je me retrouvai marié :

     –  Vous avez peur ?  m’avait dit quelqu’un. J’ai répondu  oui .

    La mariée m’a embrassé sur la bouche et dans le même mouvement  m’a rejeté violemment, et s’est enfuie. Je remarquai alors que son bouquet s’était fané et qu’il avait laissé sur sa robe de grandes traces noires mêlées de vert qui semblaient monter à l’assaut de son buste. Je tendis les bras, essayai de courir,  mais une force me retenait au sol. Impuissant, je vis « ma » mariée se dissoudre dans le contre-jour de la  grande porte.

    Un froissement, dans le silence revenu, attira mon regard vers le haut. L’oiseau était toujours là à me narguer sur sa poutre.

    Une colombe venait de se poser à côté de lui.

    Nicole Desgranges

  • ENCORE DU BLANC – 2

    ENCORE DU BLANC – 2

    J’ai décidément bien du mal à m’arracher à cette non couleur mais comment faire pour ne pas partager ces créations. Pour une amoureuse de la couleur….

    Je me dois aussi de vous parler des coups de cœur pour les travaux d’artistes qui n’œuvrent pas seulement dans le blanc mais ces pièces m’ont interpellée :

    les magnifiques plissés de Madame GRÈS exposées en 2011 au Musée Bourdelle à Paris :

     

    Fenella DAVIES : https://www.fenelladavies.com/

    Sublimation de la matière 
    Gleb : ce maître licier dont nous voyons régulièrement les travaux lorsque nous allons aux Minis-Textiles d’Angers et autres évènements toujours de qualité :
    Ses créations nous interrogent sur la tapisserie contemporaine, les limites, le plein et le vide, les textures ou pas…. 
  • ENCORE UN PETIT BLANC

    ENCORE UN PETIT BLANC – 1

    Je vous l’ai dit, avant de nous mettre au vert, je voudrais vous présenter quelques œuvres blanches qui m’ont impressionnée.

    Tout d’abord, je reviens en 2016 ou je suis allée à l’exposition des Minis Textiles de Montrouge avec plusieurs d’entre vous. Comment oublier les nombreuses pièces blanches exposées ?
    Hélas, je n’ai plus le nom des artistes !!! Peut être que vous pourrez m’aider afin de leur restituer leurs œuvres ? Cette année là, le thème est « A Tablé ! »

    Les coquilles d’huîtres pour faire
    ce cercle lumineux ci-dessous : 

    En ces temps de confinement, cette maison est symbolique. Elle nous parlait d’une maison qui vole en éclat, d’éléments de la modernité qui fuyaient, de violence avec les coquelicots… Nous étions partagés entre l’envie d’y entrer car elle semblait rassurante par son style, ses proportions, et une certaine frayeur par ce qui se passait dedans. Ne l’oublions pas !
    Bien d’autres pièces étaient présentes mais celles-ci m’avaient particulièrement touchée. 
    Et si on parle d’émotion, de ces oeuvres qui vous chamboule, je reviendrai aussi vers l’oeuvre de Aurélie LANOISELEE à l’Aiguille en Fête

     .

    A cette époque, le salon d’ l’Aiguille en Fête se tenait à Villepinte. Foule à l’entrée, j’étais avide de me faire surprendre par les expositions dont le programme dense augurait de belles rencontres. Cette année là, je suis allée seule. De ce salon, je me souviens de beaux moments mais surtout de l’effet « Wouah » devant une pièce particulièrement. Elle est présentée sur mannequin, dans un écrin de pièces blanches toutes plus magnifiques les unes que les autres. Beaucoup de passages devant, des silhouettes qui s’arrêtent, disent « c’est beau » et repartent, d’autres jettent juste un regard du coin de l’oeil. Pour moi, ce fut un grand moment où je n’entendais plus rien : scotchée, médusée, fascinée, impressionnée. Et puis, cet instant rare où les larmes vous montent aux yeux : pourquoi ? Je ne saurais le dire mais cela, vous ne l’oubliez pas. Engluée dans ces émotions, une jeune femme vient vers moi et commence à me parler, brisant un peu cette vague de sensations. Elle me ramène sur terre et me propose de venir pour qu’elle m’explique cette oeuvre. Elle m’a même autorisé a prendre quelques photos après que je sois revenue à moi. Il semblerait que ma réaction l’ait touchée également. 
    Voici cette pièce qui parle du temps qui passe. De la naissance à l’âge adulte, la vie d’une femme. 
    Le Léviathan d’Aurélie LANOISELEE
    Gentiment, elle a tourné la pièce afin que je la vois de tous les côtés, elle m’a expliqué les différents morceaux intégrés, le rapport au temps….
    Cela a été un voyage formidable et je n’oublierai jamais ces instants : Merci l’Artiste !!!
    Inutile de vous dire que je sais les autres expositions formidables qu’il y avait sur ce salon, très bon cru mais c’est cette rencontre là qui a estompé tout le reste. 
    Dans le registre de la broderie, je voudrai aussi vous parler de la broderie blanche. Bien sûr, je pourrais aborder les trousseaux avec les monogrammes extraordinaires, les dentelles comme celles utilisées ci-dessus, le linge de table après avoir abordé les Arts de la Table…
    Mais j’ai envie de vous présenter le travail d’une brodeuse que j’ai eu l’honneur d’exposer à St Pierre La  Cour en 2014 avec les Musées du Mans : Françoise WINTZ. Elle fait de la broderie blanche, une création moderne. Entre ses doigts, les points traditionnels se font langage contemporain pour un monde raffiné et sensible.

     
     

    Lors de cette même exposition, nous avions aussi le magnifique perlage d’une jeune créatrice,
    Margot CHESNE et ses minis-pièces si délicates et raffinées. Une petite merveille. Merci Margot d'(avoir été avec nous à ce moment là.

  • Se perdre dans le blanc – 2

    Se perdre dans le blanc – 2

    Je suis toute en désordre dans ce blanc qui n’en finit pas d’envahir mes souvenirs : je ne puis nous mettre au vert, sans parler encore de grands Blancs !

    le Lac Keitele de Gallen Kallela à la fondation Vuitton

    La blancheur de ce paysage, les reflets sont autant d’interprétations du blanc.
    Les falaises de Guy de Malherbe présentées en 2016 à St Pierre la Cour au Mans :

    Et aussi, la traversée des Apparences de Zao Wou Ki

    Un dernier chapitre sur le blanc demain… je ne peux résister à l’envie de partager ces grands moments. Et pour vous, qu’évoque le blanc : quelles travaux ou oeuvres vous viennent en tête ?