Blanc

BLANC en architecture

Blanc, encore simple en apparence !

Hier, je vous ai parlé d’un blanc simple en apparence bien entendu. On a envie de toucher les blancs de Simone Pheulpin, comme on a envie de toucher la nacre de ce bénitier dont je vous ai parlé.
Cela me conduit à vous parler d’une expérience dans l’architecture de Niermeyer.

Oscar Niermeyer (1904 – 2012) est un architecte brésilien, représentant de l’architecture moderne. Vous connaissez probablement ses plus grandes constructions : Brasilia, le siège du PCF à Paris, la médiathèque du Havre, le siège des Nations Unies à New York entre autres.

Reconnu par ses pairs, Elisabeth de Portzamparc voit en lui un maître. Jean Nouvel envie son « indémodable simplicité de trait ».
Il dit encore : « Niermeyer c’est d’abord le grand styliste des années 50-60, l’un des plus grands maîtres du XXe siècle. Il a réussi à exprimer ses idées avec une simplicité et une efficacité incroyable. Il griffe une courbe dans la ligne, la traduit dans l’espace, et à la grande échelle, ce geste simple donne le bâtiment le plus inattendu qui soit. Ses courbes, sa simplicité de ligne, son architecture de béton blanc jouent avec des éléments de base : le ciel, l’eau, la mer, le vide, l’horizon.« 

 Niteroi : au bord de l’eau
 
 Tout semble simple, pure. Les formes des marches, le béton et le jeu des couleurs entre blanc et gris, nous font entrer dans une nouvelle dimension. 
Pénétrer dans ses architectures est aussi une expérience. L’Oeil à Curitiba est une architecture muséale située dans une ancienne usine. 

 L’Oeil à Curitiba
 

Ci-dessous, c’est la rampe d’accès à l’Oeil. On a l’impression d’être dans une gigantesque coquille d’huître. Le matériau intime une attitude silencieuse, délicate. Pas de marche, tout est rondeur, rappelant en cela les principes d’architecture de Hundertwasser dont je vous parlerai plus loin. Grande expérience inoubliable. 
Ce bâtiment est un musée, vaste avec des collections d’art contemporain.

Cette impression de rondeur, des lignes en doucine demandent une grande maîtrise du travail du béton. C’est la raison du coût des bâtiments de cet architecte. De plus, le blanc demande un entretien permanent qu’il faut aussi budgétiser ! Sans ces courbes, cette architecture serait probablement froide, distante. 
Dans le cadre des voyages en grands formats de Fil O Maine, nous avions visité la ville du Havre : visite formidable sous un ciel d’encre, une tempête sur la mer mais nous avons tous été enthousiasmés par la ville. Et le Volcan nous a charmés !

Brasilia est la réalisation de Niermeyer : quel défi de construite une ville entière.

Lorsqu’on entre dans cette église, on passe aussi par une rampe douce, sans marche. On descend vers le chœur et ce rite vous donne le temps d’entrer dans l’espace. La surprise est totale à l’intérieur avec ses verrières qui filtrent la lumière. Le blanc joue avec le bleu, le sol est brillant. On est enveloppé dans cette sorte de dôme léger et coloré.
La ville est divisée en quartiers d’affaires aux routes immenses prévues à l’époque où la voiture est reine, symbole d’un nouveau monde. Traverser n’est pas simple. Et pour vivre, des quartiers sont construits et sont indépendants avec au centre de chacun, des commerces, des oratoires (nous sommes au Brésil !), des écoles, des arbres. 

Il y a dans cette architecture, des jeux récurrents avec l’eau et la lumière. Le soir, le blanc se dore sur le palais de l’assemblée. Nous avions pénétré dans l’un des ministères : pas de porte dans ce bâtiment. Mais un espace entre les passages de l’eau et les étages filtrait les entrées. 

Sous une apparence simple, tout est calculé, pensé, étudié.

Merci Mr Niermeyer pour ces magnifiques matériaux : béton et nacre !