Blanc

BLANC du Japon

BLANC du Japon

Nous avons commencé à parler de la neige et les exemples ne vont pas manquer. Cette année, le thème de travail proposé à l’atelier était le Japon. Nous ne pouvons pas ignorer le travail autour de la neige fait sur les estampes du XIXe et qui ont fait fureur à leur arrivée en Europe. 
Hiroshige et son Paysage de neige : on entend les sons ouatés des marcheurs, l’ambiance est plombée, la neige est lourde et immaculée. Peu de traces sinon celles de ces marcheurs, pas d’oiseaux, personne n’est sorti. Les trois taches bleues et orangée donnent de la vie à ces nuances de gris, rythment la composition. Le flanc de la montage, crée une synecdoque qui prolonge le décor, élément de composition récurent dans l’art japonais. Les arbres sont immobiles, pas de vent, tout est statique dans ce paysage : le seul mouvement est donné par les personnages. Ceux de droite semblent avancer péniblement. 

Dans ce paysage là, Hiroshige reprend le thème de la vie quotidienne, comme dans toutes ces estampes. C’est ce que l’on appelle Ukiyo-e ou « images du monde flottant ». On dessine le quotidien, véritable reportage de l’époque. Pas de représentation impériale, juste tout un chacun. C’est aussi novateur. Ici, on voit les marcheurs qui traversent le pont. Notons qu’ils vont tous vers la gauche : nous sommes en Asie ! Les arbres sont blanchis traduisant cet effet de neige. On aperçoit aussi au loin, les flocons dans le ciel, confirmant la météo. Une nouvelle fois, peu de bruit, pas d’agitation, les personnages avancent, pas de conversation. 
Parler d’estampes sans citer Hokusai serait une erreur : personnage central dans ce mouvement japonais; ces estampes sont connues dans le monde entier grâce à son travail autour du Mont Fuji entre autres. Ici, c’est plutôt une description de l’architecture qui est mise en valeur, les constructions de bois, le palais entouré des petites habitations. Regardez l’échelle entre le bâtiment et les personnages en noir sur le chemin. On sait qu’il s’agit d’une résidence impériale. La neige ici est représentée par des flocons dans le ciel, mais aussi sur l’eau. Cela n’était pas le cas dans le travail d’Hiroshige.

Ce ne sont pas des estampes mais on ne peut oublier ce travail de peinture de Jakuchu (1716 – 1800).
Pour la première fois, ils ont été exposés au Petit Palais à Paris en 2017. Il s’agit d’un ensemble de 30 rouleaux de soie peintre « Images du royaume coloré des êtres vivants ». Il dépeint tous les animaux vues ou connus, véritable encyclopédie naturaliste. On entend ici le rouge-gorge chanter, la neige tomber et les bruits des branches qui ploient sous le poids. Il s’agit de peinture sur soie !!!