Illustration de Julie Faulques pour la « rue des enfants »
Petit clin d’oeil ce soir à un monde lointain….
Comment parler du Rouge sans évoquer l’histoire terrible du Petit Chaperon Rouge ?
Combien j’ai eu peur lorsque le loup questionnait la petit fille : j’avais tant envie de l’aider, de lui souffler de partir… Mais, à ce moment là, je n’avais pas tout lu. C’était bien avant qu’on ne me parle de psychologie, de psychanalyse…de la fonction œdipienne, du désir….. Certes, je n’avais rien compris assurément mais j’aimais déjà le Rouge de ce vêtement qui représentait pour moi, du courage, de la gentillesse et de la force, l’oubli de soi pour l’autre.
Ensuite, le Chaperon est devenu grand et l’histoire a bien changée de sens.
Je me souviens alors d’un livre que nous avions réalisé dans l’atelier avec Rose, professeur des écoles, et nous avions fait un livre du Petit Chaperon rouge coquin, faisant sa lessive quelque peu affriolante… Nous avions grandi…
La version de Maurice CAREME :
« Chaperon rouge est en voyage « ,
Ont dit les noisetiers tout bas.
« Loup aux aguets sous le feuillage,
N’attendez plus au coin du bois ».
Plus ne cherra la bobinette
Lorsque, d’une main qui tremblait,
Elle tirait la chevillette
En tendant déjà son bouquet.
Mère-grand n’est plus au village.
On l’a conduite à l’hôpital
Où la fièvre, dans un mirage,
Lui montre son clocher natal.
Et chaperon rouge regrette,
Le nez sur la vitre du train ,
Les papillons bleus, les fleurettes
Et le loup qui parlait si bien.