Blanc

Résumons le BLANC

Résumons le BLANC


Nous avons vu dans les articles précédents, diverses symboliques du blanc. Dans tous les cas, sa pureté est exigée. C’est l’une des couleurs les plus anciennes que l’on ait utilisé. Depuis l’art pariétal jusqu’au carré blanc de Malevitch de 1918, les peintres l’emploient comme une couleur à part entière. 


Malevitch est un peintre russe, créateur du mouvement « Suprématisme ». Nous sommes en 1918 lorsqu’il peint ce tableau. Il s’agit d’un carré blanc flottant sur un fond d’un autre blanc. On parle ici d’infini, Selon Malevitch, « la forme est une entité autonome pour y associer une énergie qui prend son intensité dans la couleur. » Le mouvement existe depuis plusieurs années lorsqu’il réalise cette toile. Ses adeptes vont travailler sur le noir au début. Ils cherchent à mettre en forme l’énergie de la couleur, à rendre la couleur comme élément pictural essentiel source d’énergie. C’est le premier courant de l’abstraction qui met la couleur comme source première. D’autres peintres suivront mais la première pierre est ici posée. Ce courant ne vivra pas longtemps mais marque le début de nouveaux possibles dans le champ pictural. 
On peut critiquer, ne pas aimer, ergoter sur le sens de ce mouvement. Mais on ne peut nier son impact sur les courants à venir. Lisez ou regardez la pièce de Yasmina REZA Art : vous y verrez toutes vos réactions ! Facile, rapide et très drôle…
Je vous l’ai déjà évoqué : le blanc se confond avec l’incolore avec l’apparition du papier support. Est-ce à partir de là qu’il devient synonyme de vide, d’absence ?  C’est une entrée que nous n’avons pas encore évoquée mais présente, par exemple, dans le roman anglais La Dame en Blanc de Wilkie Collins en 1860 : le personnage principal semble absent, ailleurs. On retrouvera aussi dans les films, nombre de fantômes symbolisés par des formes blanchâtres. L’absence de couleur est le début de la peur, de l’inquiétude. On en devient « blanc comme un linge » ou « blanc comme un cachet d’aspirine ».

Nous l’avons déjà évoqué, le blanc est aussi le représentation du froid, de la solitude et Nicole vous propose à bon escient de regarder ce magnifique film sur le photographe animalier : Vincent MUNIER
Pour ma part, je vous invitais à le retrouver aussi dans le dernier livre de Sylvain Tesson : partis ensemble à la recherche de la panthère des Neiges. 
Photo Jean Luc Mayssonnier


Si on parle photo, je pense tout de suite à l’exposition de Jean Luc Maysonnier à l’Espal au Mans qui évoquait la Haute Loire et la Burle, ce vent si froid qui bouleverse ce paysage neigeux. Je pense que les voyageurs de mon association Fil O Maine n’oublieront pas tout de suite notre périple dans ce département sous la neige, avec la buse qui ouvrait le chemin à notre car. Ces paysages étaient magnifiques mais absolument pas froids !

A la veille de la fête de Pâques, on peut rappeler aussi les vêtements sacerdotaux : on se rapproche de la couleur du divin, des anges voire du bonheur avec l’expression « marqué d’une pierre blanche ».
Le blanc nous accompagne tout au long de notre vie, depuis notre berceau jusqu’à l’époque où il auréole notre tête d’une jolie couleur blanche, on imagine le temps de la sagesse, de la maturité. On pourrait dire que le blanc est le cycle de notre vie. 

Les Anges de Raphaël

Notre langue est riche d’expressions ou les symboliques du blanc apparaissent : 
blanc comme neige,
Sortir blanchi
Se faire des cheveux blancs
Blanc bonnet ou bonnet blanc
Regarder dans le blanc des yeux,
Une oie blanche
Un chèque en blanc
La page blanche….

Les pigments du blanc :
Depuis la préhistoire : le carbonate de calcium (craie)
Depuis l’Antiquité : Kaolin et blanc de plomb aussi appelé Céruse, Blanc d’argent, Blanc de Cremnitz, Blanc de Berlin, Blanc de Hollande, Blanc de Clichy 
Depuis le XIXe siècle : Blanc de zinc, Blanc de titane, Lithopone