Auteur/autrice : Geneviève Verrier

  • La vue des peintres

    QUELQUES SOUCIS OCCULAIRES

    Des peintres ont eu des problèmes de vue qui ont modifié leurs perceptions de la couleur.
    Claude MONET souffre d’une importante cataracte. Sa perception est plus sensible au jaune et au rouge. Ses tableaux sont plus flous et colorés.Il se fait opérer d’un œil seulement et il voit plus de bleu d’un œil et plus de jaune de l’autre œil.
    VAN GOGH souffre d’une maladie au nom moins connu : la xanthopsie. Cette maladie fait ressortir les couleurs jaunes, effet accentué si on consomme d’autres substances. C’est peut être la raison pour laquelle Van Gogh mettait tant de jaune dans certains de ces tableaux.

                

  • Matières du BLEU, Fanny VIOLET

    Matières du BLEU

    En peinture, les bleus sont obtenus à partir de matières minérales naturelles telle que l’amazonite, la turquoise (le nom vient de la Turquie, le lapis pazuli.;) qui sont des minéraux broyés. .

    Azurite
    Azurite
    Lapis-lazuliLe Lapis Lazuli provenait d’Afghanistan. Son prix était supérieur à celui de l’or. Son emploi était alors réservé pour des représentations symboliques : religieuse, royale….
    Celui qui commandait une oeuvre devait préciser la quantité de couleur à mettre dans le tableau.

    Je me souviens dans le livre « Une Jeune fille à la Perle » de Tracy CHEVALIER une scène où elle décrivait le broyage de la pierre par la jeune fille.

    Turquoise
    Turquoise
    La suite de l’histoire vous le verrez enrichie la palette des bleus grâce à une fabrication chimique, à commencer par le bleu égyptien.

    Les bleus 

    Vous connaissez mon gout pour les mots. Dans le monde de la couleur, nous ne manquons pas de nuaunces :

    Aigue-marine, Bleu acier, Bleu ardoise, Bleu azur, Bleu barbeau, Bleu bleuet, Bleu canard, Bleu céleste, Bleu cérulé, Bleu céruléen, Bleu charrette, Bleu charron, Bleu ciel, Bleu cobalt, Bleu Cyan, Bleu d’Anvers, Bleu de Berlin, Bleu de cobalt, Bleu de France, Bleu indigo, Bleu jade, Bleu de manganèse, Bleu de minuit, Bleu de Prusse, Bleu dragée, Bleu électrique, Bleu France, Bleu fumée, Bleu givré, Bleu guède, Bleu hussard, Bleu Klein, Bleu Lapis-lazuli, Bleu lavande, Bleu layette, Bleu lin Bleu Majorelle, Bleu marine, Bleu minéral, Bleu Nattier, Bleu nuit, Bleu outremer, Bleu paon, Bleu pastel, Bleu persan, Bleu pétrole, Bleu pervenche, Bleu roi, Bleu saphir, Bleu sarcelle, Bleu de Scheveningen, Bleu Smalt, Bleu turquin, Bleu turquoise, Cyan, Denim, Lapis-lazuli, Safre, Saphir, Sarcelle…

    Pour parler de couleur, je pense à une oeuvre magnifique de mon Maître, Fanny VIOLET

    qui parle couleurs : 

    Hommage à Monet – Fanny VIOLET

    Tryptique – Fanny VIOLET

     

    Dans l’un des articles précédents, je vous ai parlé de DUFY : voici une interprétation de cette artiste de l’un des tableaux du peintre.
    Puisqu’on parle de musique, Maguy a évoqué la musique de Boris VIAN en parlant de Dufy : en effet, nous sommes dans l’atmosphère… A vos écouteurs
    Adeptes du piqué libre, à vos aiguilles….

  • TURNER

    TURNER 

    Si je dois parler de Turner, c’est maintenant pour moi : en parlant du Jaune. Certes, sa palette n’est pas restreinte mais ce jaune irradie véritablement !

    "Turner et la couleur" à l’Hôtel de Caumont Centre d’Art à Aix-en-Provence - Plage de Calais à marée basse, « poissards » ramassant des appâts, détail 
    Plage de Calais à marée basse
    Le jaune : il en fait un tel usage qu’une caricature  le représente :

    Caricature de Turner qui pour certains utilisait la couleur jaune à outrance Turner est un personnage avec ses excès, un caractère difficile et remarquable.

    Infatigable voyageur, il parcourt parfois 40 km par jour. C’est un marcheur ayant toujours dans sa besace, son carnet de croquis. Doté d’une grande mémoire, il capte les paysages, les détails qu’il retranscrit ensuite dans ses aquarelles de voyage. Il en léguera 20 000 à sa mort à l’Angleterre. 

    Dès ses 21 ans, il expose  à la Royal Academy. Il existe une scène culte dans le film TURNER tourné en 2014, réalisé par Mike LEIGH avec Timothy SPALL ou Turner ajoute quelques points rouges au tableau….mais je vous laisse le soin de regarder ce formidable film qui retrace bien le caractère, la vie et l’étrangeté de ce personnage.
    Sa palette est vibrante, éclatante. Les atmosphères sont les sujets principaux de ses tableaux, plus qu’une figuration. Il invente ce qu’on va appeler « Les Folies de Turner ». Il peint ses impressions, bien avant les impressionnistes. Les formes disparaissent au profit des ambiances, prélude aux abstractions futures. Couchers de soleil, clairs de lune, sa peinture se développe aussi grâce à l’invention des tubes de peinture qui permettent le travail en plein air.  Petit clin d’œil à notre ville : les tubes de Lefranc Bourgeois sont fabriqués au Mans…
    Départ pour le bal (San Martino) Exposé en 1846 Huile sur toile
    Sa peinture est libre et les outils doivent correspondre à ses besoins : pinceaux, brosses, couteaux, mains !
    Il va beaucoup marcher en Angleterre, en France et jusqu’en Suisse où il découvre le Mont Blanc, un de ses sujets de découverte et d’inspiration. Autodidacte, il commence par copier Poussin. Il admire les tableaux de Canaletto, Rembrandt…. Fils d’un barbier, il travaillera chez les antiquaires comme copiste pour se faire la main. Il faut bien démarrer et ce sont de grands maîtres !
    Je me souviens aussi d’une grande énergie en regardant les tableaux de Turner, d’une profondeur. 

     

    Lors de votre prochaine visite à Londres, poussez la porte de la Tate : de Turner à Rothko…
  • Entre 4 Murs

    Entre 4 Murs

    « La couleur est un puissant moyen d’action : elle peut détruire un mur, elle peut l’orner, elle peut le faire reculer ou avancer, elle crée un nouvel espace »

    Fernand LEGER
    L’Architecture moderne et la couleur ou la création d’un nouvel espace vital – 1946

    Pour le moment, nous sommes entre 4 murs. Beaucoup de symboliques autour des murs : dedans, dehors, entrée, sortie, confinement, accueil…. Et je ne vous parle pas encore des portes.

    Dès que je sors de mes murs, je suis fascinée par les façades et les portes : ce sujet est la source même de mes travaux. Interrogations multiples mais pour le moment, je vous parle juste de ces murs colorés rencontrés et qui m’ont fascinée. Ils ne sont pas tous là….

     

    Fondation Fernand Léger à BIOT

     Un mur dans une ruelle des Canaries : lorsque le mur joue avec la végétation.

    Un projet magnifique dans les favelas de Rio : un artiste a carrelé les marches et les murs de cet escalier. Il a fait participer les jeunes du quartier pour embellir cet espace. Cela a été sa manière de lutter contre les dealers, la drogue. Il a été tué peu de temps avant que nous ne venions et les policiers étaient très présents dans cet espace. 
    Ses carreaux venaient du monde entier car après avoir vu cette oeuvre, tous les voyageurs envoyaient des carreaux de leur pays. Quand la couleur crée du bonheur…

  • GENEVIÈVE ASSE inspire NICOLE

    Texte de Nicole, en regardant un tableau de Geneviève ASSE exposé à Rennes : 

    Je me souviens aussi de mon émotion devant cette ouverture d’une ligne blanche dans le bleu.
    Lever de soleil ? passage d’un monde dans un autre ? Ce tableau s’est retrouvé dans un long texte
    qui a pour titre « épissure », où chaque chapitre porte un nom se rapportant au textile ou à la
    broderie : passé empiétant, passe filage, fil de chaîne, broderie au point d’être, fil de trame, lirette.
    Une sorte de récit de résilience où se mêlent prose et poésie, 
    écrit en 2013 sur les bords de l’aber Ildut (29).
    Ça se passe en bordure de mer d’Iroise. 
    Corentin est marin-goémonier, le personnage féminin est arrivé là,
    traînant toute « sa vie dans deux valises à roulettes ». 
    Avant dernier chapitre :
    #### 6 ####
    Fils de trame :
    Ici se mêlent les verts et vos bleus
    Puis un jour le temps était venu sans doute de se déprendre. Corentin vous avait vu
    sortir crayons et pinceaux et vous installer dans le petit bout de pelouse entre les agapanthes, les
    hortensias fatigués par le vent et le portillon blanc. 
    Devant vous la mer. 
    Vous avez travaillé d’arrache-pied toute le matinée.
     Vous sentiez son regard pas loin dans votre dos. Il n’osait approcher.
    Il n’osait s’aventurer sur ce chemin qu’il ne connaissait pas. Lui, dont tous les cailloux du chemin se
    souvenaient, lui capable de nommer chaque crique, chaque rocher, il n’avait jamais vu personne s’en
    emparer pour en faire cet autre chose. 
    Une grève ça se traverse, ça se gratte, ça se pêche, ça se remplit à la
    marée triomphante, mais ça ne s’était jamais peint, du moins pas chez lui ou dans ses entourages. 
    Et peint en bleu de surcroît. Tout bleu. 
    Un bleu de chalutier, un bleu de volets peints avec les fonds de peinture de bateau.
    C’est bleu ! avait-il dit enfin.
     Et ,comme pour lui-même, un bleu qui vous tire vers le haut.
    Vous lui aviez alors indiqué d’un doigt muet la ligne blanche, minuscule, qui ouvrait l’horizon.
    Une ligne blanche
    Apaisement dans ce bleu dur
    Mais interstice insidieux où s’engouffre l’hier
    Double poids des maux
    Bleu et trace claire.
    L’inébranlable avec du fragile au milieu
    Trouver l’équilibre entre flux et reflux
    Se nourrir de l’un pour éloigner l’autre
    Digérer l’un pour que vive l’autre
    Magnifique Nicole  ! Je vis la scène en te lisant…
  • POÈME D ARAGON

    De la part de Micheline, pour parler du Bleu :

      DEVINE

    Devine

    Un grand champ de lin bleu parmi les raisins noirs
    Lorsque vers moi le vent l’incline frémissant
    Un grand champ de lin bleu qui fait au ciel miroir
    Et c’est moi qui frémis jusqu’au fond de mon sang

    Devine
    Un grand champ de lin bleu dans le jour revenu
    Longtemps y traîne encore une brume des songes
    Et j’ai peur d’y lever des oiseaux inconnus
    Dont au loin l’ombre ailée obscurément s’allonge
    Devine 
    Un grand champ de lin bleu de la couleur des larmes
    Ouvert sur un pays que seul l’amour connaît
    Où tout a des parfums le pouvoir et le charme
    Comme si des baisers toujours s’y promenaient
    Devine 
    Un grand champ de lin bleu dont c’est l’étonnement 
    Toujours à découvrir une eau pure et profonde
    De son manteau couvrant miraculeusement
    Est-ce un lac ou la mer les épaules du monde
    Devine 
    Un grand champ de lin bleu qui parle rit et pleure
    Je m’y plonge et m’y perds dis-moi devines-tu
    Quelle semaille y fit la joie et la douleur
    Et pourquoi de l’aimer vous enivre et vous tue
    Devine

    LOUIS ARAGON
  • EDGAR MORIN

    De la part de Sylvette et André, l’interview de Edgar MORIN sur France Inter le vendredi 21 mars :

     Edgar Morin, sociologue et écrivain, est l’invité du grand entretien de Nicolas Demorand et Léa Salamé à 8h20. A 98 ans, il publie ses mémoires « Les souvenirs viennent à ma rencontre » (Fayard)

    A 98 ans, Edgar Morin publie ses mémoires, qu’il présente non pas comme une autobiographie mais comme « une façon de me rappeler ce qui m’a ému dans ma vie, tout ce qui a frappé ma sensibilité, tout ce qui m’a étonné« . Il ne raconte pas sa vie de façon chronologique et a « laissé jaillir selon l’inspiration : un souvenir en appelle un autre, et ainsi de suite« . 

    « J’ai laissé venir les souvenirs, je n’ai pas cherché à les arracher de la mémoire »

    Ce livre commence par des évocations de la mort, à commencer par celle qu’il a frôlée à sa naissance : « J’ai le cordon ombilical autour du coup, je sors par le siège, je suis mort. Il a fallu que le gynéco me prenne par les pieds et me donne des gifles pendant une demi-heure pour que je pousse le premier cri« . Autre événement capital : la mort de sa mère, à l’âge de 10 ans. « Cette mort a été affreuse, mais, encore pire, mon père, voulant bien faire, ne m’a pas dit qu’elle était morte. Il m’a parlé de voyage. Moi, dès le début, j’avais compris. J’ai pris ce mensonge en haine : j’ai vécu seul avec un chagrin que je devais cacher à mes parents« .

    L’amour occupe aussi une place importante dans ces mémoires : 

    « A 80 ans passés, j’ai retrouvé l’amour après le décès de ma femme. Bien entendu, j’aurais pu vivre la tristesse, la solitude et la résignation, mais tout ceci m’a re-exalté ». 

    Ancien résistant, qui a vu monter en Europe les totalitarismes qui ont mené à la Seconde guerre mondiale, Edgar Morin se reconnait-il dans les parallèles qui sont faits entre les années 30 et les années 2010 ? « Ce qui relie les deux époques, c’est l’angoisse. Elle trouve des boucs-émissaires. A l’époque de la crise économique, de la crise de la démocratie, les gens se sont renfermés et il y a eu cette tendance à l’hypernationalisme, où l’on dénonçait les métèques et les immigrés. Mais la conjoncture entre hier et aujourd’hui : aujourd’hui le risque c’est le péril de la planète, une planète en convulsion« .

    « Les gens ne prennent pas conscience d’une communauté de destins ».  

    Le danger des nouveaux populismes est étroitement lié au danger climatique, selon lui : « Ce sont deux périls de même nature qui coincident dans le temps : l’un ne pourra que favoriser l’autre. Bolsonaro est quelqu’un qui se fout complètement de ce qui peut arriver en Amazonie. Ces nouveaux chefs très complaisants pour les pouvoirs de l’argent et du profit absolu ont tendance à nier le péril écologique« . 

     Est-il pessimiste ? Ou éternel optimiste ? Edgar Morin dit refuser cette alternative. « D’abord j’ai constaté dans ma vie que les optimistes avaient toujours des mauvaises surprises et que les pessimistes pouvaient avoir de bonnes surprises« , explique-t-il. « J’ai vu dans ma vie que le probable peut devenir improbable. Il y a des prises de conscience qui peuvent surgir, il peut y avoir des tournants. J’ai misé ma vie sur l’improbable, déjà quand j’étais résistant, et je continue aujourd’hui« . 

    Interrogé enfin par un auditeur sur les secrets de sa longévité et de son énergie à 98 ans, il déclare : 

    « C’est l’amour, l’amitié, la curiosité, qui restent toujours présents en moi ! Et je suis stimulé par la foi que j’ai dans mes idées » 


    Merci Sylvette et André.
    Vous pouvez podcaster l’émission sur le site de France Inter en date du 21 mars à la matinale.

    .
  • REGGIANI et BAUDELAIRE

    ENIVREZ-VOUS

    Il faut être toujours ivre. Tout est là : c’est l’unique question. Pour ne pas sentir l’horrible fardeau du Temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve.
    Mais de quoi ? De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. Mais enivrez-vous.
    Et si quelquefois, sur les marches d’un palais, sur l’herbe verte d’un fossé, dans la solitude morne de votre chambre, vous vous réveillez, l’ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l’étoile, à l’oiseau, à l’horloge, à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est ; et le vent, la vague, l’étoile, l’oiseau, l’horloge, vous répondront : « Il est l’heure de s’enivrer ! Pour n’être pas les esclaves martyrisés du Temps, enivrez-vous ; enivrez-vous sans cesse ! De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. »


    Baudelaire, Le Spleen de Paris, XXXIII


    A écouter par Serge Reggiani : https://youtu.be/ZpKb5I6kxbM

    Poème du 7 février 1864 dans Le Figaro n°937 puis repris dans le recueil posthume Petits poèmes en prose.
     Il a été mis en musique par Henri Dutilleux dans sa dernière œuvre : Le temps l’horloge
    Lien vers l’interprétation de Renée Fleming : https://www.youtube.com/watch?v=WPphX-NvC2g
    Mon amie Elisabeth a trouvé ce poème imprimé et scotché sur la porte de son immeuble ce matin par l’un de ses voisins : quelle belle idée !!!
    Merci Elisabeth pour ta participation.
    Merci à André et Pierre qui m’ont parlé de ces interprétations. 
  • AUX CONFINS DU BLEU par Catherine ROBERT

    Aux confins du Bleu

    Portrait de Germaine de Staël en 1812 par Vladimir Borovikovski
    Portion d’espace ou bien ligne ou encore point, confins nous assigne des limites et, de ce fait, une
    frontière entre voisins. À la campagne, on se souvient des haies sinon des chemins et des routes.
    Historiquement, on fantasme sur les lointains continents mais aussi les tranchées et no man’s land
    lors de la Première Guerre mondiale puis la Guerre froide. Géographiquement et spirituellement,
    on relit la phrase « L’âme comme l’air occupe les confins de la terre et du ciel » de Mme de Staël
    dans Corinne en 1807. Aujourd’hui, on pense au vivant et au virus, aux causes et aux
    conséquences, aux puissances et aux laissés pour compte.
    Et les confins d’une couleur ? Indiscernable, la perception d’une portion de spectre optique…
    La couleur est par excellence la partie de l’art qui détient le don magique. Elle a tous les
    pouvoirs sur la sensibilité. Journal d’Eugène Delacroix
    Moi, je tire une ligne imaginaire, dernier degré du bleu dans sa discontinuité entre le vert et
    l’indigo, paradoxe même de la proximité, comme tout être, aujourd’hui isolé, regarde d’un autre
    angle l’au-delà des jours, des semaines…
    Catherine Robert
  • CHAGALL

    Couleurs chez Chagall

    Pour répondre à notre premier commentaire mais affiché inconnu, voici quelques photos d’œuvres de Chagall prises lors d’expositions diverses. C’est aussi un maître de la couleur et le bleu est une part de lui-même. Il a réalisé plusieurs auto-portraits en bleu et il dit lui-même :
    « Mon art est peut être un art insensé, un mercure flamboyant, une âme bleue jaillissant sur mes toiles. »

    En regardant les tableaux, on a l’impression que les dessins se fondent dans la couleur. C’est une peinture lyrique. Quelle musique associeriez vous avec ???

     

     

    Ces tableaux et vitraux font partie de l’ensemble des œuvres présentées au Musée Chagall à Nice qui présente son oeuvre religieuse.

    Le bleu de Chagall n’est pas forcément un « bon » bleu. Comme Picasso, le bleu est parfois sa couleur de l’angoisse. En voici un autre peintre du Bleu dont nous n’avons pas parlé…

    Revenons à Chagall : ses sujets, ses personnages semblent décalés, irréels, détachés du  quotidien ; ils flottent, volent parfois. « Mon cirque se joue dans le ciel, dans les nuages parmi les chaises, dans la fenêtre ou se reflète la lumière ».

    Dans ce tableau de Chagall, le visage bleu de 1967, j’imagine le bleu comme son monde intérieur. Les couleurs chaudes sont tout ce qu’il donne, l’extérieur, sa perception du monde qui doit l’entourer. Je suppose que le visage féminin en haut à gauche, pourrait être sa femme, son inspiratrice. 
    Et puis, pour tous les voyageurs de Fil O Maine, souvenez vous du plafond de l’opéra Garnier que nous avions vu lors de notre journée à Paris.
    Il faut absolument que nous passions à une autre couleur mais je ne vous ai pas parlé de Miro, des ciels de Boudin, des essais aussi de Vigée Lebrun sur ses ciels aussi, des bleus des porcelaines de Sèvres, des vasques magnifiques que nous avions vu au bord de la Piscine à Roubaix…
    Bon, il faut en laisser pour demain car nous risquons le confinement quelques temps…
    Belle journée,