Catégorie : Le BLEU

  • Bleu comme la neige…par Denise

    Bleu comme la neige…

    Dans son livre « Je me souviens de tous vos rêves », René Frégni nous parle de notre belle Provence, Manosque et la région provençale où « l’automne est limpide et bleu, ce n’est pas une saison, c’est un fruit : les touristes sont partis, la nature exulte dans une profusion de couleurs et d’odeurs ».
    Ce livre est un petit bijou, une petite merveille, et il donne envie de rester pelotonner dans ses lignes ! Il nous raconte sa Provence magique, ses couleurs, sa lumière au rythme lent de ses pas. C’est de l’émotion présente dans chaque ligne… On est tout de suite happé dans le charme de ses mots.
    Il retrace des moments de sa vie, au rythme de ses souvenirs, ses rencontres, il nous parle de la beauté, de la solitude, avec une telle émotion et une telle  poésie, que l’on a l’impression d’être présent dans son livre qui se déguste lentement.
    Habitant les Hautes Alpes, voici l’illustration d’une phrase qui m’a absolument marquée : « Quand j’écris le mot neige, moi qui ai une vue si faible, je vois devant moi d’immenses étendues blanches et les forêts bleues des mots… J’aime les grands espaces de lumière qui fait jaillir l’automne. »

    Denise
  • Un petit tour bleu de la part de Nicole

    Un petit tour Bleu de la part de Nicole

    Dans le cadre des voyages Grand Format de Fil Ô Maine, nous avions visité un atelier de pastelier  près de  Gaillac. Les fonds de casseroles étaient magnifiques des restes de bouillons de couleurs. Voici les impressions de Nicole suite à cette visite.

     Je nage bleu

    Je nage bleu dans cette nuit
    entre filoche et écume
    mes rêves en filoselle
    frangés d’étoiles et de galets trop polis

    La ténèbre a envahi le monde
    La mer semble immobile
    l’oeil blanc de la lune
    ourle les chemins d’incertain

    Que sera demain ?
    Quelle main me conduira ?

    Je nage bleu
    J’éclabousse d’ombre
    le pays immuable
    le ciel de fer
    des gouffres avides

    L’étoile qui clignote là-haut
    me voit-elle
    nu dans la lumière bleue
    ombre sans visage
    tissée de charbon
    en limite
    ─ au point de fusion
    entre bleu et feu
    cachette de l’enfant
    qui continue à me conduire
    où meure l’écume sur le sable

    Je nage bleu dans cette nuit
    je suis porteur d’herbes sèches
    de graines échappées
    de souffles multiples
    de calligraphies obscures
    Mes bouches
             parlent oiseau
                     parlent poisson
                             parlent sirène

    Une comète là-haut traverse le ciel
    A-t-elle fait un vœu pour moi ?

    Dans mon vêtement d’eau et de vent
    statue de glaise opaque
    j’échange les masques
    je troque les miroirs
    je bloque le balancier
    je soliloque
    ─ je reviens toujours dans mes pas

    L’obscurité embrasse encore le ciel
    mais déjà un faucon bleu
                     déchire les nuages

    Je me redresse
    plein d’éclaboussures
                           ─ de celles qui me traversent

    Quand point le jour
    dans la jeune lumière
    je m’absente de moi-même
    par les chemins de transparence

    Nicole Desgranges
    Mars 2018

  • AZULEROS par Danièle

    Les azulejos au Portugal, de somptueux tableaux de faïence émaillée,
    offrant un spectaculaire livre d’images qui raconte sur les murs cinq
    siècles de culture nationale.

     
     Les premiers azuléjos (de l’arabe az-zilaïj : petite pierre émaillée) sont importés par les
    Maures d’Andalousie au milieu du XVème siècle. Les portugais produisent ensuite leurs
    propres faïences d’abord dans des tons vert, bleu et noir avec des motifs géométriques et
    floraux.
    Le XVIIIème siècle marque l’âge d’or des azuléjos. Dans un style baroque les carreaux blanc
    et bleu cobalt forment alors des tableaux monumentaux que l’on retrouve dans les
    châteaux, les églises, les couvents, les gares…tant à l’intérieur qu’à l’intérieur des bâtiments.7

    Les ornementations sont diverses : batailles, scènes mythologiques, bucoliques,
    quotidiennes , sujets religieux ,animaux souvent fantastiques sans compter les sujets pris
    dans la nature plantes ou formes géométriques .
    Après le séisme de 1755 Lisbonne doit se reconstruire et la production s’industrialise .Les
    azuléjos deviennent l’apanage de la nouvelle bourgeoisie urbaine qui en recouvre les
    intérieurs et les façades de leurs immeubles.

    Aujourd’hui encore cet art, considéré comme un véritable patrimoine national, reste plus
    vivant que jamais à travers les créations contemporaines qui ornent entre autre la gare du
    Rossio et le métro de Lisbonne.
    La fabrication de ces carreaux traditionnels (il reste encore une dernière fabrique au cœur de
    Lisbonne) de 14cmx14cm reste inchangée : façonnés à partir de terre revêtue d’un enduit les
    carreaux sont décorés de motifs peints à la main avec des peintures à base d’oxydes de
    métaux puis cuits à 1000°. Les pigments restituent alors les couleurs : vert pour les sels de
    cuivre, jaune pour l’antimoine ,sépia pour le manganèse et bleu pour le cobalt
    Au Portugal les azulejos font partie du paysage . Ils parent les églises et les palais mais aussi
    les fontaines ou les gares .On ne peut se promener dans tout le Portugal et en particulier
    Lisbonne sans passer à tout moment devant.

     

  • En avant la Zizique

    En avant la Zizique

    En atelier, il n’est pas rare que nous chantions : juste le plaisir de souder, du lien et de libérer des énergies positives. Le répertoire n’est peut être pas moderne mais le plaisir et très présent. Des chansons sont plus ou moins con nues mais les airs sont comme imprimés dans nos cerveaux. 
    Passionnée de musique dite classique, j’aime aussi beaucoup la chanson à texte. La couleur Bleue est présente dans nombre de chants. Voici ceux qui emplissent mon monde musical : 
    Chantée par Frehel

    La Java Bleue https://www.youtube.com/watch?v=8uUL8Yb5F-E

    Les Mots Bleus de Christophe :
    J’avais fait un petit format sur ce sujet, exposé il y a quelques années.

    – Les paroles dans la comédie Soldat ROSE et chanté par Nolwenn

    Bleus les yeux des princesses
    Bleue la mer qui paresse
    Le long des plages pales
    Bleu comme le beau Danube
    Bleue la gouache dans les tubes
    De Matisse ou Chagall

    Bleu sachets de lavande
    Que vendent les marchandes
    Pour parfumer les chambres
    Bleu bonbons à la menthe
    Bleu les mots que l’on chante
    Pour réchauffer décembre

    C’est la couleur du bonheur
    Et la couleur de la peur
    Qu’un jour où l’autre
    Ce bonheur s’en aille voir ailleurs

    Bleu entre les ardoises
    Bleu le grand ciel turquoise
    Que nous lance l’été
    Bleues, entre les paupières
    Bleues les pupilles claires
    De ta belle fiancée

    C’est la couleur du bonheur
    Et la couleur de la peur
    Qu’un jour où l’autre
    Ce bonheur s’en aille voir ailleurs

    Et si le chaperon est de rouge vêtu
    C’est que de l’indigo il n’y en avait plus
    Pour le père Noël une seule raison

    Le pot de bleu était vide dit-on

    (C’est la couleur du bonheur)
    Bleu les yeux des princesses
    Bleue la mer qui paresse
    Le long des plages pales
    (Et la couleur de la peur)
    Bleu comme le beau Danube bleu
    La gouache dans les tubes
    De Matisse ou Chagall

    (C’est la couleur du bonheur)
    Bleu entre les ardoises
    Bleu le grand ciel turquoise
    Que nous lance l’été
    (C’est la couleur de la peur)
    Bleu entre les paupières
    Bleues les pupilles claires
    Qu’un jour où l’autre
    Ce bonheur s’en aille voir ailleurs

    Bleu entre les ardoises
    Bleu le grand ciel turquoise
    Que nous lance l’été
    Bleues, entre les paupières
    Bleues les pupilles claires
    De ta belle fiancée

    C’est la couleur du bonheur
    Et la couleur de la peur
    Qu’un jour où l’autre
    Ce bonheur s’en aille voir ailleurs

    Et si le chaperon est de rouge vêtu
    C’est que de l’indigo il n’y en avait plus
    Pour le père Noël une seule raison

    Le pot de bleu était vide dit-on

    (C’est la couleur du bonheur)
    Bleu les yeux des princesses
    Bleue la mer qui paresse
    Le long des plages pales
    (Et la couleur de la peur)
    Bleu comme le beau Danube bleu
    La gouache dans les tubes
    De Matisse ou Chagall

    (C’est la couleur du bonheur)
    Bleu entre les ardoises
    Bleu le grand ciel turquoise
    Que nous lance l’été
    (C’est la couleur de la peur)
    Bleu entre les paupières
    Bleues les pupilles claires

    Brigitte, ma camarade de chant…..avant nos cheveux blancs, nous propose aussi trois autres chants que vous pouvez écouter sur Youtube : 

     – Le rêve bleu tiré du film ALLADIN

    Je vais t’offrir un monde
    Aux mille et une splendeurs
    Dis-moi princesse
    N’as-tu jamais laissé parler ton cœur ?

    Je vais ouvrir tes yeux
    Aux délices et aux merveilles
    De ce voyage en plein ciel
    Au pays du rêve bleu

    Ce rêve bleu
    C’est un nouveau monde en couleurs
    Où personne ne nous dit
    C’est interdit
    De croire encore au bonheur

    Ce rêve bleu,
    Je n’y crois pas c’est merveilleux
    Pour moi c’est fabuleux
    Quand dans les cieux
    Nous partageons ce rêve bleu
    À deux

    [Aladdin]
    Nous faisons ce rêve bleu a deux

    [Jasmine]
    Sous le ciel de cristal,
    Je me sens si légère
    Je vire dérive et chavire dans un océan d’étoiles

    [Duo]
    Ce rêve bleu
    Ne ferme pas les yeux
    C’est un voyage fabuleux
    Et contemple ces merveilles
    Je suis montée trop haut
    Allée trop loin
    Je ne peux plus retourner d’où je viens

    Un rêve bleu
    Sur les chevaux du vent
    Vers les horizons du bonheur
    Dans la poussière d’étoiles
    Naviguons dans le temps
    Infiniment
    Et vivons ce rêve merveilleux

    Ce rêve bleu
    Au mille nuits
    Au mille nuits
    Qui durera
    Pour toi et moi
    Toute la vie

    – La berceuse du Rêve bleu chanté par Rina Ketty

    Ma petite fille adorée

    Mon amour chéri, mon espoir
    Il est tard laisse ta poupée
    C’est l’heure de dire bonsoir
    Maman va chanter en te fermant les yeux
    La légende du rêve bleu.

    Le rêve bleu
    Léger mystérieux
    Comme un oiseau
    Vole autour des berceaux
    Il fait son nid
    Bien près des tout-petits
    Pour approcher leur coeur
    De son aile porte-bonheur
    Le rêve bleu

    C’est l’ange bienheureux
    Du beau pays
    Appelé paradis
    Et chaque soir
    Avant de revenir nous voir
    Le rêve bleu
    S’envole dans les cieux.

    Plus tard lorsque tu seras grande
    Un autre bras te bercera
    Tu n’entendras plus de légendes
    Le soir quand tu t’endormiras
    Et les rêves qui viendront peupler tes nuits
    Ne seront plus comme aujourd’hui.


    – Bleu, Blanc, Blond de Marcel Amont

    Bleu, bleu, le ciel de Provence
    Blanc, blanc, blanc, le goéland
    Le bateau blanc qui danse
    Blond, blond, le soleil de plomb
    Et dans tes yeux
    Mon reve en bleu – bleu – bleu
    Quand j’ai besoin de vacances
    Je m’embarque dans tes yeux
    Bleus, bleus, comme un ciel immense
    Et nous partons tous les deux.
    Bleu, bleu, le ciel de Provence
    Blanc, blanc, blanc, le goéland
    Le bateau blanc qui danse
    Blond, blond, le soleil de plomb
    Et dans tes yeux
    Mon reve en bleu – bleu – bleu
    Quand le vent claque la toile
    De ton joli jupon blanc
    Blanc, blanc comme une voile
    Je navigue éperdument.
    Bleu, bleu, le ciel de Provence
    Blanc, blanc, blanc, le goéland
    Le bateau blanc qui danse
    Blond, blond, le soleil de plomb
    Et dans tes yeux
    Mon reve en bleu – bleu – bleu
    Tes cheveux d’un blond de reve
    Déferlent en flots légers
    Blonds, blonds, blonds sur une grève
    Où je voudrais naufrager
    Bleu, bleu, le ciel de Provence
    Blanc, blanc, blanc, le goéland
    Le bateau blanc qui danse
    Blond, blond, le soleil de plomb
    Et dans tes yeux
    Mon reve en bleu – bleu – bleu


    Et pour vous, qu’évoque le mot BLEU dans la chanson, en musique…. ???
    Belle journée,



  • AZUL de Françoise

    AZUL

    Dans mon pays d’adoption, depuis presque trente ans, le bleu de ma Bretagne natale devient
    « azul ». Une palette infinie de nuances bleutées se reflètent sous un soleil ardent et la
    température flirte au printemps avec les 35 degrés.
    Lorsque mon amie Geneviève m’a invitée à participer à son blog, né en plein confinement, je
    n’étais pas encore astreinte à rester chez moi, enfermée 24 heures sur 24. Je savourais encore,
    plus pour très longtemps, mes balades quotidiennes sur la plage parsemée de cocotiers,
    bercée par la brise qui rend la chaleur supportable.
    Le jour où j’ai décidé de parcourir, en quête de photos « azules » les rues de mon village de
    bord de mer, le gouvernement déclarait le confinement total. Je l’ai su, à mon retour mais les
    souvenirs teintés de bleu étaient déjà gravés dans ma mémoire. Le bleu de Progreso, à
    quelques kilomètres de la ville blanche de Mérida, dans la péninsule du Yucatan se conjugue à
    tous les temps.
    Je vous invite à savourer le bleu mexicain éclatant comme celui de la « boutique » de noix de
    cocos ou d’artisanat ou le bleu céleste du magasin de tissus La Parisienne (Parisina ), un clin
    d’œil aux artistes textiles que vous êtes.

    Après avoir marché dans les rues de Progreso, sous un soleil de plomb, vous pouvez vous asseoir sur les chaises blanches, typiques du Yucatán qui incitent aux confidences, le regard posé sur le bleu du palais municipal. Impossible de résister à une promenade sur la plage, les pieds dans l’eau, en esquivant les
    châteaux de sable. Zut, j’ai oublié que depuis le 23 mars, il est totalement interdit d’aller sur la plage, le front de mer, les places… pour cause de « confinamiento ». Heureusement, les photos sont là pour poursuivre nos errances et laisser libre cours à l’imagination.
    Françoise CLERMONT
    Depuis le Yucatan au Mexique

  • Le Bleu n’a pas le Blues

    Le Bleu n’a pas le Blues

    Je vous lis et vous vois déjà à l’oeuvre : merci d’être là !
    Voici déjà quelques réalisations de certains d’entre vous : l’interprétation de Françoise, les collages de Anne, les broderies de Maguy (mais il faut être honnête elle avait commencé avant !), les teintures de Danièle, la désobéissance de Brigitte (c’est avec grand plaisir !)…

     


      

      Bravo à chacune de vous ! On continue             pour le plaisir, pour le bien être de nos doigts et surtout de nos           esprits.

     

    Les textes parvenus sont aussi autant de participation. 
  • Le Bleu de Jean Yves

    Le Bleu de Jean Yves

    Le bleu du ciel

    Le bleu de l’eau
    Le blanc du sel
    La nature dans toute sa simplicité
    La nature dans toute sa complexité
    Rythme lent et fragile qui finit dans l’œillet
    Là, si le vent s’en mêle, le sel devient fleur enfin de journée
    Mince croûte si délicate, si fragile
    Passant du rosé léger à sa cueillette au blanc le plus pur …
    Texte et photo de Jean Yves
    Merci Jean Yves pour ces perles blanches que je vois sur la photo et du calme que je lis !
  • Matisse par Christine

    LA CONVERSATION


    1993. Centre Beaubourg. Une amie m’a invitée à l’exposition Henri Matisse 1904-1917 en nocturne. Un public plus averti qu’en journée. Possibilité de se planter devant les tableaux sans être trop interrompue dans sa rêverie. 
    Matisse me fait beaucoup rêver avec son pouvoir de me raconter des histoires. Ces tableaux dans lesquels je suis souvent entrée dans des livres, chez moi, je les ai à portée de ma main. Une vitrine de pâtisserie fine qui fascine. Il s’agit de gourmandise illimitée. Choisir ce qu’on va goûter pour le déguster lentement. Passer au tableau suivant comme on avale une dernière bouchée délicieuse. Ne pas trop penser au deuil de quitter des yeux un tableau qu’on ne reverra sans doute jamais… Le catalogue de l’exposition est une maigre consolation.
    Les aplats de couleur saturée s’adressent à tous mes sens en éveil absolu. Ils emplissent chaque cellule de mon corps, chaque neurone de mon esprit comme l’inépuisable d’un ciel matinal. Ils sont une promesse de bienfaisance, un viatique en cas de tristesse. 
    Devant mes tableaux préférés, l’émotion est si forte que je sens mes larmes monter, mon estomac en ascenseur, mes jambes ramollir comme si c’était trop. Trop de beauté peut-il tuer?

    Je découvre en chair et en os le bleu Matisse. Ce bleu Matisse, il est à portée de doigt dans le tableau LA CONVERSATION, dont j’ai acheté une reproduction. Le titre déjà, est génial. Tellement paradoxal avec ces deux personnages immobiles en relation par le regard comme si leur conversation était silencieuse. Pas besoin de mots entre ces deux-là, lui en pyjama, elle déjà habillée et coiffée. Prête à sortir…
    Sauf que non, ils sont confinés tout deux. Le pyjama n’est pas signe de maladie, non, il est signe de prendre son temps et rester en pyjama pour vivre avec lenteur les activités qu’on aime. Leur visage est sérieux. Ils sont conscients de tout ce qui se joue dans la société pendant ce temps. Ils en parleront tout à l’heure, comme ils l’ont fait hier et le feront demain et les jours suivants. Ils se regardent, regard plongé dans l’autre. Ils ne sentent pas enfermés, juste arrêtés dans leurs mouvements quotidiens et répétitifs, finalement. Ils sont concentrés, centrés sur eux. Sur la Nature aussi. La fenêtre est ouverte sur un parc, un arbre protège leur intimité. Le bleu du ciel est libre. Libre de colorer en bleu le parterre de tulipes du parc. Libre de peindre les murs en bleu. Et le fauteuil aussi. Et même le pyjama à rayures, tant qu’il reste de la couleur au bout du pinceau!
    « Un m2 de bleu est plus bleu qu’un cm2 du même bleu » disait Matisse. Il me semble ce matin de ciel bleu que sa dimension infinie converse avec nous et nous murmure en secret (pour ceux qui veulent bien l’entendre) Comment te sentir vraiment confiné(e) alors que je t’offre un espace infini de liberté bleue?

    Merci Christine pour cette lecture de ce tableau magnifique.
  • Matières du BLEU, Fanny VIOLET

    Matières du BLEU

    En peinture, les bleus sont obtenus à partir de matières minérales naturelles telle que l’amazonite, la turquoise (le nom vient de la Turquie, le lapis pazuli.;) qui sont des minéraux broyés. .

    Azurite
    Azurite
    Lapis-lazuliLe Lapis Lazuli provenait d’Afghanistan. Son prix était supérieur à celui de l’or. Son emploi était alors réservé pour des représentations symboliques : religieuse, royale….
    Celui qui commandait une oeuvre devait préciser la quantité de couleur à mettre dans le tableau.

    Je me souviens dans le livre « Une Jeune fille à la Perle » de Tracy CHEVALIER une scène où elle décrivait le broyage de la pierre par la jeune fille.

    Turquoise
    Turquoise
    La suite de l’histoire vous le verrez enrichie la palette des bleus grâce à une fabrication chimique, à commencer par le bleu égyptien.

    Les bleus 

    Vous connaissez mon gout pour les mots. Dans le monde de la couleur, nous ne manquons pas de nuaunces :

    Aigue-marine, Bleu acier, Bleu ardoise, Bleu azur, Bleu barbeau, Bleu bleuet, Bleu canard, Bleu céleste, Bleu cérulé, Bleu céruléen, Bleu charrette, Bleu charron, Bleu ciel, Bleu cobalt, Bleu Cyan, Bleu d’Anvers, Bleu de Berlin, Bleu de cobalt, Bleu de France, Bleu indigo, Bleu jade, Bleu de manganèse, Bleu de minuit, Bleu de Prusse, Bleu dragée, Bleu électrique, Bleu France, Bleu fumée, Bleu givré, Bleu guède, Bleu hussard, Bleu Klein, Bleu Lapis-lazuli, Bleu lavande, Bleu layette, Bleu lin Bleu Majorelle, Bleu marine, Bleu minéral, Bleu Nattier, Bleu nuit, Bleu outremer, Bleu paon, Bleu pastel, Bleu persan, Bleu pétrole, Bleu pervenche, Bleu roi, Bleu saphir, Bleu sarcelle, Bleu de Scheveningen, Bleu Smalt, Bleu turquin, Bleu turquoise, Cyan, Denim, Lapis-lazuli, Safre, Saphir, Sarcelle…

    Pour parler de couleur, je pense à une oeuvre magnifique de mon Maître, Fanny VIOLET

    qui parle couleurs : 

    Hommage à Monet – Fanny VIOLET

    Tryptique – Fanny VIOLET

     

    Dans l’un des articles précédents, je vous ai parlé de DUFY : voici une interprétation de cette artiste de l’un des tableaux du peintre.
    Puisqu’on parle de musique, Maguy a évoqué la musique de Boris VIAN en parlant de Dufy : en effet, nous sommes dans l’atmosphère… A vos écouteurs
    Adeptes du piqué libre, à vos aiguilles….

  • GENEVIÈVE ASSE inspire NICOLE

    Texte de Nicole, en regardant un tableau de Geneviève ASSE exposé à Rennes : 

    Je me souviens aussi de mon émotion devant cette ouverture d’une ligne blanche dans le bleu.
    Lever de soleil ? passage d’un monde dans un autre ? Ce tableau s’est retrouvé dans un long texte
    qui a pour titre « épissure », où chaque chapitre porte un nom se rapportant au textile ou à la
    broderie : passé empiétant, passe filage, fil de chaîne, broderie au point d’être, fil de trame, lirette.
    Une sorte de récit de résilience où se mêlent prose et poésie, 
    écrit en 2013 sur les bords de l’aber Ildut (29).
    Ça se passe en bordure de mer d’Iroise. 
    Corentin est marin-goémonier, le personnage féminin est arrivé là,
    traînant toute « sa vie dans deux valises à roulettes ». 
    Avant dernier chapitre :
    #### 6 ####
    Fils de trame :
    Ici se mêlent les verts et vos bleus
    Puis un jour le temps était venu sans doute de se déprendre. Corentin vous avait vu
    sortir crayons et pinceaux et vous installer dans le petit bout de pelouse entre les agapanthes, les
    hortensias fatigués par le vent et le portillon blanc. 
    Devant vous la mer. 
    Vous avez travaillé d’arrache-pied toute le matinée.
     Vous sentiez son regard pas loin dans votre dos. Il n’osait approcher.
    Il n’osait s’aventurer sur ce chemin qu’il ne connaissait pas. Lui, dont tous les cailloux du chemin se
    souvenaient, lui capable de nommer chaque crique, chaque rocher, il n’avait jamais vu personne s’en
    emparer pour en faire cet autre chose. 
    Une grève ça se traverse, ça se gratte, ça se pêche, ça se remplit à la
    marée triomphante, mais ça ne s’était jamais peint, du moins pas chez lui ou dans ses entourages. 
    Et peint en bleu de surcroît. Tout bleu. 
    Un bleu de chalutier, un bleu de volets peints avec les fonds de peinture de bateau.
    C’est bleu ! avait-il dit enfin.
     Et ,comme pour lui-même, un bleu qui vous tire vers le haut.
    Vous lui aviez alors indiqué d’un doigt muet la ligne blanche, minuscule, qui ouvrait l’horizon.
    Une ligne blanche
    Apaisement dans ce bleu dur
    Mais interstice insidieux où s’engouffre l’hier
    Double poids des maux
    Bleu et trace claire.
    L’inébranlable avec du fragile au milieu
    Trouver l’équilibre entre flux et reflux
    Se nourrir de l’un pour éloigner l’autre
    Digérer l’un pour que vive l’autre
    Magnifique Nicole  ! Je vis la scène en te lisant…