Lettre à Freud de Nicole
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Crédit photo : pinterest |
Cher Maître
Votre parole n’est pas morte. Les jeunes vous lisent, vous étudient.
Respectivement vôtre .
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Crédit photo : pinterest |
Cher Maître
Votre parole n’est pas morte. Les jeunes vous lisent, vous étudient.
Respectivement vôtre .
Je vous ai présenté hier l’invention de Patrick BLANC avec ses murs végétalisés.
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Crédit Photos : agence Jakob-Marfarlane |
Mise en lumière de Yann KERSALE : il travaille beaucoup sur les lumières des bâtiments de Jean Nouvel, inspiré par les lumières des phares, renouant avec ses origines bretonnes.
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Photo dans livre Francois MARQUET : L’ultime bonheur de Peindre |
Si vous voulez en savoir plus :
https://blog.interflora.fr/actualites-interflora/le-mur-vegetal-de-patrick-blanc/
Cher Monsieur,
J’ai cherché longtemps comment commencer cette lettre, le mot MERCI me vient en tête.
Merci pour ces heures de bonheur ou de tristesse que j’ai passées à vous lire.
Vos récits m’ont permis de me croire encore chez moi ; au travers de vos lignes j’ai senti la lavande, j’ai entendu bêler les troupeaux de moutons, j’ai senti les caillasses sous mes pieds et je me suis brûlée au soleil le long de la Durance.
Des pages et des pages de senteurs, d’émotions et de sensations qui me ramenaient à mon Collet Sisteronais, à mon rocher de la Baume et à ma Citadelle. Ils ne me sont pas propres, mais ils sont tellement présents en moi que je les ai fait miens.
Plus loin que ces lieux familiers, il y a toute les Alpes de Haute Provence qui ont bercé mon enfance, mon adolescence et le début de ma vie d’adulte.
Vous avez su si bien décrire la rudesse de la vie des petites gens de chez nous, la parcimonie de la nature et le caractère âpre des Bas Alpins que j’ai lu et relu tous vos ouvrages, j’ai pleuré, chanté et couru dans la garrigue à côté de vos mots pleins du soleil de chez moi.
Je me suis laissée entraîner dans la forêt de Lure à la suite « des Charbonniers de la mort », j’ai bien cru être Lucinde dans « Un grison d’Arcadie », j’ai aimé « Laure du bout du monde », j’ai parcouru les ruelles sisteronaises dans « Le secret des andrones », suivi votre commissaire Laviolette dans ses péripéties et à chaque fois, grâce à vous j’ai surmonté la tristesse de l’éloignement de notre belle Provence.
Je suis venue un jour, lors d’un court séjour chez moi, jusqu’à la porte de votre maison à Forcalquier, peut être étiez-vous parti explorer les alentours, je ne vous ai pas rencontré et j’en étais fort chagrine. J’aurai dû vous écrire bien avant, mais voilà, comme vous le dites si bien : « … la vie court… ».
Vous avez aussi dit : « la vue de la nature console de tout. » la nature est en effet belle partout et panse bien des maux.
Il n’empêche que je prends toujours autant de plaisir à vous lire et cette période de confinement est propice pour que je me replonge dans un de vos livres. Le dernier en date : « Ma Provence d’heureuse rencontre » c’est le terme « guide secret » qui fait toute la différence !
Je remercie tout particulièrement votre plume pour ceci :
« Quand on a le privilège d’être natif, le monde de votre pays ne se découvre pas de l’extérieur comme une planète inconnue, il ne s’explore pas. On implose en son giron. Orgueil ? Que non pas. Humilité au contraire. Ainsi ai-je surgi au cœur de la Provence liant connaissance avec mon berceau par mes oreilles d’abord. »
Au plaisir, Monsieur, de vous rencontrer entre l’une ou l’autre de vos lignes.
Pierre MAGNANT est un écrivain né en 1922 à Manosque et mort en 2012 à Voiron en Isère.
Il était indéfectiblement attaché à cette partie de la Provence, les Alpes de Haute Provence, il y a situé toute son œuvre entre Digne, Manosque, Sisteron, Forcalquier …
Musée Beaux Arts de Boston
Je garde un souvenir étrange de ce bateau de verre flottant dans l’espace noir, d’ou jaillissaient ces plantes aux formes envoûtantes, souples et colorées.
Il a même conçu un plafond de verre qui vous fait vivre un bain de couleurs chaudes que vous verrez sur les vidéos ci-dessous.
https://www.youtube.com/watch?v=PMBBg5zCZG0
https://www.youtube.com/watch?v=0rZBv1oRwto
https://www.chihulygardenandglass.com/visit/plan-your-visit
Il a présenté quelques pièces au Château de Chaumont sur Loire qui fait un travail remarquable pour présenter des pièces d’art contemporain.
Juste inoubliable..
Beaubourg, Paris, 07 mars 2020
hoquets sinistres
bouilloires et petits jouets
sous les loupiotes
un couple, un trio sixties
des enfants en brouette
Christian Boltanski utilise les vitrines horizontales ou verticales, les matériaux simples, la
photographie. Il collecte, il cumule, il amasse en compositions imparfaites du verre et du papier,
des cailloux et des gribouillages. Devant ce fatras universel, les larmes montent aux yeux en même
temps que le sourire.
un train sur la porte
en nudité neigeuse
colonne sèche
leitmotiv d’arbres et saisons
une famille en série
Christian Boltanski donne à entendre les battements de son cœur, des cœurs du monde entier, ad
vitam aeternam, face à des ombres chinoises – puisque le cœur est vie, puisque le cœur, un jour, il
s’arrête. C’est par l’anonyme que l’artiste transmet l’essence d’un siècle passé, d’espaces disparus,
de corps chagrins… une lettre, une aile, du rien, des poussières, des cendres. Flou, fou, le temps
est capté qui déverse des vapeurs au goût familier, en une surimpression tragique et apaisée.
toujours les boîtes
humbles en fer blanc rouillé
traces restituées
sur un étal ou data
ventilateur sur rideaux
Avant l’exposition, on imagine Christian Boltanski manipulant son grand bazar (courriers,
manuscrits, clichés, plaques, etc.), on se moque de la part d’authentique et de la part de fiction, on
est ému du monde donné à ressentir. C’est un buisson enchevêtré de détails et d’emprunts, un
fouillis d’identités pour le moins foudroyant – peut-être agaçant pour certains, je l’ignore – dans
lequel je m’immisce, je me souviens, je songe, je pense, je suis chamboulée, je « fais mon temps ».
la plage et le vent
pavillons acoustiques
en Patagonie
là où s’échouent les baleines
gardiennes d’anciens secrets.
Ce n’est pas qu’il nous en fait voir de toutes les couleurs puisque domine, non pas le noir & blanc,
mais une palette de gris ponctuée ici et là de bistre, carmin ou turquoise, sauf qu’on est un peu
malmené comme le feraient de nous une houle, une tempête de sable ou l’obscure menace d’une
perte. De cela, je ne me plains pas, « ne pas avoir d’égards envers moi » est ce que j’espère d’une
oeuvre dans laquelle je peux cheminer de la même manière que je progresse dans un livre ou dans
un film, sans trop me soucier de la vraisemblance ou de la chronologie et encore moins des bons
sentiments. Ici, je vadrouille parmi les ampoules papillotant qui impulsent mes synapses et
irradient mon cortex insulaire. J’ingère une substance trouée, aérée, perméable, je digère les
interstices passés et la puissance de vie pour deux heures d’intensité.
dis-moi, être seul
dis-moi, les larmes-les peurs
dis-moi, le vomi
dis-moi, pourquoi la souffrance
redis-moi la lumière
Christian Boltanski le répète souvent — Je suis un bon vivant. Je le crois, à savoir s’entourer de
proches dont les disparus soulignent le temps et ne me contrediront pas les dernières visions à
emporter (les Animitas) qui éblouissent de poésie. De même que le révélait l’image prise ce jour-là…
un ciel nuageux découpant de larges trouées radieuses.
Animitas blanc, Christian Boltanski, 2017
https://www.franceculture.fr/emissions/lart-est-la-matiere/une-visite-avec-christian-boltanski
Catherine Robert, le 07 mars 2020
VERT
Je dis vert
Cela me donne le vertige
Tellement nombreuses sont les versions !
Alors j’y vais et sans tergiversations
J’enlève le vert-de-gris qui s’est installé sans vergogne sur ma cervelle
Ce vendredi je la passe au vinaigre
Finis les virus
Elle ressemble à une terre neuve
Et Vénus peut la visiter.
Belle initiative, la voilà ravivée
Elle se revigore à la douceur des verts de la palette de Geneviève
J’en suis ravie….j’arrive !!!
Odile
Je dis vert, et j’enfourche mon vélo vermillon
Vers le mont des Vermeilles, je vadrouille
Je dis vert, et parmi les plantes vivaces
Verveine, vétiver, et vernis du Japon
Je dis vert, et l’oiseau verdier volage
Me répond…
Delphine
Allons chercher le VERT
– Fanny VIOLLET :
Une grosse pierre et 36 petites
« Dans l’Ile du Milieu, il existe une pierre qui a des enfants. Un homme ramassa cette pierre qui était encore petite. Il la laissa dans un coin. Au bout de quatre-vingts ans, elle était devenue grande et avait donné naissance à un millier de petites pierres : sa descendance… »
Feutrage, pique libre sur pierres
http://fannyviollet.com/
– Gaby METT : Médusa
C’était un magnifique travail de broderie sur diverses épaisseurs de tulle.Piqué libre et broderies main.
« Alliance entre une réponse au thème minéral et un désir personnel d’expression. Inspirée de Méduse qui pétrifiait ses victimes, cette interprétation parle de l’impression crée par un regard froid et dur. «