Aux confins du Bleu
Portrait de Germaine de Staël en 1812 par Vladimir Borovikovski
Portion d’espace ou bien ligne ou encore point, confins nous assigne des limites et, de ce fait, une
frontière entre voisins. À la campagne, on se souvient des haies sinon des chemins et des routes.
Historiquement, on fantasme sur les lointains continents mais aussi les tranchées et no man’s land
lors de la Première Guerre mondiale puis la Guerre froide. Géographiquement et spirituellement,
on relit la phrase « L’âme comme l’air occupe les confins de la terre et du ciel » de Mme de Staël
dans Corinne en 1807. Aujourd’hui, on pense au vivant et au virus, aux causes et aux
conséquences, aux puissances et aux laissés pour compte.
Et les confins d’une couleur ? Indiscernable, la perception d’une portion de spectre optique…
La couleur est par excellence la partie de l’art qui détient le don magique. Elle a tous les
pouvoirs sur la sensibilité. Journal d’Eugène Delacroix
Moi, je tire une ligne imaginaire, dernier degré du bleu dans sa discontinuité entre le vert et
l’indigo, paradoxe même de la proximité, comme tout être, aujourd’hui isolé, regarde d’un autre
angle l’au-delà des jours, des semaines…
Catherine Robert