Catégorie : Jaune

  • Jaune et les Etats Unis

    JAUNE et les Etats Unis

    Parler du jaune me semblait facile et rapide. Mais finalement, c’est une couleur qui a tellement d’entrées possibles que j’ai encore envie de vous en parler. Bien entendu, je ne ferai pas travail d’historien ou scientifique, mais je me rends compte lors de mes insomnies, que tant d’images remontent avec cette couleur.
    Catherine a parlé de la banane d’Andy Warhol dans l’article « En Avant la zizique – Jaune ». Je connaissais l’image et j’ai repensé à ce voyage aux Etats Unis pour voir notre fils et la découverte des taxis jaunes de New York. Plusieurs jours durant, on se serait cru dans un film de Woody Allen. Et oui, pendant ce temps là, Kate et William se mariaient ………et quelques jours plus tard, nous allions quitter les Etats Unis tandis que le même jour à une heure d’intervalle, Strass Kahn ne le pourrait pas …

    La verticalité immobile
    grise s’oppose aux taches jaunes de ce décor gigantesque.  

    Mais, à New York, je retiens aussi les sphères du sculpteur italien Pomodoro devant l’ONU et l’atrium bling-bling de la Trump Tower où le marbre jaune s’étale dans une orgie de luxe. Regardez l’échelle avec les chaises tout en bas !

     

    Et puis aux Etats Unis, on peut visiter des galeries, des musées, gratuites, énormes à la mesure des dimensions du pays. Et là, je me souviens de peintres et une autre image revient à mon esprit. Connaissez vous ce tableau de Kupka Etude sur la gamme Jaune :

    Apres des décennies de désamour de cette couleur au XIXe, le jaune opère un retour dans la peinture. Les travaux de Chevreul sur la couleur suscite un intérêt, voire un engouement qui sera repris par les Nabis, les Fauves, les cubistes entre autres. Tandis qu’au XIXe, le jaune est la couleur de la prostitution et de la transgression, s’en servir devient un signe de modernité. Kupka fera deux tableaux : l’un des personnages a les yeux ouverts et celui-ci aveugle, comme un signe d’intériorité. Ici le personnage est un lecteur. Le vert et le bleu sur le visage, en petites touches donnent l’équilibre dans la composition picturale. L’ensemble pourrait nous faire penser à de la mélancolie bien que jaune, sorte de lecteur isolé dans ses pensées. 
    C’est aussi ce tableau qui me ramène au poème de Charles Sainte Beuve, Les Rayons Jaunes :

    Les dimanches d’été, le soir, vers les six heures,
    Quand le peuple empressé déserte ses demeures
    Et va s’ébattre aux champs,
    Ma persienne fermée, assis à ma fenêtre,
    Je regarde d’en haut passer et disparaître
    Joyeux bourgeois, marchands,

    Ouvriers en habits de fête, au coeur plein d’aise ;
    Un livre est entr’ouvert près de moi, sur ma chaise :
    Je lis ou fais semblant ;
    Et les jaunes rayons que le couchant ramène,
    Plus jaunes ce soir-là que pendant la semaine,
    Teignent mon rideau blanc.

    J’aime à les voir percer vitres et jalousie ;
    Chaque oblique sillon trace à ma fantaisie
    Un flot d’atomes d’or ;
    Puis, m’arrivant dans l’âme à travers la prunelle,
    Ils redorent aussi mille pensers en elle,
    Mille atomes encor.

    Ce sont des jours confus dont reparaît la trame,
    Des souvenirs d’enfance, aussi doux à notre âme
    Qu’un rêve d’avenir :
    C’était à pareille heure (oh ! je me le rappelle)
    Qu’après vêpres, enfants, au choeur de la chapelle,
    On nous faisait venir.

    La lampe brûlait jaune, et jaune aussi les cierges ;
    Et la lueur glissant aux fronts voilés des vierges
    Jaunissait leur blancheur ;
    Et le prêtre vêtu de son étole blanche
    Courbait un front jauni, comme un épi qui penche
    Sous la faux du faucheur.

    Oh ! qui dans une église à genoux sur la pierre,
    N’a bien souvent, le soir, déposé sa prière,
    Comme un grain pur de sel ?
    Qui n’a du crucifix baisé le jaune ivoire ?
    Qui n’a de l’Homme-Dieu lu la sublime histoire
    Dans un jaune missel ?

    Mais où la retrouver, quand elle s’est perdue,
    Cette humble foi du coeur, qu’un ange a suspendue
    En palme à nos berceaux ;
    Qu’une mère a nourrie en nous d’un zèle immense ;
    Dont chaque jour un prêtre arrosait la semence
    Aux bords des saints ruisseaux ?

    Peut-elle refleurir lorsqu’a soufflé l’orage,
    Et qu’en nos coeurs l’orgueil debout, a dans sa rage
    Mis le pied sur l’autel ?
    On est bien faible alors, quand le malheur arrive
    Et la mort… faut-il donc que l’idée en survive
    Au voeu d’être immortel !

    J’ai vu mourir, hélas ! ma bonne vieille tante,
    L’an dernier ; sur son lit, sans voix et haletante,
    Elle resta trois jours,
    Et trépassa. J’étais près d’elle dans l’alcôve ;
    J’étais près d’elle encor, quand sur sa tête chauve
    Le linceul fit trois tours.

    Le cercueil arriva, qu’on mesura de l’aune ;
    J’étais là… puis, autour, des cierges brûlaient jaune,
    Des prêtres priaient bas;
    Mais en vain je voulais dire l’hymne dernière ;
    Mon oeil était sans larme et ma voix sans prière,
    Car je ne croyais pas.

    Elle m’aimait pourtant… ; et ma mère aussi m’aime,
    Et ma mère à son tour mourra ; bientôt moi-même
    Dans le jaune linceul
    Je l’ensevelirai ; je clouerai sous la lame
    Ce corps flétri, mais cher, ce reste de mon âme ;
    Alors je serai seul ;

    Seul, sans mère, sans soeur, sans frère et sans épouse ;
    Car qui voudrait m’aimer, et quelle main jalouse
    S’unirait à ma main ?…
    Mais déjà le soleil recule devant l’ombre,
    Et les rayons qu’il lance à mon rideau plus sombre
    S’éteignent en chemin…

    Non, jamais à mon nom ma jeune fiancée
    Ne rougira d’amour, rêvant dans sa pensée
    Au jeune époux absent ;
    Jamais deux enfants purs, deux anges de promesse
    Ne tiendront suspendu sur moi, durant la messe,
    Le poêle jaunissant.

    Non, jamais, quand la mort m’étendra sur ma couche,
    Mon front ne sentira le baiser d’une bouche,
    Ni mon oeil obscurci
    N’entreverra l’adieu d’une lèvre mi-close !
    Jamais sur mon tombeau ne jaunira la rose,
    Ni le jaune souci !

    Ainsi va ma pensée, et la nuit est venue ;
    Je descends, et bientôt dans la foule inconnue
    J’ai noyé mon chagrin :
    Plus d’un bras me coudoie ; on entre à la guinguette,
    On sort du cabaret ; l’invalide en goguette
    Chevrotte un gai refrain.

    Ce ne sont que chansons, clameurs, rixes d’ivrogne,
    Ou qu’amours en plein air, et baisers sans vergogne,
    Et publiques faveurs ;
    Je rentre : sur ma route on se presse, on se rue ;
    Toute la nuit j’entends se traîner dans ma rue
    Et hurler les buveurs.

    Et que dire du travail d’Andy Warhol qui   dit :

    « J’ai commencé dans l’art commercial et je veux terminer avec une entreprise d’art… être bon en affaire, c’est la forme d’art la plus fascinante… gagner de l’argent est un art, travailler est un art, et les affaires bien conduites sont le plus grand des arts ». 
    Il pose là de nouvelles questions quand à l’art, la position de l’artiste. 
    Il appartient à ce grand mouvement du Pop Art et vous connaissez certainement cette qravure de Marilyn.

    Pour ces tableaux, Warhol utilise beaucoup la sérigraphie : en art textile aussi, cette technique nous permet des rendus personnalisés et techniquement abordables. 
    Nous sommes allés à Philadelphie et sommes allés à son université : aucune trace de lui dans les murs mais à la place, il y avait une magnifique et énorme exposition de Sheila HICKS dont je vous ai déjà parlé. 





  • OR, de la famille du jaune

    OR, de la famille du jaune

    Nous l’avons vu précédemment, l’or va prendre le dessus sur le jaune au temps du Moyen Age. Il représente la richesse, la valeur et devient le jaune de référence. 
    Immédiatement, il me vient en tête l’image d’une icone présente dans le Musée des Beaux Arts du Mans que je ne manque pas de saluer à chaque passage. A côté de la Saint Agathe, il y a aussi cette vierge à l’enfant qui me touche par son air triste ou sérieux, protégée par ses angelots habillé d’un manteau perlé. Je crois que c’est son calme qui m’émeut, le jeu des couleurs et des ornements du fond du tableau. Pas de perspective bien entendu à cette époque, les tissus témoignent d’un espace.
    La fraîcheur des tons et leur humilité contrastent avec le brillant et l’effet « riche » des auréoles dorées. 

    Pietro Lorenzetti (c.1280-c.1348), Sainte Agathe, Musée du Mans ...  

    La Galerie des Offices à Florence m’a fait aimé ces icônes. Alors, lorsque nous retournerons en Italie, poussons la porte de ce magnifique musée.
    Bien sûr, il n’y a pas que les icônes ! Je fais un saut énorme dans le temps et vous parle de Klimt. Vous connaissez aussi son travail d’ornementations et la présence des contrastes avec le doré qui fait vibrer les couleurs. Le cycle d’or de Klimt débute en 1902 et va définitivement marquer son oeuvre. Utiliser l’or est synonyme de séduction, de sensualité.
    C’est la découverte des mosaïques de Ravenne lors de son voyage en Italie qui lui ouvre les yeux et change sa palette. L’or devient Sa couleur, Sa palette voire son Sujet !

    Je me souviens aussi de cette magnifique impression en entrant dans le mausolée de Galla Placidia : on croirait que les couleurs ont été posées hier ! Elles sont denses, fortes, fraîches et le doré naturel.

    On ne peut revenir identique après cette visite.
    Voici ce que Klimt va faire de cette palette, quelques siècles plus tard.

    Le Baiser 1907-1908

    Klimt est fils d’orfèvre. Il a travaillé aux arts décoratifs. On sent l’importance des ces arts dans les ornements qu’il déploie dans les vêtements, les fonds de ses tableaux. Pour les textiliennes que nous sommes, ces idées sont une richesse.
    Poster Portrait d'Adèle Bloch-Bauer I
    Portrait d’Adèle Bloch- Bauer

    Ce tableau est fait par Klimt à partir de 1903 à la demande du mari d’Adèle, riche industriel qui fait le pari de ce peintre si différent, créateur du mouvement Jugenstil à Vienne. Bien exposé dans leur salon, ce tableau fera partie des tableaux qu’Adèle lègue à l’état autrichien à sa mort. C’est la Joconde autrichienne. Lors de la 2nde guerre mondiale, le tableau sera décroché par les Allemands. Vous pensez, un oeuvre faite par un juif et possédé par une famille juive qui ne sera absolument pas épargnée. Il faudra des années de procès pour que les héritiers puissent le récupérer.  
    Dans un registre très différent, j’ai aussi plaisir à regarder les chats de Rosina Wachtmeister qui met toujours du doré sur les têtes de ses chats pour augmenter la charge affective qu’elle porte à ces animaux. Le doré donne leur valeur.

    Une nouvelle fois, ce ne sont que les premières images qui me viennent en parlant de la couleur OR et à des registres très différents. 
    Et pour vous, quelles images vous viennent en tête ? 

  • En avant la Zizique : Jaune

    En avant la Zizique : Jaune

    Ce matin, le soleil est là. Il nous console de notre confinement, le froid l’accompagne, donnnant de magnifiques couleurs. Les feuilles pointent au bout des branches, c’est une vraie symphonie.
    Voici les musiques auxquelles j’ai pensé mais vous allez certainement pouvoir me donner d’autres éléments qui pour vous, évoquent cette sensation de chaleur, de printemps :
    – Les Quatre saisons de Astor PIAZZOLA
    – DVORAK et la symphonie du Nouveau Monde
    VIVALDI : les Quatre Saisons
    Je n’ai pas trouvé les versions baroques de Jean Claude MALGLOIRE que j’avais tant aimé il y a….

    – Les Quatre saison de Max RICHTER
    – Le sacre du Printemps de Stravinsky
    Il me revient aussi des chansons de mon adolescence : 
    – Dès que le Printemps est là de Hugues Auffray
    – What a wonderfull world par Louis Amstrong
    – Le printemps qui chante de Claude François
    Soleil, soleil de Nana Mouskouri
    Et pour vous, quelles musiques vous viennent en tête ?

    De la part de Catherine : 

    Pour répondre à « En avant la Zizique : Jaune »
    Heroin, The Velvet Underground, 1965
    et en image,  Banana album, 1967
    Pour en savoir plus sur cette pochette de disque : https://www.20minutes.fr/culture/141258-20070222-banane-dandy
  • KANDINSKY par Nicole

    « Du spirituel dans l’art, et dans la peinture en particulier » Kandinsky

    Son ouvrage, Du Spirituel dans l’art, écrit en 1910, où l’artiste médite sur les rapports entre la forme et la couleur, la peinture et la musique, tentant de définir la valeur expressive des formes et des couleurs et de leurs combinaisons, fera date.
    Couleurs et formes, déterminent des impressions particulières, véhiculent des sensations et des sentiments différents. Au bleu mystique et froid s’opposent le jaune chaud et agressif, le vert paisible, les différents silences des blancs et des noirs, la passion du rouge, couleurs qu’il met en relation avec ronds, triangles et carrés, lignes ouvertes ou fermées. Le spirituel est du ressort de la peinture qui agit  directement sur les sens et sur l’émotion 
    Un extrait du chapitre 5 
    Lorsque nos yeux tombent sur une palette chargée de couleurs, deux effets principaux se produisent :
    1 – Un effet purement physique, par lequel l’œil lui-même est enchanté par la beauté et les autres propriétés de la couleur. Le spectateur ressent alors une sensation de satisfaction, de joie, comme un gastronome qui goûte une gourmandise. Ou bien l’œil est excité, comme le palais au contact d’un met épicé. […] Il s’agit là de sensations physiques, qui, en tant que telles, ne peuvent être que de courte durée. Elles restent aussi superficielles et ne peuvent laisser d’impression durable, tant que l’âme demeure fermée à leur contact. […] Mais cet effet élémentaire peut, en se développant, donner lieu à un effet plus profond, qui cause un ébranlement de l’âme.
    2 – Dans ce cas, on atteint au second effet principal de l’observation de la couleur, c’est-à-dire son effet psychique. Il s’agit de la force psychique de la couleur, qui provoque une vibration de l’âme. Et la première force, physique, devient la voie par laquelle la couleur atteint l’âme. :
    Notes prises pendant le cours d’histoire de l’art de Delphine Durand sur Kandinsky, 
    à Cesson Sévigné :
    L’abstraction, c’est se rapprocher du divin.
    La couleur dans l’art c’est comme le sentiment amoureux.
    Pour Kandinsky , la toile est un clavecin de couleurs et le corps est un violon, une caisse de résonance.
    Le bleu c’est le divin.
    Le jaune c’est un tympan déchiré par le son aigu d’une trompette.
    Jaune + noir, c’est la mélancolie, la dépression
    Vert la couleur de la Création
    Rose + jaune + blanc c’est la puissance divine
    Nicole
  • Toujours du JAUNE

    Toujours JAUNE

    « Le jaune tourmente l’homme, il le pique et l’excite, s’impose à lui comme une contrainte, l’importune avec une espèce d’insolence insupportable »
    Wassily KANDISKY

    Voilà résumé par un maître, un rapport difficile à cette couleur.

    Il est très étonnant de dire qu’on n’aime pas cette couleur tandis que tant d’œuvres m’ont marquées. Bien sur que j’aime le jaune, regardez comme il illumine ces œuvres :

    Sheila HICKS : Chaumont sur Loire et Centre Pompidou

     Des œuvres gigantesques où il est question d’immersion. Son jeu d’échelle nous oblige, les sensations sont là. La manière de travailler les fils nous perd : entre ligatures très rangées, ordonnées et les ballots de textiles plus spontanés.

    Et les œuvres de Anne Marie Bertrand, toutes de finesse et de raffinement : 

    Et tout cela me ramène à mes racines bretonnes, même si je suis du Pays Gallo :

    Gilet du Pays Bigouden

    Création de Pascal Jaouen
  • JAUNE : vous en avez joué !

    Votre JAUNE


    Ambre, arécoline, banane, beurre, blé, blond, bouton d’or, jaune canari, chamois, 
    champagne, coquille d’œuf, jaune de chrome, citron, désert,doré, fauve, 
    maïs, mastic, miel, mimosa, moutarde, 
    ocre, or, paille, poil de chameau, poussin, 
    sable, safran, soufre, topaze, vanille, blond vénitien… 

    Avant ce confinement, vous aviez déjà réalisé des travaux autour du Jaune que j’ai été fière d’exposer lors de nos différentes expositions de fin de saison à l’Atelier du 126. Je me permets de les montrer à nouveau :

    Yvette s’est nourrie de l’Arbre Jaune d’Emile Bernard dont je vous ai parlé. Les reflets sont ceux de la vitre devant l’encadrement.
    Maryvonne pour un paysage à la Friedritch…

    Françoise sur le thème du Japon qui vous sera présente lors de notre exposition d’avril reportée en…

    Marie Laure inspirée par le livre sur le Perche
    Maryvonne et ses points avants
    Patricia et ses lettrages

    Marie Françoise et ses teintures

    Stéphanie et les techniques mixtes, collages pour le temps qui passe.

    Yannick et le desert

    Yannick et l’écorce de bananier, travaillé grace au livre sur les Ecorces de Cédric POLLET.

  • JAUNE par Brigitte

    JAUNE


    Couleur de la traîtrise- robe de Judas
    Couleur longtemps mal aimée en Occident
    Couleur de la félonie au Moyen Age
    Couleur de la discrimination
    Couleur de la tromperie et du mensonge
    Et tant d’autres exemples encore…
    …mais Vincent est arrivé !
    Et voici qu’il redonne au Jaune ses lettres de noblesse
    Pourtant…
    …c’est sa Xanthopsie additionnée d’une consommation sans modération
    De la « Fée Verte »qui lui fait voir le monde en Jaune.
    Alors ? merci qui !
  • DEBRE, GAUGUIN et quelques autres

    Le JAUNE : encore et encore…

    Pas fan de jaune, je m’aperçois que certaines oeuvres sont pourtant bien présentes dans mon musée personnel. Je vous en livre quelques unes : 

    OLIVIER DEBRÉ (1920-1999) | Jaune léger trace rose et bleu pâle ...

    Olivier DEBRE : présenté à l’exposition sur l’abstraction lyrique au Mans.
    Que dire de ce bain de couleurs complexes, denses et si expressives ? Allez voir… à Tours maintenant.

    File:Caspar David Friedrich - Abend (1824).jpg - Wikimedia Commons
    Evening with clouds de Gaspard FRIEDRICH

    Spiffing Prints Caspar David Friedrich - Two Men by The Sea at ... Toujours FRIEDRICH mais plus jaune en vrai que sur cette photo…

    Dans le désordre mais par coup de cœur…

    Un petit GAUGUIN : fond extraordinaire pour ce portrait de sa mère, réalisé avant qu’il n’aille aux Marquises, préfigurant la palette déjà forte qu’il emploiera ensuite

    Je ne vous parle pas des Tournesols de Van Gogh,

    Lumière et couleurs provençales de Nicolas de Staël dans une expo ... Nicolas de Stael Couleurs du Midi – 1953
    ou encore
    Nicolas de Staël, l'éblouissement du Sud son éblouissement du Sud …

    Fichier:Felix Vallotton, 1917 - La baie de Trégastel.jpg — Wikipédia
    La Baie de Trégastel de Valloton

    Les SIMPSONS : pourquoi les personnages sont jaunes ?
    http://www.allocine.fr/video/video-19578886/?jwsource=cl

    Je croyais ne pas aimer le jaune mais je crois que je me suis trompée…
    Et pour vous, quelles sont les références sur le JAUNE  ?
    Etes vous inspirés ? Je vous attends…

  • Le Jaune

    Les matières du Jaune

    Voilà une couleur bien compliquée. Son histoire est liée au besoin des hommes de communiquer puisqu’on la retrouve dans l’art pariétal. Les premiers tons sont ceux des pigments de la terre, faciles à trouver.

    Symbole de soleil, de vie, on le retrouve aussi fréquemment sur les murs des maisons de Pompéi. A base  de différents ocres additionnés de carbonate de chaux. Ces mêmes pigments chauffés deviennent des rouges, des bruns. 
    Ces jaunes représentent aussi la richesse matérielle. 

     

    Les jaunes sont les substituts de l’or. 
    Pour être au plus près de l’or, on va prendre de l’Orpiment : pigment extrait d’un pigment qui contient de l’arsenic. Toxique, il est aussi issu d’une cuisine : il faut fondre du réalgar et du soufre pour le travailler. Sinon, attention, il devient orange ! Il est beaucoup utilisé pour le travail de l’enluminure : Livre de Kells, livre de Durrow… Bien entendu ce Jaune de Perse n’est plus utilisé.

    Le Jaune de Naples ou jaune Antimoine est une chose issue d’un minerai brut extrait du tuf volcanique napolitain. On voit que la source n’est pas loin. Mais il existe aussi des pigments naturels ou ocre jaune.  
    Le Moyen Age est une période difficile arrive pour cette couleur. Le jaune devient la couleur de la bile, du soufre et est attribuée au diable. Sa mauvaise réputation s’installe…Pourquoi ce désamour ?  Michel Pastoureau nous indique que tous les éléments positifs du jaune se sont reportés sur la couleur OR. De fait, le jaune semble bien pâle à côté. Alors, voila comment on lui attribue tous les défauts du déclin, de l’automne, de la maladie. Il n’y a plus qu’un pas à franchir pour qu’il devienne la couleur de la trahison et du mensonge, la couleur de Judas.  Cette connotation perdure quelque peu. Le mari cocufié n’est il pas vu en jaune ? Plus récemment, on peut penser à l’étoile Jaune…  
    Au XIIIe, le Jaune PLOMB ÉTAIN est moins toxique et plus facile a utiliser car moins dangereux. 
    Il sera vite remplacé par le Jaune de Naples aux XVIIe et XVIIIe siècles.  Sa gamme varie, du clair au plus sombre. 
    On peut aussi travailler le Jaune de CHROME créé par un chimiste français en  1797. Pas cher avec des gammes jaune citron, on le retrouve dans les tableaux de Van Gogh par exemple. Seul souci : il n’est pas stable et ils ne savaient pas, les peintres de l’époque, qu’ils s’obscurcissait avec le temps. J’ai eu l’occasion de lire différents articles à ce sujet : est ce la peinture ou le vernis que l’on posait dessus qui le rend instable ?
    Le Jaune de CADMIUM le remplacera peu à peu. Il offre plus de stabilité. 
    La côte du jaune va changer. L’influence du japonisme se propage en France à partir de  1860. Le travail en extérieur participe à lui redonner ses lettres de noblesse. Les peintres Nabis, les Symbolistes redonnent à la couleur une dimension spirituelle. 
    Le Jaune devient une couleur à la mode et apparaît  sur les affiches publicitaires. 
    A partir de 1900, l’électricité s’installe et on veut aussi se l’approprier dans les représentations et les tableaux.

     

    Les Nabis, Les Fauves et les Expressionnistes ne s’en priveront pas…. Talisman de Cérusier dont les
    couleurs flambent sous notre regard.
      L’arbre Jaune d’Emile Bernard est aussi un vrai sujet pour les                                                             brodeuses : ses coups de pinceaux nous donnent le langage des points.

     Nabi à la barbe dorée de Lacombe.

    Collection Alexis Mabille

    Côté teintures, si vous avez un peu pratiqué, vous savez combien de végétaux nous fournissent des couleurs délicates dans une gamme étendue de jaunes : le crocus avec le safran, la graine d’Avignon peuvent compléter les matériaux de nos jardins.

    Ici, c’est un taffetas jaune : j’entends le crissement délicat de la matière, je ressens la souplesse et le confort…

    Magnifique Jaune ! 

  • Van gogh à Rothko

    Orange and Yellow - Mark Rothko 
    Et j’ai eu la chance de visiter la TATE Galerie à Londres : des œuvres de ROTHKO se faisaient face dans une pièce dédiée à son art : c’était magnifique !!! L’intensité des tons, les vibrations m’ont envahie, pénétrée. Ce sont des ces instants rares, comme lorsque nous allons à un concert : c’est de l’art vivant ! 

    Le Jaune

    Le Jaune c’est le soleil, l’été et le midi. Le Bleu, c’est la lumière, le printemps ou l’été, les ciels des tableaux de Boudin…. Ce sont les couleurs de deux peintres. Je vous ai déjà parlé de Van Gogh à plusieurs reprises mais très peu de Rothko.

    Le travail de ce peintre est une expérience à vivre. Une nouvelle fois, comme pour les oeuvres de Geneviève ASSE, je n’ai rien compris lorsque j’ai vu ses peintures sur des catalogues et des revues.

    Mark-rothko-Yellow-over-Purple-Canvas-Print - Blue Horizon Prints

    La peinture de Rothko s’est construite : de figurative à ses débuts, elle est devenue un modèle de l’abstraction. Il refuse d’être classé dans un mouvement, garde sa liberté. Ces grands espaces sont des espaces de méditation Pas de cadre, pas de limite, il ne veut pas nous enfermer. Il pouvait lui-même rester immobile devant ses tableaux, comme pénétré par les couleurs. Avec le temps, les couleurs vont s’assombrir, liées peut-être à des soucis de santé. Même les palettes plus sombres seront tout aussi denses. Ce sont de vrais espaces de liberté. 
    Pour  revenir à notre couleur du jour, le jaune, on voit ici que Rothko en use et en abuse. On en reste bouche bée.
    Rothko et Van Gogh nous donnent une vibration aussi intense de ces jaunes : 
    Ici, le jaune nous donne la chaleur de l’été. On le devine dans Sud de la France. Jaune et orange se côtoient pour une intensité totale. 
    Des dizaines d’années les séparent et pourtant, les vibrations sont très proches. Ces deux tableaux entrent en nous, conquièrent nos yeux de manière frontale, sans équivoque.